7.5 Génial ! Je ne savais pas que Charlot avait fait un film sur un type bourré mais c’est super car ça lui convient merveilleusement, dans la gestuelle, la répétition, l’emphase. Car c’est bien l’histoire d’un mec ivre qui veut simplement aller se coucher. Le film le suit de la sortie du taxi devant chez lui jusque dans sa chambre, c’est tout. Chaque tentative, chaque mouvement se trouvent délicieusement gênés par la vision forcément trouble de Charlot. Entrer par la fenêtre parce qu’on ne trouve pas les clés de la porte d’entrée mais les trouver dans une poche en entrant donc ressortir par la fenêtre pour entrer normalement par la porte. Le film est une succession de saynètes à cette image. Avec de nombreux objets perturbants comme ce pendule, cette table tournante, ce lit récalcitrant. On ne compte pas non plus le nombre d’animaux empaillés qui meublent sa maison occasionnant forcément des gros bad trip plutôt jubilatoires. La séquence apparaissant dans le photogramme choisi est probablement l’une des plus drôles de tout le cinéma de Chaplin. Il nous sort le piolet, la corde de rappel, le bâton de ski pour escalader ses escaliers car chaque fois il se viande. La drôlerie ne vient pas temps de l’utilisation de cette somme d’absurdités mais d’une impression d’illumination, comme si soudainement il se rendait compte qu’il avait oublié son matériel de randonnée pour grimper ses marches.
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Archives pour 12 février, 2014
Charlot rentre tard (One A.M.) – Charles Chaplin – 1916
Publié 12 février 2014 dans Charles Chaplin 0 CommentairesInsaisissables – Now you see me – Louis Letterier – 2013
Publié 12 février 2014 dans Louis Letterier 0 Commentaires3.5 Outre le fait que ce soit un film de petit malin totalement dans l’air du temps, quelque part entre Le prestige et Ocean’s eleven, j’ai trouvé ça exténuant formellement : tout est monté de manière à ce que ce soit le plus rapide possible, plans, dialogues, situations tout est balancé sans aucune respiration. C’est un gros film de geek en fait, entre la fantasy, le polar le potache et le whodunit. Un film « Touche pas à mon poste » qui veut se la jouer cool sans arrêt, fait défiler les guests tout du moins les personnages jusqu’à plus soif et croit réinventer un genre. Mais le film est tout le contraire de ce qu’il vante, à savoir observer et accepter le mystère. On ne peut au final rien voir et puis finalement on finit par tout comprendre car tout est parfaitement expliqué, plutôt martelé. Malgré tout, je n’ai pas trouvé ça affligeant ni désagréable pour autant, question d’humeur sans doute, le début est pas mal, mais bon ce n’est pas vraiment pour moi quoi.
3.0 Typiquement le genre de truc pour lequel j’ai une extrême indulgence sitôt qu’il m’embarque un minimum. C’est le cas mais c’est malgré tout pas loin d’être très mauvais. Disons que la mise en scène n’est pas au niveau du tout et c’est dommage car il y a un parti pris assez surprenant au départ, à savoir que le survival démarre dès les premières secondes, aucun round d’observation, on a presque la sensation de prendre le train en court de route. La première demi-heure est assez intéressante de ce point de vue mais tout finit par basculer dans un truc sur-psychologisant, avec une histoire hautement improbable et un évènement antérieur censé faire twist qui se révèle ridicule. Dommage, y avait matière à faire un nouvel Alien.