Publié 11 avril 2014
dans Frederick Wiseman
404.
7.0 Se retrouver seul dans une salle de cinéma c’est déjà pas banal (mais pas si improbable qu’on le pense – ça m’est arrivé à plusieurs reprises) mais quid de se retrouver seul dans une salle de ciné devant un film de 4h04… C’est à la fois étrange et très beau. Tout d’abord dire que la durée ne m’a pas gêné, au contraire, elle participe à créer une passerelle intime entre le système éducatif de Berkeley et le spectateur européen. Donc oui, c’est très beau. Et dans le même temps je suis peut-être un peu déçu car je ne retrouve pas ce qui m’avait tant séduit dans Boxing gym. J’attendais surement davantage de vide, j’aurais aimé sentir la respiration de l’université, apprivoiser son espace. Il faut dire que le film n’est majoritairement que débats, cours, discussions, autour du système. Le film sort un peu de ce dispositif lors de la manif « finale » d’une heure. Entre chaque scènes verbales quelques interstices, de plans extérieurs, fixes, qui symbolisent je crois le passage d’une pièce à une autre. C’est bien mais j’espérais davantage là-dessus. Après, le film est assez irréprochable dans son montage et son approche hétéroclite et complexe. Et ça reste passionnant d’un bout à l’autre, édifiant sans être pédagogique. Malgré tout, c’était peut-être le Wiseman de Boxing gym que j’espérais davantage voir, celui qui travaille d’abord les corps et l’espace. J’aimerais beaucoup découvrir La danse (2009).

Trois en un.
6.5 Hum. Bon allez je me jette à l’eau : j’ai aimé (pas jeter de cailloux stp). Tout d’abord il faut situer le film dans ce qu’il représente pour moi, car je le regardais beaucoup étant petit, je me souviens que j’étais très ému par ce film. Je pensais détester aujourd’hui ne l’ayant pas revu depuis peut-être quinze ans. Et bien pas du tout ! Je le trouve toujours aussi attachant. Bien sûr en terme de mise en scène laissons tomber, c’est du Serreau de toute façon donc on est prévenu. Quoique je ne trouve pas que la réalisation à l’intérieur de l’appartement soit ratée, il y a vraiment des choses intéressantes dans la manière de filmer chaque pièce suivant le personnage et le salon comme un no man’s land. Dès qu’elle en sort c’est là que ça se gâte. Au-delà de ça je trouve les dialogues enlevés, les situations savoureuses même si on aurait aisément pu se passer de quelques aberrations, bien entendu. Mais surtout je trouve que le film est beau sur ce qu’il raconte de la transformation des personnages et leur fierté personnelle à ne pas s’avouer leurs faiblesses. Ce qui me surprend le plus c’est de le voir se jouer admirablement du stéréotype homme/femme et toute proportion gardée ça m’a rappelé Kramer vs Kramer (dans mon panthéon personnel) puisqu’il y a 3 hommes mais on pourrait dire qu’il n’y en a qu’un, aux personnalités multiples. D’ailleurs, la mère s’efface dans les deux cas à la fin, consciente que son enfant est entre de bonnes mains. On peut le voir comme une version bouffonne et couche culotte du film de Robert Benton mais je trouve que outre quelques ratés ci et là (le sachet de came par exemple) le film grimpe vraiment bien émotionnellement. Surprise donc, comme il y a longtemps, ça m’a ému.
Publié 11 avril 2014
dans Janus Metz

1.5 Boursouflure Alerte ! Voilà un truc absolument sans intérêt qui se la joue docu-fiction mais davantage docu que fiction tu vois enfin en apparence car tu vois c’est de la reconstitution mais ça fait tellement vrai tu vois, surtout quand on les voit pleurer dans leur famille tu vois – Fahrenheit 9/11 style. Bref, le cauchemar, c’est typiquement le film de branlou pour branlou en mal de sensation forte. Mais il n’y a pas un gramme de cinéma là-dedans c’est tellement calculateur. C’est au film de guerre ce que Gesaffelstein (découvert cette immonde hype récemment) est à la musique électronique.