Les damnés.
6.0 Alors, alors, alors. C’est beaucoup mieux que Cosmopolis, déjà, ce n’était pas compliqué en même temps. Cronenberg retrouve l’émotion. On est loin de Crash bien sûr, mais je me suis fait à l’idée que Cronenberg ne retrouvera jamais la verve de son âge d’or. C’est donc un sous Crash. Peut-être même un sous Mulholland drive. Mais il y a quelques idées fortes et on retrouve sa fascination pour les abominations physiques – Une jeune femme couverte de cicatrices suffit. Finis les tunnels de dialogues, place à une folie plus traditionnelle mais non moins jubilatoire. Jusqu’à voir Julianne Moore en train de se faire prendre par Robert Pattinson dans une limousine – relents du film précédent. Qui n’est pas l’unique séquence où elle apparait en situation inconfortable puisqu’on peut aussi la voir faire quelques pets sur le trône. Moins glamour tout de suite. C’est vrai que les personnages sont assez mal esquissés. Mais ça fait partie du jeu et de ce qu’il dépeint mais bon, dans ce cas il faut une ambiance forte, un travail compensatoire sur la forme. Des idées de génie. Comme ces fêlés qui reproduisaient ad aeternam l’accident de James Dean dans Crash, voilà une idée proprement hallucinante. C’est parfois un peu lourd et facile (voire ridicule : L’effet spécial abominable de l’immolation) mais dans l’ensemble le film me plait beaucoup. L’horreur dans la vision d’Hollywood de Cronenberg c’est celle que traversent les enfants. C’est un film sur les enfants d’Hollywood en fait, un film d’horreur avec des gosses. Cette seule idée me fascine autant qu’elle me terrifie. C’est un film sur l’enfant star, déchu né, consanguin tout ça. Le jeune là me traumatise, avec son cou improbable. Sorte de Freaks new age. Ou de Joffrey Baratheon moderne.
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