Gérard.
6.5 Deuxième film de cette soirée gros buzz 2014. Film cannois sans sortie ciné érigé directement en truc honteux, immonde nanar (on se demande ce que les gens ont dans les yeux) donc je ne demandais qu’à voir d’autant que j’aime beaucoup ce qu’est devenu Ferrara. Ce n’est pas son meilleur film, certes, comme pour Schrader, mais c’est à mes yeux réussi. Pour la simple et bonne raison que ce n’est pas un film sur l’affaire DSK. Il en prend les contours, évidemment, mais il est surtout un film sur un homme de pouvoir qui ne ressens plus rien, ni ce pouvoir, ni la peur, ni les barrières, ni le mal. Quand sa femme lui dit qu’on l’accuse d’avoir forcé une femme de ménage à le sucer, il s’indigne en disant qu’il s’est seulement branlé sur sa bouche. Si peu. C’est un film sur un homme seul, dingue, perdu dans une immense impasse, un truc qui le dépasse tellement qu’il n’agit plus que par impulsions, majoritairement sexuelles donc. Et le film retranscrit cela à merveille. Brillamment dans sa première partie où Depardieu se livre comme jamais et confirme qu’il est un acteur monstre au cas où l’on en doutait encore. Jusqu’aux immondes grognements de truie qu’il émet lorsqu’il jouit dans une bouche ou un cul. Moins brillamment mais intelligemment dans une seconde partie, plus dialoguée, en apesanteur qui voit cet homme s’enfoncer progressivement dans le néant, d’une ville morte, prison de verre, d’une famille écorné, d’un rêve qui n’est plus que le fantôme de ce rêve. Petit Ferrara mais très beau film malgré tout.
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