Parasite murder.
7.0 Qu’allait être ce nouveau show FX produit par les Coen, arborant le titre du chef d’œuvre des frangins ? J’étais fébrile mais plutôt confiant, d’autant que j’en avais entendu beaucoup de bien. Et je savais Fargo capable d’aller plus loin, j’ai toujours trouvé que c’était un film qui en gardait sous la pédale, à bon escient. J’aime sa sécheresse, son caractère elliptique, ses mystères. Mais pourquoi pas. Un peu plus de folie, de cinglés, d’absurde, de neige (il m’en faut peu je me rends compte). Sur bien des points, la série a comblé mes attentes. Pas haut la main, mais à l’aise, disons, par petites touches. Déjà il faut dire qu’on a là une création de qualité, soignée, post Breaking Bad, en somme. C’est ambiant, subtil et jouissif comme on aime. Avec en chef de file des bonnes idées, un méchant hallucinant, sorte de monstre doux, en roue libre. Tu voudrais soit changer de trottoir en regardant tes pieds ou lui faire un câlin tellement il est génial, c’est selon. Immense Billy Bob Thornton. A lui seul la série tient désormais une place de choix dans les polars dingo. Il y a d’ailleurs lui et les autres, c’est un constat un peu désarmant mais c’est ainsi. On le cherche beaucoup au début. Après, il y a surtout deux séquences marquantes : Une lente poursuite dans un brouillard bien épais et une fusillade hors champ. On peut trouver ça clinquant, moi j’adore. Je trouve que la série, dans ces instants violents et détachés (ajoutons-y la scène de l’ascenseur) s’extirpe parfaitement de la zone de confort que le film lui offre trop volontiers. Il y a aussi une discussion entre Lorne Malvo et le gérant du restaurant, Lou Solverson. L’écriture y est sublimée. Malgré la belle impression qu’elle me laisse, je trouve que la série avec ces éléments mis bout à bout, souffre de la comparaison avec un True Detective, autre anthologie sortie cette année, bien qu’une fois encore je me répète, je trouve ça largement qualitatif. Mais sans doute pas assez radicale à mon goût je pense, trop certain de son impact, manque de prise de risque, trop explicative aussi, cartésienne. True Detective était imprévisible et déceptif, c’était sa force. Fargo est imprévisible, certes, mais reste confortable. Pas suffisamment fou pour susciter la fascination. Je conseille néanmoins à tous d’y jeter un œil. Encore davantage à ceux qui n’adorent pas le film des Coen d’ailleurs.
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