La fin du monde, c’est mieux à deux.
6.5 C’est l’histoire d’une rencontre. Entre une fille et un garçon pas si opposés qu’ils en ont l’air à priori, tous deux dans le rejet du monde, explicite pour elle (obsédée par l’idée de survie dans un monde qu’elle juge proche de l’extinction) et attentiste pour lui (cloisonné dans un quotidien familial déjà écrit avec lequel il approche la rupture – le bain, le furet). Lui n’espère rien, elle prédit la fin. Lui travaille le bois, elle la macro-économie. Il construit une cabane de jardin pour ses parents à elle tandis qu’elle offre des poussins morts à la sienne pour diversifier la nourriture du furet. C’est une rupture en construction mais de plus en plus omniprésente. C’est un film très drôle mais pas tant que ça un drôle de film. C’est mon grand regret. Car ça pourrait être aussi génial et jubilatoire qu’un film comme Le roi de l’évasion mais c’est trop sage dans ses enchaînements, sans compter que la meilleure partie du film est la plus courte. Après, nul doute que c’est un cinéma qui me parle et me touche, notamment dans son exécution et sa faculté à rester sur la brèche et à ne jamais renoncer à ce qu’il construit. Mais j’aurais adoré que ça aille plus loin encore, que l’on s’enfonce davantage dans le quotidien des paras puis dans la forêt à deux. C’est mon adoration pour le cinéma de Claire Denis (Beau travail) et celui de Guiraudie (Du soleil pour les gueux) qui parle : J’ai besoin de cet espace, de cet absurde et de cette cérémonie minutieuse pour m’investir pleinement dans ce type de voyage libre et total. Alors oui c’est très bien – je pourrais le revoir à l’aise demain – mais ce n’est pas une claque non plus. A signaler aussi : Une excellente Bo.
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