Publié 20 octobre 2014
dans Eric Lavaine
Merguez ou chippo ?
1.0 Hypocrisie franchouillarde quand tu nous tiens. Ou comment appuyer sa pseudo coolitude branchée dans chaque séquence pour faire djeun. Les petits mouchoirs est passé par là aussi. Alors il y a la nana – du groupe de mecs – mordue de foot, plus qu’eux tous réunis d’ailleurs. Check. L’ado fumeur de joints, bientôt encouragé à profiter de sa jeunesse par un ami de son père. Check. Le couple qui se trompe mutuellement. Check. Le pote pauvre, dont le trajet boulot est direct, si on excepte deux changements. Check. En fait, ce barbecue entre beaufs – il faut voir comment les clichés sont placardés, pour mieux les détourner tu vois, mais pas tant que ça finalement – donne autant envie d’être partagé que des vacances entre potes, faussement potes, dans une villa du Cap Féret. A chaque fois, il y aura un bouleversement, qui détruira ce château de cartes dont on se demande ce qui peut bien le faire tant tenir. La mort de l’un (chez Canet) ou l’infarctus de l’autre (Chez Lavaine) briseront cet équilibre gluant pour finalement aboutir sur un consensus de droite bien gerbant. Il y avait matière à être vraiment méchant pourtant – et le film fait semblant d’esquisser cette méchanceté (Avec ces gentils beaufs bien riches qui sont – dixit Wilson narrateur – super chiants) – mais on sent bien l’auteur satisfait dans ses godasses de marque, qui brosse un portrait qui, malgré ses petites contradictions, pourrait ressembler à une petite vie de riches assimilées à celle des pauvres – Tous les mêmes problèmes de fric, de couple, de rapport avec la mort – pour finalement rentrer dans le rang à mesure jusque dans une dernière réplique affligeante… En fait c’est Le cœur des hommes, quoi, encore.
Publié 20 octobre 2014
dans Philippe de Chauveron
Cuisiner, partager, se régaler.
2.0 Recette facile. Préparation : 1 neurone. Cuisson : 1h30. Prenez 4 filles blanches, ouvertes mais de bonne famille, modernes mais catholiques pratiquantes pour faire plaisir aux parents. Injectez-y 4 mecs : Un juif pas trop juif, un arabe pas trop arabe, un chinois pas trop chinois, un noir africain pas trop noir africain. Français avant tout en somme, les autres peuvent reprendre l’avion. Saupoudrer de deux mères de famille qui font ce qu’elles peuvent – la mère dans ce genre de film fait toujours ce qu’elle peut. Relever le tout de deux pères austères, blanc et noir, racistes tous les deux. Le premier grimace et ricane grassement, le second tchipe et roule les yeux, forcément. Faire en sorte qu’ils se rendent compte qu’ils sont tous deux gaullistes, devenant ainsi les meilleurs amis du monde dans une séquence très originale où ils se bourrent la gueule. Célébrer le quatrième mariage dans un sérieux de pape, mais bon enfant tout de même, en oubliant les rancœurs, dans la joie et la bonne humeur, des supers vêtements et faire bientôt de beaux voyages. Sinon t’as raté ta vie, tu vois. C’est tellement confortable. Tellement populiste. Je ne comprends pas. Honnêtement j’ai souri cinq minutes mais ensuite c’est tellement hyper appuyé, attendu, avec sa mécanique de la vanne – On dirait une version cinéma du Jamel Comedy Club ou de Vendredi tout est permis (je n’aurais pas été surpris de voir débarquer Arthur ici ou là) – que plus on avançait plus ça me désolait. Après c’est de la caricature (extrême) ok mais ne pouvait-il pas y avoir quelques idées un peu nouvelles ? C’est vraiment le truc le plus suffisant et confortable vu depuis Intouchables. On explose les clichés, on en rit grassement pour que ça fédère un peu tout le monde, sans léser personne. Sinon niveau mise en scène c’est le néant, quelque part entre Les visiteurs et Bienvenue chez les ch’tis. Il y a un bêtisier sur le dvd du film, un bêtisier de 9 minutes. Le film n’attendait que ça : Rire de ses propres vannes, de son euphorie, de sa suffisance, de sa prétendue acerbité, de sa réussite surprise au box-office. Plus auto complaisant tu meurs.