Mères et fils.
6.5 Beaucoup aimé, je ne m’attendais pas à ce que ça aille si loin. C’est un beau mélo incestueux/échangiste assez troublant. Et à aucun moment ça ne dévie de sa trajectoire initiale, à savoir la question de la place du désir dans une double relation mère/fils croisée. Il y a cette idée qu’un tabou en chasse un autre. Un moment donné, pour masquer la relation qu’elles entretiennent toutes deux avec le fils de l’autre, elles vont jusqu’à se faire passer pour lesbiennes. L’idée est forte et ne cesse de planer depuis le premier plan du film : ces deux amies inséparables depuis l’enfance, qui engendrent des fils qui deviendront aussi inséparables dans la leur. C’est dans le fond une relation totalement homosexuelle, avec une parure. Il y a un curieux jeu sur le dédoublement comme lorsque les deux garçons se battent on ne sait plus vraiment l’espace d’un instant si c’est leur mère respective ou non qui vient pour les séparer/consoler. Le film joue beaucoup et très subtilement sur ce trouble. L’action se déroule majoritairement sur cette plage australienne paradisiaque, renforçant l’aspect mythologique du récit. Et puis ce que ça dit du vieillissement est très fort – car finir par entrevoir la possibilité de mettre au rebut Naomi Watts et Robin Wright il fallait le faire.
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