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Archives pour 19 janvier, 2015

Accattone – Pier Paolo Pasolini – 1962

accattone   8.0   C’est superbe. Et complètement délirant de se dire que c’est son premier film. Sinon, c’est le dixième film de Pasolini que je voie, je ne dirais pas que j’ai vécu dix tremblements de terre mais presque.

Pour l’occasion je tente un top,

Bien que tout soit fabuleux…

01. L’évangile selon saint Matthieu
02. Salò ou les 120 Journées de Sodome
03. Oedipe roi
04. Accattone
05. Théorème
06. Mamma Roma
07. Enquête sur la sexualité
08. La Ricotta
09. Les mille et une nuits
10. Carnet de notes pour une Orestie Africaine

Et oui, il m’en manque un sacré paquet à découvrir.

Un ami me disait récemment que pour lui aussi, L’évangile selon Matthieu était son Pasolini préféré. Mais qu’il était intimement convaincu qu’Accattone était son plus beau puisque son premier. L’apanage des poètes. Il va de soi que je le rejoins.

Pasolini – Abel Ferrara – 2014

08. Pasolini - Abel Ferrara - 2014Ostia.

   6.5   L’un des projets les plus casse-gueule de l’année et donc excitant mais flippant. Comment Abel Ferrara – l’un des cinéastes les plus intéressants du moment, oui je m’enflamme – allait-il la même année passer de Dsk à Pasolini ? Purée, l’un des plus grands artistes de la terre, quoi ! Réponse : En faisant du Ferrara, c’est à dire avec beaucoup d’humilité, entre fougue et incompréhension. Le film se cale très bien sur la personnalité du bonhomme sans parodier ou reprendre les traits de son cinéma. C’est à la fois donc très touchant mais aussi tout petit, car on voudrait que ça s’embrase ce que Ferrara n’a apparemment pas osé faire. C’est son Last days à lui. Il lui manque juste la même folie. Il y a de belles idées qui semblent coincées au stade de l’embryon. Mais en tant que biopic, ça n’a absolument rien à voir avec ce qu’on connaît ce qui en soi est déjà une chouette nouvelle. Une cure de PPP devrait me prendre ces prochains jours…

Top 25 Albums 2014

J’ouvre une nouvelle page concernant les albums qui m’ont le plus marqués durant cette année 2014. Je m’en tiens à 25, qui me satisfont pleinement. Très belle année musicale. Même si je n’ai pas vraiment un disque qui se détache. Disons que les quatre premiers, dans leur genre, sont ex-aequo.

Thurston-Moore-The-Best-DayThurston Moore, The best day
L’acoustique Demolished thoughts déjà, avait été un monument il y a deux ans. C’était un album insondable, tout en indécision. Thurston Moore récidive et enfonce le clou dans ce sublime album libérateur, retour de mélancolie en forme de spin off de Sonic Youth, dont on y retrouve atmosphères et sonorités. Moore est en terrain connu, il a bientôt soixante ans et s’abandonne à nouveau à ses première amours, alliant perfection rock, dérive post punk, instrumental dégénéré et voyage mélodique d’une classe de légende.
 
Pjusk, Solstøv
Epais brouillard tout en textures fragiles. Une affaire d’échos distendus, d’apparitions de trompettes, de voix qui nous extirpent parfois de l’immensité pour mieux nous y engloutir ensuite. L’ambient proche de la perfection, avec ses infimes variations, ses crépitements inattendus (Blaff tient du génie pur). L’enchainement final Glod/Skimt est probablement ce que j’ai entendu de plus beau et vertigineux cette année, quelque part entre Mogwaï et Mountains, à leur meilleur.
 
Sunn o))) & Scott Walker, Soused
Association rêvée entre les cris gutturaux de l’un et le drone tellurique des autres, Soused est un gros magma lugubre, épaisse mélasse combinant un lourd métal ambient et des collages vocaux magnifiques, qu’Argento aurait rêvé en bande son. Le climat est oppressant et saturé à souhait et les élans de Walker crispants. Le mélange de boucles aliénées (Lullaby) et d’expérimentations abstraites (Fetish) font de cet album un brulant objet sans égal ni précédent.
 
Swans, To be kind
Un Swans gros calibre ! Une machine infernale de deux heures, vrai rock de taulard bien viscéral. Moins parfait et immédiat que The seer, mais plus fou et torturé. Plus inépuisable aussi je pense. Preuve est qu’à chaque nouvelle écoute j’ai l’impression d’entendre un album un peu différent. Ovni monstrueux. Et violent.
 
Valentin Stip, Sigh
Les lumières s’éteignent lentement. La nuit enveloppe tout, caressante. Léthargie gracieuse et enivrante. Le voyage va être doux, sensuel, mystique. C’est une douce plongée sous hypnose voguant entre le cinéma d’Herzog et celui de Kiarostami, perdus entre les berges et les déserts, l’enlisement et le sillonnement. Ça pourrait durer des heures.
 
Timber Timbre, Hot dreams
Petite (43min) chamber pop d’une élégance continue, reléguant Tindersticks (dont le dernier album Yprès n’est guère passionnant) au placard. Bulle down tempo brillante sans fausse note, en perpétuelle évolution, où la moindre variation relance tout l’album, qui ne se repose jamais sur un tracé attendu. La piste centrale Grand canyon m’y fait presque visiter ses grottes et cavernes.
 
Lucy, Churches schools & guns
Dark techno grasse et généreuse, bombe rythmique transcendantale, quelque part entre Reznor, Tzolkin et Monolake.
 
Francesco Clemente & Heinrich Dressel, Il faro
Entre fines nappes ambiantes à la Eno et ritournelles à la Tangerine Dream, de Fog à Sorcerer, en passant par des dérives cauchemardesques tendance Cronenberg pour s’achever dans les rivières d’un Fitzcarraldo, Clemente atteint le sublime. La partition de Dressel est plus opaque, enfouie à la fois dans le fantastique 80’s et le film d’horreur rêvé, avec ces nappes d’épouvante aux sons de cloches dans une grotte, avant de s’élever vers les cimes cosmiques nous invitant brièvement dans le Interstellar de Nolan dans lequel on aurait ôté l’orgue à Zimmer. La dérive finale dans des eaux glaciales achève de rendre cet album incontournable et d’en faire l’un de mes gros coups de cœur de l’année.
 
Yom, Le silence de l’exode
Alchimie exaltante, épique et solaire fait de clarinette, contrebasse et violoncelle (qu’on n’a jamais entendues ensemble ainsi), de percussions étonnantes, de respirations pleine de souffrance, qui donne envie d’accompagner Daenerys et ses dragons dans leur long périple désertique vers Westeros. A l’origine c’est une commande, à la fin c’est un pur album aventurier, une traversée divine où même Moïse serait en pleine transe.
 
Lawrence English, Wilderness of mirrors
D’habitude on a Tim Hecker, cette année c’est Lawrence English, qui nous offre un drone métallique, qui te catapulte dans les ténèbres ou sous la glace, au choix, avant de t’étreindre dans une dernière piste interstellaire d’une terrifiante beauté.
 
Sébastien Tellier, L’aventura
J’avais un peu laissé Tellier de côté sur les deux derniers albums sans avoir quoi que ce soit à leur reprocher par ailleurs, simplement c’était un peu moins pour moi quoi. Là je retrouve celui de Sexuality. C’est beau, ça donne envie de danser, de plonger dans les vagues, de prendre la voiture. C’est d’une élégance sans bornes. Un vrai bonheur. Qui contient l’un des plus beaux titres de l’année, dans la lignée de sa ritournelle. Idéal avec le beau temps,  pour accompagner la coupe du monde, avec sa tendance brasilou.
 
Damien Jurado, Brothers and sisters of the eternal son
Véritable rêverie folk aux accents psychédéliques, nuage métallique en forme de retour de Maraqopa, assez différent, sans saison, incantatoire, accidenté. Album hallucinogène et cosmique dans lequel je m’y sens comme dans mon lit.
 
Butterfly in the snowfall, Butterfly in the snowfall
La voix de Chauveau et le génie harmonique font de ce folk ambient sublime une sorte de rêverie lunaire en solitaire ou un abandon dans un western sauvage. Album de l’ascète parfait. La deuxième piste, End of silence, est l’une des plus belles choses écoutées cette année.
 
Beck, Morning phase
Songwritting mélancolique, reprenant les traits de Sea Change, en plus lent et plus folk, donnant envie d’enfiler un plaid en se blottissant à deux au coin d’un feu. Pépite sublime aux relents d’un Neil Young 70’s en pleine réincarnation.
 
Francis Harris, Minutes of sleep
Deep-house jazzy down tempo d’une délicatesse infinie. A la fois triste et joyeuse, riche et rudimentaire, l’écoute peut tout aussi bien glisser sans éveiller quelque attention ou s’immiscer durablement, avec sa rythmique fine en bouche qui fond sous le palais, ses trompettes et violoncelles ci et là qui élèvent le tout vers des cimes cotonneuses, d’une pudeur et d’une fragilité extraordinaire. Tout est posé, sans forcer, ce ne sont que boucles et petites touches aériennes qui s’échappent de nulle part. Parfait pour les fins de soirées trop arrosées, comateuses, disque d’été pour s’enivrer des étoiles, flâner dans les rues, écumer les dernières bières sur sa terrasse, s’endormir là sur une chaise longue ou sur une plage.
 
Sunn o))) & Ulver, Terrestrials
Album charbonneux tout en cuivre, atonal. Matière grinçante, hypnotique, dévoilant de vastes paysages apocalyptiques plein d’angoisse et de douceur funestes mêlées. La superbe libération vocale finale n’est qu’un leurre, disparaissant progressivement dans le retour d’une pesanteur terrifiante.
 
Shxcxchcxsh, Linear S decoded
Moins tétanisant et hypnotique que le précédent qui était d’une violence sans nom, ce deuxième essaie révèle une techno plus aguicheuse, éclectique et dense, sans pour autant que le groupe ne renie ses racines bestiales dans une avalanche rythmique chevronnée et mélancolique. Quiconque cerne un minimum mes sensibilités dans le genre sait que c’est un album pile poil pour moi. Inégal certes, mais bordel ce que ça déboite !
 
Andy Stott, Faith in strangers
Le morceau d’ouverture ainsi que la pochette évoquent le Tzolkin de l’an passé, on s’attend donc à encaisser du tribal à gogo. Mais hormis quelques légères stridences au sein de l’épaisse brume qui enveloppe le morceau, le tempo attendu se meurt puis s’englue ailleurs. Du pur Andy Stott, en somme. Les voix surgissent de l’effroi, muraille de sons tout droit sortis d’un Portishead sous MDMA, avant que Science and industry ne brise soudainement tout, revisitant à sa façon un post punk à la Tropic of cancer. En fait ça pourrait presque être du club si les morceaux n’étaient pas aussi étirés et distordus. Idem sur No surrender dont on a l’impression qu’elle s’en va chevaucher les plates-bandes des Chemical Brothers avant de fuir à toute berzingue vers une sorte d’Amon Tobin. C’est un album difficile à définir, sans cesse surprenant. J’aime un chouia moins sa seconde partie, trop dark par rapport au reste peut-être bien que l’avant dernière piste clubesque fasse un bien fou.
 
The pains of being pure at heart, Days of abandon
Un troisième album remarquable, tout en cohérence et en retombées cotonneuses. Moins shoegaze que pop la partition est néanmoins très fine et se révèle un parfait accompagnant pour quitter la fraicheur printanière. C’est doux, c’est rond c’est idéal pour la voiture. Un album à l’image du titre de sa plus belle piste, de corail et d’or.
 
Lee Gamble, Koch
Nécessite un nombre considérable d’écoutes pour en balayer tous ses recoins, en ouvrir ses nombreux tiroirs – Ne serait-ce que pour saisir le moment d’écoute idéal. Mais une fois en condition, c’est un album techno plus que savoureux, partagés entre pures pépites clubby pour défoncés et expérimentations sonores mélodico-psychotiques. C’est parfois un peu long, un peu fort de café, mais la liberté qui s’en émane me fait presque autant de bien que le Black noise de Pantha du Prince. Mixture dans la mixture : un combo Oneiric contur/Jove Layup/Frame drag (oui, dans cet ordre) vous procurera frissons de terreur et apaisement hypnotique soit un bel aperçu de sa démesure.
 
Quentin Sirjacq, Piano memories
Quentin et son piano m’emmènent où ils veulent, quand ils veulent. Je les suis les yeux fermés, dans les souvenirs presqu’autant que dans la chambre claire.
 
Aphex Twin, Syro
Assagi le garçon ce qui ne l’empêche pas de livrer un album de grande classe, d’une richesse débordante.
 
Richard Pinhas & Oren Ambarchi, Tikkun
Probablement le truc le plus sale et éprouvant entendu cette année. Trois morceaux. 1h10. Une boucherie. Evidemment, mieux vaut être d’humeur mais si c’est le cas, tu en prends pour ton grade.
 
Baxter Dury, It’s a pleasure
Petite douceur pop d’un raffinement infini. Oui, j’aime aussi ce qui est soyeux. Et chanté.
 
Positive Centre, In silent series
Tu aimes la techno et tu la veux pure, pas coupée ? De la méthamphétamine bleue cuisinée par Walter White, éthérée à 97% qui t’envoie sur Saturne ? Pour te perdre dans un volcan au cœur du magma ? Je te prescris cette écoute, tu verras, c’est plutôt efficace. Mais faudra pas venir te plaindre des effets secondaires.

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silencio


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