Vivre sa vie : Film en sept tableaux.
8.0 C’est l’un des premiers films de Lars Von Trier que j’ai vu si ce n’est le premier. A moins que ce ne soit Dancer in the dark, je ne sais plus très bien. A l’époque, je me souviens avoir enchaîné avec L’hôpital et ses fantômes, série de huit épisodes, assez géniale, ainsi qu’avec sa trilogie hermétique Europe (Element of crime, Europa, Epidemic), qui fut une véritable épreuve je dois bien l’avouer. Je réessaierai un jour, promis.
Je suis content de me pencher à nouveau sur sa filmographie car j’aime de plus en plus tout ce que je vois de lui, même si je continue de penser que sa meilleure période c’est en ce moment que ça se passe. Breaking the waves est un film puissant, un mélo hors des normes, qui a vingt ans mais qui pourrait tout aussi bien en avoir quarante ou cinq. C’est un film qui vieillit et continuera de vieillir très bien. Bref, c’est beau, terrible, fort. Dreyer n’est pas loin.
De nombreuses choses/idées/séquences pourraient me déranger là-dedans et bien entendu le syndrome Dancer in the Dark (post Dogme, début de sa période dite Coeur d’or) commence déjà à faire son apparition, tant le réalisateur danois fait progresser son récit de manière emphatique peu commune. A tel point qu’on pourrait lui adjuger comme marque de fabrique. En tout cas si on s’en tient là le film peut très vite devenir insupportable.
Mais j’ai envie de l’aimer de tout mon coeur ce film et je ne sais pas tout à fait pourquoi. Enfin si, peut-être que cette mise en scène violente, qui cueille chaque sentiment intensément, qui dépareille d’ailleurs de ses travaux précédents (sa trilogie européenne) me touche davantage. Peut-être aussi qu’Emily Watson me renverse totalement. Et peut-être que cette envie de briser les conventions cinématographiques passe selon moi au-dessus d’un traitement misérabiliste que beaucoup ont rejeté. Je n’ai jamais trop su quoi en penser. Parfois je l’aime soudainement et inexplicablement moins. Puis je le revois et me reprend une claque. Il y a vraiment quelque chose qui saisit les tripes là-dedans.
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