L’échange.
5.5 C’est un sujet qui me fascine assez, j’avoue et qui me semble cinématographiquement assez difficile à traiter. Cordier s’en sort plutôt bien, affronte les bonnes questions, met en parallèle de grandes obsessions. Il y a de beaux moments. Dommage que ça ne suive pas vraiment dans la forme, dans la mesure où ce qui mériterait d’être déstabilisant ne l’est pas suffisamment, ce qui devrait être sulfureux non plus. J’attendais de la crudité, de la sensualité dans ce balai corporel, je trouve que ça manque finalement de chair et de capacité de glissement. Disons que l’on voit tout venir, se construire et se déconstruire. Disons aussi qu’un type comme Hong Sang-soo fait ça mieux sans le crier sur les toits. Le film est souvent davantage dans l’étude de cas que dans l’essai abandonné, plus dans le programme que dans la tentative. Il n’empêche qu’il détruit assez subtilement et minutieusement la perfection paritaire que les personnages avaient cru mettre en place. Mais c’est déjà pas mal ainsi. Il y a une ambiance assez singulière, marquante. Il aurait juste fallu se jeter plus à l’eau pour que ça s’embrase autant que le récit le convoite. Et c’est assez fort ce que le film parvient à faire du personnage campé par Marina Foïs, par exemple, clairement le personnage le plus intéressant des quatre et tant mieux puisque c’est l’actrice la plus intéressante des quatre.
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