Publié 26 avril 2015
dans Leos Carax
Modern love.
6.5 C’est le deuxième film de Leos Carax, dans la continuité de Boy meets girl, mais en couleur, cette fois. Carax en déjà grand romantique, punk poète, brise absolument tout ce qu’il peut briser, autant dans l’attente d’un autre ovni aussi bien que dans celle que l’on peut espérer d’un auteur eighties. Il n’y aura pas deux auteurs comme Carax. Il n’y aura pas non plus deux films comme Mauvais sang. Ce récit éclaté où la bifurcation surgit de toute part, où le moindre élément de scénario est mis en chantier autrement que par le scénario lui-même. C’est un pur film de mise en scène, de jeune fougueux quasi épileptique, qui tente, détruit et tente à nouveau. C’est un film impossible à raconter, à résumer, à conseiller. Autant qu’il est difficile d’approcher Passion ou Sauve qui peut (la vie). On pourrait seulement d’ailleurs le rapprocher de cette veine godardienne 80’s, c’est pourquoi je pense que c’est le Carax qui me touche le moins, tant il me perd dans ses éclats, non dans son émotion. En gros, je trouve que sa forme indéchiffrable domine outrageusement son romantisme échevelé. Carax trouvera l’équilibre parfait dans le film suivant, dans lequel il ne se cache plus derrière ce flux incessant, mixture formelle éreintante, mais où il s’abandonne littéralement à son récit, à ses deux personnages, aussi fous encore soient-ils. Mauvais sang est un manifeste de romantique moderne, un beau geste qui me sidère autant qu’il finit par me laisser sur la touche.
Publié 26 avril 2015
dans Orson Welles
3.0 Je n’aime pas du tout. Afin de modérer un peu : Je trouve les dix dernières minutes absolument stupéfiantes. C’est tout. Et sinon, l’adagio d’Albinoni en boucle, sérieusement ? Pas que je tienne Welles dans mon cœur, mais je l’ai déjà trouvé beaucoup plus inspiré. Ah et fait rarissime me concernant : Je me faisais tellement chier que j’ai balancé la version française à la moitié du film, juste parce que je voulais entendre Romy Schneider parler en français – gros fantasme personnel. A part ça je trouve que c’est un film qui vaut surtout pour ses prouesses techniques. Une matière sans âme. Très peu pour moi.
Publié 26 avril 2015
dans Cédric Jimenez
L’instinct de mort.
5.5 Et bien c’est pas mal ça. Au départ on craint un croisement infect entre Marchal et Arcady mais finalement pas du tout. On pourrait davantage le comparer à un Romanzo Criminale. Il y a un truc, une ambiance, ça ne va pas me laisser une grande trace mais j’y ai cru et n’ai pas vu passer les 2h15. Les acteurs sont bons. Même Lellouche. Le seul truc problématique c’est que l’on sent trop l’influence de Heat, enfin à ce stade ce n’est plus seulement de l’influence et le film est malheureusement très loin de la dimension cathartique qui traverse le film de Mann autant qu’il est loin de la teneur physique et abstraite que constitue le chef d’oeuvre de Friedkin sur La French connection. Mais je le répète c’est vraiment pas mal, sobre, soigné.
Avant de partir.
5.5 Crainte de la revision, énième épisode. J’aime assez Les nuits fauves même si moins qu’à l’époque où il m’avait bien marqué et même si je trouve que c’est un film qui fut clairement surestimé. Collard veut tout mettre dedans (de son bouquin sans doute) du coup ça devient un truc un peu informe, mais dans le mauvais sens du terme, quelque chose qui ne respire absolument pas. Malgré tout, il y a une forme d’abandon à la pellicule que je trouve plutôt beau, sorte de testament d’un gars qui voulait par tous les moyens exprimer sa souffrance avant de partir et même si cela, fait dans l’urgence, semble hyper maladroit.