Publié 24 avril 2015
dans Catherine Corsini
Bis.
4.0 C’est loin d’être honteux, c’est même pas mal par moment mais ça reste tellement un sous La femme d’à côté, moins le talent, que c’est totalement inutile. Et non satisfaite de faire un pauvre remake, la cinéaste l’accompagne tout du long de morceaux musicaux du film de Truffaut, lourdeur quand tu nous tiens. Sinon, Kristin Scott Thomas est très bien.
7.0 Hormis quelques séquences chantées très en dessous (celle du plombier plutôt ridicule par exemple) c’est un très beau film, très émouvant, un beau film sur le Sida, un hommage à Demy et une déclaration d’amour à ses comédies musicales. Bref, je suis client.
Publié 22 avril 2015
dans Stacy Title
Cinq colocs en colère.
5.5 Jude, Pete, Paulie, Marc et Luke sont cinq étudiants colocataires ayant pris l’habitude d’organiser chaque dimanche soir un diner auquel ils convient systématiquement un invité, en vue d’échanger des idées, refaire le monde, le temps d’un soir, tout en festoyant. Tandis qu’un soir, la tempête gronde, l’invité leur fait faux bond et l’un d’eux en panne de voiture se fait dépanner par Zack, inconnu sympathique qu’ils s’empressent d’inviter pour le repas en guise de plan B. Tout semble à priori cordial, en apparence. Sauf que ça dérape. Le type au pick-up est en fait un ancien marine, fasho de premier ordre et négationniste et lorsque le ton monte face à leurs dissensions idéologiques, il répond à leurs insultes par des menaces, au couteau. Dans un élan de panique l’un des colocs le tue. C’est le début de leur nouvelle lubie : Inviter des enflures ou tout du moins des personnes potentiellement dangereuses, tenter de les faire changer d’opinion sans quoi ils finissent le repas empoisonné à l’Arsenic. Raciste, homophobe, misogyne, anti-avortement, ignorant, tout le monde y passe. Plus rien ne les arrête. Et hormis les désaccords au sein du groupe, ceux-ci restent relativement soudés dès qu’ils repensent à ce credo simple : Imagine que tu as devant toi Adolph Hitler avant qu’il ne commette les crimes que l’on sait. Le film est drôle. Il ne creuse pas suffisamment à mon goût sa matière absurde et cynique mais les esquisses qu’il présente sont assez savoureuses. Mais c’est surtout un défilé de guests (victimes, donc vraiment de passage) hallucinant : Bill Paxton, Ron Perlman, Charles Durning, Mark Harmon, ou encore Jason Alexander. Le film se noie un peu dans sa mécanique et son final ultra attendu. Disons qu’il est grandement dévoré par ses vingt premières minutes. Mais c’est une chouette comédie, corrosive, quelque part entre Petits meurtres entre amis et La guerre des Rose dans le ton. Non, ça ne va pas plus loin que ça mais c’est déjà pas mal.
Publié 22 avril 2015
dans Agnès Jaoui
On va s’aimer.
2.5 Allons-y sur le cinéma de Jaoui en général car il faut que ça sorte : Je trouve ça profondément nul, dans le meilleur des cas. Ça va parfois jusqu’à l’abjection. Ce que je lui reproche en priorité c’est cette suffisance du dialogue. Je trouve que c’est un petit théâtre perpétuel, sûr de lui, auto congratulé, je n’y crois pas du tout. A la limite j’ai de la tendresse pour le tout premier film de la troupe, non réalisé par Jaoui, Cuisines et dépendances, en 1993, car l’absence de mise en scène est entièrement assumée. J’ai sans cesse cette impression de confort bourgeois, futile et hautain, avec le cinéma de Jaoui, ça me débecte. Et celui-ci est particulièrement irritant sur ce point.
Publié 22 avril 2015
dans John Moore
2.0 Concours de Qui aura la plus grosse. Deux McClane pour le prix d’un youhou. Yippee-ki-yay, pardon. Jusqu’à Tchernobyl, sérieux ? C’est naze. L’humour est là mais c’est d’une telle paresse dans l’écriture qu’on ne rit pas. Et les scènes d’action : ah ça il y en a trois fois plus que dans les précédents opus mais on ne comprends absolument rien à ce qui se passe. Le 4 était forcément en dessous mais tenait la route. Là, on touche le fond.
Publié 22 avril 2015
dans Jaume Collet-Serra
One shot or…
5.5 C’est pas mal du tout. Tout ce que fait Jaume Collet-Serra n’est pas mal du tout, en fait. Le seul hic ici c’est que j’avais tout deviné (c’est assez rare venant de moi, je me suis senti pousser des ailes) au bout de 30 minutes et que le film, malgré tout, mise beaucoup sur ce dispositif en twist grimpant crescendo jusqu’à son dénouement. Mais on est loin de s’ennuyer c’est clair. Du coup je me demande si j’apprécie le film pour son ensemble (ce qui est le cas de tous les autres films du réalisateur) ou si je l’apprécie à la manière de ces romans chair de poule que j’appréciais étant ado. Sinon le film m’a beaucoup fait penser à un film de Polanski, l’excellent Frantic.
Publié 21 avril 2015
dans Marcel Carné
L’air de Paris.
5.5 Carné, ce n’est pas trop ma came. Je lui reconnais un sens du rythme, du cadre, de la scène, une gestion intéressante de la parole mais je m’y ennuis. Le quai des brumes, Hôtel du nord, deux films qui ne m’ont pas laissé un souvenir impérissable. Et puis bon, Arletty, Gabin, très peu pour moi. Je pense que c’est un cinéma ultra surestimé parce qu’il se veut à la lisière de l’auteurisme et du film populaire. Mais ça ne lui réussit pas super bien, enfin je trouve que ça penche trop du mauvais côté. En gros je trouve que Carné est à Renoir ce que Jaoui est à Resnais. Bref. Quitte à tenter à nouveau une approche du cinéma de Carné je me suis laissé aller à poursuivre avec celui que beaucoup considère comme son chef d’œuvre. J’ai bien fait, j’ai nettement préféré celui-ci. C’est une question de durée, c’est sa longueur qui m’a séduit. Et puis la longueur c’est une des bases des plus beaux mélodrames. Disons que l’ennui (que m’a procuré l’assommante première partie) est compensé par le crescendo mélodramatique que le récit sous-tend, les sept années qui séparent les deux époques sous-tendent. N’empêche que Carné n’est pas Sirk. C’est donc la force du récit qui produit de l’émotion, rarement la mise en scène, assez peu inspirée, surtout dans les intérieurs. Au-delà de ça j’ai beaucoup de mal avec les personnages, constamment dans la caricature pour les personnages secondaires ou dans l’emphase pour les récurrents provoquée par une médiocre association avec le verbe de Jacques Prévert. Le film est d’ailleurs très bavard, trop hystérique et carnavalesque à mon goût, ne prend jamais le temps de libérer de l’inédit puisqu’il veut avant tout faire le spectacle. Une indigestion à la Amélie Poulain, toute proportion gardée. Pourtant le film m’a ému, essentiellement grâce à ce beau personnage qu’est Baptiste. Je pense que le film lui doit beaucoup, c’est un beau portrait d’amoureux transi, plus qu’il n’est une peinture, assez peu fascinante, du petit monde du théâtre du début du XIXe siècle.
Publié 21 avril 2015
dans Anthony Marciano
5.5 Sorte de syndrome Radiostars à savoir que je m’apprête dans les deux cas à regarder une daube ou presque, en tout cas à ne rien en espérer et finalement je trouve ça super drôle et suis ravi de voir que ça tient sur la durée. Alors tout n’est pas réussi, certaines blagues tombent à l’eau, les quelques moments moins drôles sont vraiment très moyens mais dans le registre comique le film fonctionne, surtout lorsqu’il met en scène Chabat et Boublil. En fait ce qui marche c’est que c’est osé tout le temps, le film ne recule devant aucune blague graveleuse mais sans tomber dans la vulgarité. Par moment ça me faisait penser aux meilleures comédies américaines c’est dire. Bref, J’ai beaucoup ri.
4.0 Intéressant à défaut d’être exaltant. Hommage à l’alchimie créée entre le Festival d’Avignon, les artistes et le public via des déclarations de figures emblématiques du théâtre contemporain. Hâte de revoir le couple à la fiction qui avait tant fonctionné dans le beau Low life.
Publié 21 avril 2015
dans Luchino Visconti
4.5 J’ai vraiment un problème avec Visconti : je m’ennuie prodigieusement devant ses films. Ludwig comme Le guépard sont des films qui m’impressionnent par leur démesure mais c’est dingue comme j’y reste extérieur et vois poliment le temps passé. Le film m’a parfois effleuré la corde sensible : j’adore par exemple l’ambiance de la fin de soirée de débauche vers la fin du film, je trouve ça juste dingue ce que Visconti parvient à produire en silence, cette dimension sexuelle et vaporeuse mais complètement morte, c’est très beau. Mais globalement je suis trop gêné par une infinité de petites choses pour ne pas décrocher.