Publié 6 mai 2015
dans Michael Mann
Les exilés.
7.5 L’introduction, pourtant vertigineuse, m’a laissé songeur. Je continue de penser que c’est loin d’être ce que Mann a fait de plus intéressant, surtout au regard d’autres de ses films. L’ouverture de Miami Vice, c’était tout de même autre chose. Néanmoins, en procédé too much qu’il est cette plongée dans l’intérieur d’un ordinateur donne le ton. Passons là-dessus. Le cinéma de Mann retrouve de la gueule après le peu réjouissant Public enemies. Il retrouve sa dimension cristalline, son pouvoir d’abstraction, sa matière stylistique. Trois scènes d’action pure, seulement, mais les meilleures vues au cinéma depuis très longtemps. Des plans nocturnes ahurissants. Une fusion sublime entre l’approche primale et le romanesque. Qui mieux que Mann, en fait ? On pourra toujours dire qu’il prolonge ses propres codes, qu’il peaufine l’expérience numérique, qu’il ne se réinvente pas, qu’il refait son Miami Vice. Tant mieux, je dirais. Quel pied, bon sang ! Autant dans ses accalmies que dans ses enchainements dramatiques, Blackhat est une merveille. Et puis surtout, c’est un grand film romantique hollywoodien. Le plus grand depuis quand ? Miami Vice ? James Cameron ? C’est à la fois lumineux et désespéré, idyllique et chaotique. Et puis Tang Wei, miam…
Publié 6 mai 2015
dans Marjane Satrapi
3.5 Ce n’est pas une sortie qui m’excitait beaucoup à priori. Et puis Satrapi, depuis Poulet aux prunes, l’adaptation de sa propre bande-dessinée, je m’en méfie. Mais à force d’entendre du bien pour ne pas dire un concert de louanges et pas forcément de gens aux sensibilités similaires, j’ai fini par être vraiment titillé, au point d’en attendre suffisamment pour d’une part filer le voir en salle, d’autre part avoir l’espoir qu’il surprendrait mes attentes. C’est là où le bât blesse. J’ai eu exactement ce à quoi je m’étais préparé, sans pourtant voir ou lire quoique ce soit à son sujet auparavant. Ni critique ni teaser. Et zéro surprise. Ni consternation ni fascination, que de l’ennui. Je n’ai pas ri une seule fois tant tout me paraissait incroyablement médiocre, téléphoné, suffisant, en roue libre. Quelques scènes m’ont plu brièvement mais franchement, j’ai déjà tout oublié.
Publié 6 mai 2015
dans Christophe Honoré
3.0 Honoré se la joue Godard, Pasolini et Straub. Evidemment, c’est complètement raté. Mais c’est dommage, oui dommage car il y a quelques instants assez beaux, gracieux, où l’on se dit que ça pourrait le faire. L’instant suivant, tout tombe à plat, ridicule, systématiquement. C’est enivrant puis indigeste. Libre puis moche. Si ce n’est La belle personne, je crois que je n’aime rien du tout chez Honoré. Pourtant, à tous les coups j’y crois.