Publié 14 mai 2015
dans George Miller et George Ogilvie
We Don’t Need Another Hero.
4.5 Je ne l’avais jamais vu. En fait, je l’ai toujours fui. La présence de Tina Turner, déjà, c’était comment dire, un peu trop wtf pour moi. Voilà, c’est vu, je suis prêt pour la sortie du 4. Le problème c’est qu’on est entré dans la catégorie tout public de la manière la plus formatée qui soit. Après le nihilisme informe du premier et l’embrasement rythmique du deuxième, ne reste ici qu’un pur divertissement, relativement regardable, parfois même agréable (le début) mais tellement calibré pour les grands complexes. La première partie est en effet plutôt chouette (le dôme, notamment) mais la suite, avec les gosses, dans l’oasis puis le désert puis Bartertown est un catalogue de petites saynètes pour la famille dans la lignée d’Indiana Jones, en beaucoup moins bien, jusqu’à un plan carrément repris, pompé sur Le temple maudit, je crois. La course poursuite finale, qui fait passage obligé, est complètement anecdotique au regard de celle qui fermait le volet précédent. C’est donc loin d’être mauvais, c’était assez sympa en tant que film du dimanche soir mais il n’y a plus ni d’originalité ni de cœur à l’ouvrage. Espérons maintenant que le prochain le fasse oublier en deux plans.
Publié 6 mai 2015
dans Michael Mann
Les exilés.
7.5 L’introduction, pourtant vertigineuse, m’a laissé songeur. Je continue de penser que c’est loin d’être ce que Mann a fait de plus intéressant, surtout au regard d’autres de ses films. L’ouverture de Miami Vice, c’était tout de même autre chose. Néanmoins, en procédé too much qu’il est cette plongée dans l’intérieur d’un ordinateur donne le ton. Passons là-dessus. Le cinéma de Mann retrouve de la gueule après le peu réjouissant Public enemies. Il retrouve sa dimension cristalline, son pouvoir d’abstraction, sa matière stylistique. Trois scènes d’action pure, seulement, mais les meilleures vues au cinéma depuis très longtemps. Des plans nocturnes ahurissants. Une fusion sublime entre l’approche primale et le romanesque. Qui mieux que Mann, en fait ? On pourra toujours dire qu’il prolonge ses propres codes, qu’il peaufine l’expérience numérique, qu’il ne se réinvente pas, qu’il refait son Miami Vice. Tant mieux, je dirais. Quel pied, bon sang ! Autant dans ses accalmies que dans ses enchainements dramatiques, Blackhat est une merveille. Et puis surtout, c’est un grand film romantique hollywoodien. Le plus grand depuis quand ? Miami Vice ? James Cameron ? C’est à la fois lumineux et désespéré, idyllique et chaotique. Et puis Tang Wei, miam…
Publié 6 mai 2015
dans Marjane Satrapi
3.5 Ce n’est pas une sortie qui m’excitait beaucoup à priori. Et puis Satrapi, depuis Poulet aux prunes, l’adaptation de sa propre bande-dessinée, je m’en méfie. Mais à force d’entendre du bien pour ne pas dire un concert de louanges et pas forcément de gens aux sensibilités similaires, j’ai fini par être vraiment titillé, au point d’en attendre suffisamment pour d’une part filer le voir en salle, d’autre part avoir l’espoir qu’il surprendrait mes attentes. C’est là où le bât blesse. J’ai eu exactement ce à quoi je m’étais préparé, sans pourtant voir ou lire quoique ce soit à son sujet auparavant. Ni critique ni teaser. Et zéro surprise. Ni consternation ni fascination, que de l’ennui. Je n’ai pas ri une seule fois tant tout me paraissait incroyablement médiocre, téléphoné, suffisant, en roue libre. Quelques scènes m’ont plu brièvement mais franchement, j’ai déjà tout oublié.
Publié 6 mai 2015
dans Christophe Honoré
3.0 Honoré se la joue Godard, Pasolini et Straub. Evidemment, c’est complètement raté. Mais c’est dommage, oui dommage car il y a quelques instants assez beaux, gracieux, où l’on se dit que ça pourrait le faire. L’instant suivant, tout tombe à plat, ridicule, systématiquement. C’est enivrant puis indigeste. Libre puis moche. Si ce n’est La belle personne, je crois que je n’aime rien du tout chez Honoré. Pourtant, à tous les coups j’y crois.
Publié 4 mai 2015
dans Carl Theodor Dreyer
La chute d’un tyran.
8.5 C’est magnifique. Que l’on puisse écrire un récit pareil en 1925 me choque, déjà. C’est surtout son portrait de couple qui est intéressant, travaillé, nuancé, la place qu’il offre dans le cadre à la femme, à l’homme, aux enfants, je suis sidéré que l’on ait fait ça avec autant de lucidité il y a 90 ans mais c’est peut-être moi et mes à priori, ou c’est parce que c’est danois. Disons que pour avoir vu Populaire la veille, dont le récit se déroule fin des années 50, j’ai vraiment l’impression que Dreyer était hors du temps, hors du présent. Enfin quoiqu’il en soit je trouve ça inouï de réalisme dans la représentation de la vie conjugale. Je suis d’autant plus bluffé que tout jusqu’ici de Dreyer m’avait relativement indifféré. Et qu’on le mette en scène de cette manière là sans jamais tomber dans le piège théâtral alors que le film se passe à 99% en intérieur relève du génie. Sinon la copie était splendide mais la bande son à chier, j’ai donc accompagné tout ça par le disque Centralia de Mountains et ça le faisait grave.
Publié 4 mai 2015
dans Regis Roinsard
6.0 Très chouette Rom’com à la française, bien écrit, soignée, classe, j’avais l’impression de retrouver les comédies américaines avec Doris Day et Rock Hudson. J’exagère un peu mais je suis assez satisfait et surpris, je dois l’admettre. J’aime beaucoup le décorum, notamment. Et les costumes. Et les mots. Non vraiment je trouve que c’est l’élégance même. Et puis je trouve ça vraiment bien fichu et construit, populo dans les règles de l’art. Et puis je n’aime pas trop Duris en général mais là et dans le dernier Ozon je le trouve très bien.
Publié 4 mai 2015
dans Thierry Ragobert
L’aventure intérieure.
3.5 C’est une sorte de croisement entre L’incroyable voyage (pour le peu de souvenir que j’en ai) moins les animaux qui se parlent et Chatran, moins les atrocités que l’on fait subir à l’animal. Amazonia est irréprochable là-dessus. Si affrontement avec un serpent ou un jaguar il y a, les plans sont minutieusement découpés et le montage triche avec élégance. C’est donc l’histoire d’un petit singe de cirque plongé seul dans la jungle parce que l’avion qui le transportait on ne sait où s’est crashé en pleine forêt amazonienne. Ce sera l’occasion pour lui de croiser des autochtones pas toujours super sympas. La forêt est saisie dans son éclectisme le plus total. Pour un enfant c’est parfait, éventail façon zoo. Entre ses toucans et ses fourmiliers, ses chenilles exagérément poilues et ses dauphins hystériques. Mon fils a craqué sur le tatou. Sans doute parce que c’était un tatou bourré ou très maladroit, qui titube sur une branche d’arbre avant de lamentablement se gaufrer dans la rivière. Oui, c’est vraiment un film pour gosses, qui réservent ses petites surprises, ses petites scènes qui font craquer. Mais qui ne sait pas vraiment choisir entre le film d’aventures et le documentaire animalier. Peu de péripéties tiennent vraiment en haleine, mon fils s’est assez vite lassé. Puis le film ne prend aucunement en compte la cruauté de la forêt, nous ne verrons aucun animal en bouffer un autre par exemple. Bref, c’est anecdotique, joli, mignon. Pour la famille, en somme.
Publié 4 mai 2015
dans Luigi Comencini
6.5 Superbe satire de la bourgeoisie d’après-guerre, mise en scène archi sobre, personnages curieusement pas trop hystériques pour de la comédie italienne. Le film n’est que jeux dangereux, collisions de jalousie en tout genre quant au reste il est pleinement assuré par les bombes que sont les trois actrices principales : Dorian Gray, Giorgia Moll & Sylva Koscina.
Publié 4 mai 2015
dans Morten Tyldum
3.0 Ce qui m’a fait tenir jusqu’au bout c’est son sujet, c’est tout. Car en terme de mise en scène… bah c’est bien simple ça n’a aucun intérêt. Tout est hyper classique, attendu, programmatique, c’est insupportable. J’ai aussi un problème avec Benedict Cumberbatch. J’ai vraiment l’impression de voir exactement le même personnage que celui qu’il campe dans Sherlock, ça m’a gonflé. Bref, je n’aime pas du tout.