Engrenages.
6.0 Fatih Akin est un cinéaste archi surestimé. De l’autre côté – sa consécration – c’était pas mal mais on sentait tous les rouages, c’était un pur film de scénario, de festival en somme. Avec Im Juli, son deuxième long métrage, forcément plus approximatif, Akin me semble plus en phase avec son style, qu’il retrouve un peu dans Soul Kitchen, comédie gastronomique forcée, assez pénible. Un style qui s’épanouit mieux dans la légèreté voire la farce. La dernière scène improbable ici est un pur moment de grandiloquence délicieuse mais apaisée, tant le film n’est qu’une inoffensive comédie romantique qui voyage entre l’Allemagne et la Turquie. Deux pôles qui constituent le fil rouge du cinéma de Fatih Akin, allemand d’origine turque. Sa réussite c’est son mouvement. La générosité avec laquelle le film ne cesse de bouger, osant les rebondissements, les séquences impossibles, à la manière d’un De Broca ou d’un Rappeneau à son meilleur – Le sauvage. Akin est moins sérieux. C’est très drôle, très agréable. Un pur film d’ado en fausse révolte. Etendard du bon goût roots et sorte de chainon manquant entre Trainspotting et L’auberge espagnole. Films générationnels aurait-on dit jadis. Le genre de truc que j’aurais adoré sans mesure il y a quinze ans et auquel je reste malgré tout attaché aujourd’hui parce qu’il fait partie d’une certaine projection utopique de mon adolescence. Histoire d’amour qui se dédouble, d’identité malmené, de signes en tout genre, voguant entre Berlin, Budapest, La Roumanie (au moyen d’un album photos Akin n’ayant pas eu l’autorisation d’y tourner), d’un trou bulgare vers Le Bosphore à Istanbul en pleine éclipse solaire d’été 99. Road movie à la cool, solaire et tendre à l’image de l’actrice jouant Julie.
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