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Archives pour 9 juin, 2015

Rome – Saisons 1 & 2 – HBO – 2005/2007

10678642_10152584742007106_6260169688302319668_nMorituri te salutant.

   9.0   Si la première saison calait son récit sur les dernières années du règne de Jules César jusqu’à sa mort au Sénat, la seconde s’achèvera sur le couronnement de l’empereur Octave, futur Auguste.

     La première saison fut une grosse baffe. Littéralement. En fait j’ai peut-être retrouvé un peu ce que m’avait offert récemment l’intégralité de Game of thrones. Un show magnifique, super bien narré, super beau, autant dans ses élans intimes que dans sa grandeur. Une surprise que je n’attendais vraiment pas, d’autant que la Rome antique n’est pas non plus un chapitre des manuels d’Histoire qui me soit resté gravé.

     Moi qui pensais que cette deuxième et dernière saison serait une pale suite de l’excellente première, du remplissage qui aurait comme surfé sur la vague, César en moins, et bien je ne suis pas loin de la trouver meilleure. C’est moins fort historiquement, peut-être, mais plus généreux, plus émouvant. Titus Pollo, qui n’était qu’un second, prend une envergure folle. Tant mieux, c’est mon personnage préféré. Vorenus, lui, semble vouloir se racheter et troquer sa droiture pour un humanisme forcé (être prêt de ses enfants) mais n’y parvient pas.

     Mon seul bémol, léger, très léger, concerne l’acteur qui campe Octave dans la deuxième partie de saison, un peu trop propre sur lui et dans ce qu’il dégage pour incarner l’amplitude de ce personnage ambigu, en totale mutation. C’est pourtant une belle idée sur le papier que ce changement d’interprète, au moment où il part en guerre et se détache de sa famille. J’adore sans mesure en revanche ce qu’ils font de la relation entre Cléopâtre et Marc Antoine.

     Pour le reste, je trouve ça phénoménal à tout point de vue. Sa démesure, sa limpidité, la gestion de ses rebondissements, la durée de ses séquences. J’avais peur que la série se calme et s’enferme dans une démarche plus commerciale, paresseuse. Pourtant, elle ne nous épargne absolument rien. La mort de Brutus vaut celle de Pompée, largement. Celle de Cicéron, n’en parlons pas, putain de scène absurde admirablement amenée. Et l’utilisation de l’ellipse pour la femme de Titus, empoisonnée, c’est du diamant. C’est simple, tous les climax sont réussis. Et puis la mort de Servilia restera à mes yeux le truc le plus brutal qu’aura offert la série « Atia of the julii, I call for justice ». Ses dernières paroles, inlassablement répétées, sont terrifiantes.

     La série montre de part son sublime final, que ce qui compte le plus pour elle c’est la relation entre les deux anciens gladiateurs, déjà présent dans la saison 1 mais clairement sur le devant de la scène dans la saison 2. Vorenus et Pollo, véritables compagnons d’infortune. Dans l’ultime épisode, la scène du feu de camp suivie de celle de l’attaque dans le désert puis celle du lit de mort sont tour à tour lumineuse, amusantes et bouleversantes.

     Etant donné sa non reconduction pour une troisième saison le show s’achemine vers une fin quelque peu prématurée et donc use d’ellipses ahurissantes et déroutantes, mais ça lui permet de clore son chapitre en admettant que l’histoire ne peut être exhaustive. Je vais le clamer, tant pis pour ceux qu’elle avait déçu, cette fin est la fin parfaite, brutale, ouverte que méritait la série, Rome, Octave, Pollo et les autres. Une fin rêvée.

     Le générique à lui seul est déjà une œuvre d’art. L’un des plus beaux de l’histoire de la télé, ni plus ni moins. Il parvient en quatre-vingt-dix secondes à saisir l’ambiance globale qui sera de mise vingt-deux épisodes durant, à la fois violente, posée, vivante, délestée des tabous, tout en symboles, couleurs et démesure.

     Rome c’est évidemment aussi une production hyper audacieuse pour ne pas dire suicidaire. Si la série initialement prévue en trois étapes n’en comptera que deux, c’est aussi et surtout à cause de sa folie des grandeurs. Je n’imagine pas la tronche des mecs qui ont dû signer les chèques. Qu’importe, le résultat est là et on en prend plein les mirettes : Décors, costumes, photos. C’est beau, vraiment très beau. Bref, je le redis : j’étais plutôt confiant en abordant Rome, mais je ne m’attendais pas à prendre une telle calotte.

On ne meurt que deux fois – Jacques Deray – 1985

on-ne-meurt-que-2-fois-85-3-g   5.0   C’est pas mal. Bien moite comme un Deray habituel. Mais pas folichon non plus. J’aime bien la réalisation, mais il y a quand même un gros problème de dialogues c’est dommage. C’est étrange Deray d’une manière générale, c’est hyper déceptif je trouve, il tente de créer des ambiances, des boucles mais en terme narratif c’est très pauvre en rebondissements inhérent au genre normalement. Trois hommes à abattre fonctionne comme cela aussi mais il avait mieux réussi à m’emporter. Chez Deray je garde néanmoins deux films majeurs : Un papillon sur l’épaule et La piscine. Je les aime tous deux car il y a cette épure que j’aime dans son cinéma. La piscine ça ne raconte plus rien. Il tente de créer un climat, à la fois doux, sensuel, ambigu jusqu’à tout faire imploser. C’est un film vide si on cherche à analyser son contenu narratif. Mais tout ce qu’il y a autour me fascine. Et puis c’est un film solaire, l’un des films les plus solaires que je connaisse. J’adore ça. Je trouve que ce climat est une matière fabuleuse pour construire de grands mystères, de grands drames (Outre La piscine, je pense au Mépris, à Everyone else, entre autres). Quant à Un papillon sur l’épaule, avec un recul plus objectif, je pense que c’est son chef d’oeuvre.

La traque – Laurent Jaoui – 2008

TRAQUE-attal   4.5   Téléfilm intéressant à défaut d’avoir une mise en scène qui lui est propre. On ne peut s’empêcher d’imaginer mieux avec un Assayas aux commandes par exemple tant le film pourrait être dans la veine d’un Carlos, malheureusement il lui manque une envergure formelle. Le film évoque la traque de criminels nazis, en particulier Klaus Barbie par le couple Klarsfeld durant douze années. C’est lourd, un peu trop pour les épaules de Laurent Jaoui.


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