Boring valley.
3.5 Il faut, je crois, avoir des étoiles dans les yeux chaque fois que ces deux dinosaures du cinéma français apparaissent dans le plan, pour être submergé par le film. Pour passer outre, en somme. Et même sans ça, qu’y a-t-il de Loulou là-dedans ? Je veux dire qu’il y avait sans doute une percée à créer là-dessus, mais Nicloux n’est pas Pialat. On a moins affaire à un film de fantômes qu’à un film sur deux acteurs incontournables, ceux d’aujourd’hui, dont finalement nous n’avons plus rien à faire. Alors on pourra toujours dire que les deux sont liés, puisqu’en un sens, ce sont devenus des fantômes. Mais il faut dans ce cas proposer des choses, que çà se libère, que ce soit plus indomptable que ce produit Van Sant raté et son beau morceau de Charles Ives repris en boucle. Tout semble archi mécanique, même les pseudos mystères égrenées sont forcés. Gérard joue Gérard, Isabelle joue Isabelle, la vallée de la mort, ok. Elle ne cesse de geindre contre son téléphone qui ne capte pas, lui ne fait que de se plaindre de la chaleur accablante. Il y aurait pu avoir quelque chose à faire avec l’exaspération, la transpiration. Mais tout parait là aussi très fabriqué, clignotant, racoleur. Ici d’étranges marques sur les jambes, puis sur les bras. Là, la mort qui prend forme humaine sur un terrain de tennis. De nombreuses séquences de chutes de pierres sur les dunes de sables, bref attention, il y a des fantômes partout. Pour mener à quoi ? Une simple retrouvaille – entre un couple (de cinéma) – en forme de souffrance partagée. L’idée m’attire mais le rendu est bien trop sage. Tous les ingrédients sont distillés sans accrocs (les acteurs, le lieu, la mise en abyme, la musique) pour faire un parfait film de fantômes pour lecteur du Figaro.
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