La disparition.
8.0 C’est L’attente des femmes bien avant Bergman, à la différence qu’ici les femmes attendent le même homme. Un moyen métrage adapté d’une nouvelle de Paul Morand prenant la forme d’un récit en quatre parties, les trois premières apprivoisant le souvenir et l’attente de chacune, ne se connaissant pas, avant une dernière en forme d’épilogue, centrée sur lui tandis qu’il a préféré sa Bugatti à chacun de ses rendez-vous, où on le découvre extrêmement seul (alors qu’il est pourtant triplement attendu et aimé) et passionné au volant de son bolide dans lequel il finit par se tuer. Au-delà de son cachet éminemment tragico-mélancolique et des expérimentations visuelles chères à Epstein, le film vaut surtout pour cette étonnante (dé)construction de récit à triple entrée, sans vraie chronologie, multipliant les points de vue, soit le portrait d’un homme à travers les pensées de trois femmes, auquel il joint la présence d’un narrateur extérieur, tout cela accompagné d’une singularité mise en scénique pour chacune des parties. Très beau.
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