Imitation of life.
5.0 J’ai cru que c’était un film de Bonitzer. Longtemps. Mais un chouette Bonitzer, quoi. Un film de papa mais pas de vieux con non plus. Bonitzer c’est parfois génial parfois quelconque (en restant poli) et bancal et tout ça au cœur d’un même film. Bon, je me plantais. En même temps ça ne ressemble pas vraiment à du Anne Fontaine, je trouve. Bref. J’ai lu Madame Bovary au collège. J’étais un petit con, j’en ai rien gardé. Bonitzer, euh Fontaine me donne envie de m’y remettre. C’est déjà pas mal. Je me suis programmé une relecture avant la fin de l’année, je suis super excité. Que dire ici si ce n’est que Luchini est excellent. C’est étrange Luchini, ça dépend. Comme Bonitzer, enfin Fontaine ou les deux, merde, bref. Ça dépend vraiment de qui tient la barre. Klapisch c’est non, Rohmer c’est oui, en gros. Mais le vrai point fort c’est l’écriture : Pour un film qui cite Flaubert tant mieux non ? C’est vraiment brillamment écrit, très drôle, très riche. C’est une histoire tout ce qu’il y a de plus basique, d’un petit boulanger amoureux d’une jeune anglaise qui vient d’emménager tout prêt de chez lui, en Normandie, là où Flaubert a écrit Madame Bovary. L’histoire de la jeune femme, le lieu, le nom le fascine au point de voir en elle la réincarnation d’Emma Bovary, une Bovary d’aujourd’hui qui s’apprête à revivre le même destin. C’est un hommage modeste à l’écrivain français du XIXe siècle, une petite comédie inoffensive, mais élégante et c’est très chouette comme ça.