« Everything’s a dream when you’re alone. »
2.0 Je veux bien être indulgent sur certains produits que Craven a pu pondre mais là comment dire… On atteint une dimension de nullité tellement imparable, c’est fascinant. Tout y est risible, affligeant. Le film est en majorité tourné dans la jungle mais on n’en voit que dalle. Les enjeux temporels autant que spatiaux sont en permanence invraisemblables, chaque parcelle du récit étant traitée par-dessus la jambe ; Le jeu des acteurs est outrancier (même Krug de La dernière maison sur la gauche et Leland Palmer de Twin Peaks sont mauvais) et les rebondissements tous plus ridicules les uns que les autres. Sans parler du nombre considérable de faux raccords. Vu le budget confortable c’est assez incompréhensible.
En fait, La créature du marais est au départ l’adaptation du comic éponyme, fidèle ou non je n’en sais rien, toujours est-il que Craven semble vouloir produire une forme qui imiterait un peu la bande dessinée, au moins via ces mini saynètes, mais aussi au moyen de transitions en fondus bien cheap – en rideau, en étoile, en essuie-glace. Au milieu de son récit d’affrontement entre deux scientifiques que tout oppose, le film s’oriente vers un remake de La belle et ma bête. Là non plus ça ne marche pas du tout. Craven nous gratifie cependant d’un interminable plan nichons sur Adrienne Barbeau prenant son bain dans une rivière. Unique accalmie du film, qui ne débouche sur absolument rien d’autre que sa gratuité pour les yeux. Bref, on nage dans le Z. Vivement Freddy, moi je dis.