Le fils.
6.5 Le fait de situer le récit aux instants où Lambert (Coluche) bosse rend légitime l’omniprésence de la nuit. Car c’est un film où il fait nuit, en permanence ou presque. Il pleut aussi beaucoup. Et pourtant, Berri parvient à créer une ambiance, certes moite et pesante, mais sans pour autant charger l’esthétique façon Les nuits fauves, de Collard. Je ne l’avais pas vu depuis une éternité et c’est la première chose qui m’a frappé : C’est un film très sobre dans ses parti pris visuels, naviguant quelque part entre le Neige, de Berto & Roger et le Police, de Pialat. Il lui manque sans doute une vraie identité, une vraie puissance capable de s’affranchir de son interprétation, mais en l’état il y a vraiment de belles choses là-dedans. Après, oui, le film fonctionne aussi beaucoup sur le bagage psy transporté par le pompiste. Comme toujours chez Berri, le thème du père est omniprésent. L’idée assez ostensible ici est qu’évidemment Anconina devienne le spectre de ce garçon qui est parti. Quelque part c’est un beau film sur la renaissance pour mourir, la quête d’une mort concrète, utile, puisqu’on sent vite que Coluche, une fois embringué dans sa démarche vengeresse, ne s’en sortira pas non plus.