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Archives pour septembre 2015



La colline a des yeux (The Hills Have Eyes) – Wes Craven – 1977

11954627_10153148872417106_2345884715263749040_nPlanète interdite.

   6.5   Je n’en gardais pas un super souvenir, probablement parce que l’ayant découvert à l’époque du remake, excellent d’Alexandre Aja, il m’avait semblé, dans la foulée, moche et fauché, forcément bien pale en comparaison. En fait, c’est un très bon film, sale, poussiéreux, vilain, qui s’inscrit parfaitement dans la continuité de La dernière maison sur la gauche. Un film passionné par son décor et ses immenses collines rocheuses, étriquées et dentées, s’érigeant vers un ciel lugubre, où passent des avions de chasse le jour (tout le film se déroule dans un désert d’entraînement militaire) et où la nuit est guettée par une pleine lune terrifiante. Point de loup garou ici bien que les deux chiens (Beauty & The beast) et Jupiter, le père des sauvages, semblent en être des dérivés tout tracés.

     Pendant une heure, le film fonctionne à merveille, sait installer son poisseux climat, distiller sa tension aveugle (le danger est là mais régulièrement invisible). Le point de bascule, à savoir cette fameuse séquence du massacre dans la caravane, emprunte clairement au Texas Chainsaw Massacre de Tobe Hopper (réalisé trois ans auparavant) pour sa cruauté et sa sécheresse. On croit un peu moins au retour du jour, quand la violence change de camp, plus bâclé même si Craven parvient malgré tout à y insuffler beaucoup de rythme. Disons que c’est plus cousu de fil blanc dans la mesure où la défaite des autochtones parait vite aussi inéluctable qu’invraisemblable.

     La grande idée de ce deuxième long métrage restera je crois la mise en espace de cet immense lieu paumé, tant le cinéaste s’amuse à quadriller sa caravane sans en offrir un seul point de fuite, un seul espoir extérieur, dans lequel la famille freaks porte chacun un nom de planète, renforçant la sensation d’évoluer dans un contexte spatial inconnu, où ne réside plus que l’instinct primal et le néant. Moins audacieux que La dernière maison sur la gauche, certes, mais diablement efficace dans son genre.

Les diaboliques – Henri-Georges Clouzot – 1955

diabolique-2   8.5   Ce Clouzot faisait partie de ces films que je n’avais jamais vu. Ces ratés de la honte. Voilà, c’est réparé. J’ai trouvé ça extra à tout point de vue. Je remarque que je me fais facilement berné quand même, je n’ai rien vu venir, rien de rien. Mais le film est plus fort que son twist, c’est un monument de suspense, d’angoisse et d’épouvante. D’une puissance mise en scénique de bout en bout. Grand, très grand moment. Certaines scènes ne vont pas me quitter de sitôt.

La Traversée de Paris – Claude Autant-Lara – 1956

cr,640,450-ded3ed   3.5   Zéro mise en scène. Sur un sujet pareil c’est quand même dommage. Et puis en plus faut se farcir les gueules du cinéma franchouillard. Bon j’exagère, De Funès on le voit peu, ouf. Gabin est bien. Bourvil m’a gonflé en revanche. Bref, hormis deux/trois séquences rigolotes ça n’a pas grand intérêt. Et puis c’est quoi cette fin de merde, sérieux ? C’est dingue car il y a une dimension tragique toujours sous jacente mais réellement exploitée le temps d’une scène forte. Puis derrière tout est annulé c’est bête.

La croisière du Navigator (The Navigator) – Buster Keaton & Donald Crisp – 1924

Annex-Keaton-Buster-Navigator-The_061Bateau solo.   

   5.5   Je suis mitigé dans la mesure où je trouve la construction burlesque totalement incroyable, comme rarement je l’avais encore vu chez Keaton, c’est dix idées de gags par plan, au bas mot. Le bémol c’est la vision qu’il a de l’indigène, tellement gênante (Que des sauvages cannibales !) surtout quand on prend par exemple celle qu’en a Murnau dans une merveille comme Tabou, sensiblement réalisée la même année.

Les tontons flingueurs – Georges Lautner – 1963

imageFaut r’connaître… c’est du brutal !

     5.0   Mieux que dans mes souvenirs, nettement plus agréable. Le film vaut évidemment surtout pour ses quelques répliques bien senties et ses acteurs qui s’en donnent à cœur joie dans le cabotinage. C’est un chouette divertissement du dimanche soir, rien de plus mais c’est déjà pas mal. La copie blu ray est jolie même si elle accentue vachement les (mauvaises) ombres.

La danse rouge (The red dance) – Raoul Walsh – 1929

93293652_o   7.0   Mon premier Walsh et c’est superbe. Il parait que c’est l’un de ses moins bons films, pourtant. Et bien si tous les autres sont de cette trempe ça me va à moi. Quel sens du rythme, quelle ampleur dans le récit ! Et puis cette longue scène de séduction timide dans cette maison perdue au fin fond des bois : magnifique ! C’est vrai qu’il déploie des coutures hyper visibles « Knowledge is light, ignorance is darkness » mais bon sang il le fait tellement bien.

Things people do (After the fall) – Saar Klein – 2015

Things-people-do-Critique7   4.0   Il y a un truc. Le problème c’est qu’on a tout vu en mieux ailleurs. Niveau scénar, Chez nous on a L’emploi du temps ou L’adversaire. Et franchement c’est cent coudées au-dessus de ça. Au niveau du lieu, Albuquerque, ok j’adore, mais je l’adore dans Breaking Bad, là c’est quasi grossier. Et pour finir Saar Klein est un chef op de chez Malick et donc forcément on doit encore se taper un mec qui se prend pour Malick, filme au ras de l’herbe, puis le ciel, puis sous l’eau. C’est exténuant. Bref, pas grand intérêt.

Poltergeist – Gil Kenan – 2015

Poltergeist - Gil Kenan - 2015 dans Gil Kenan poltergeist-2015-girl-at-tv-hands-inside   3.0   Non ce n’est pas un film de Gil Kenel. Pourtant, Poltergeist, Spielberg, tout ça se tenait. Mais non. Alors c’est un remake hyper fidèle du film de Hooper. Pas de grande surprise à se mettre sous la dent. La première partie est assez chouette et les acteurs (Rosemarie DeWitt & Sam Rockwell) y sont pour beaucoup. Toute la mise en place autour de la famille, avec ses trois enfants tient très bien. Les jump scares sont efficaces, la tension grimpe bien. Puis la deuxième partie nique à peu près tout. Tout devient bâclé, moche et programmatique. Dommage.

Horsehead – Romain Basset – 2015

horsehead   2.5   Il y a des tentatives, des partis pris, de l’audace, on sent que l’auteur veut surtout faire un film d’horreur hypnotique, entre du Polanski et du Glazer, mais on est malheureusement loin de l’effroi d’un Rosemary’s baby ou de la sidération d’un Under the skin. Les enchaînements sont mauvais, l’esthétique est atroce, tout vire au ridicule façon Berberian sound studio. Bref c’est exténuant et laid. Et c’est dommage je le répète car c’est assez original dans le traitement.

La belle saison – Catherine Corsini – 2015

30La vie de Delphine.

   7.0   C’est un tout petit film, mais un beau. Programmatique sans être indigeste, schématique sans être grossier, un peu trop clair dans ses intentions, oui, mais il me touche beaucoup. Après, moi, les histoires d’amour contrariées par la famille, le système et/ou l’ancrage idéologique, ça me parle toujours. On pense au film d’Abdellatif Kechiche, évidemment, qui ne m’a jamais quitté depuis la projection. Et on y pense souvent durant celui de Catherine Corsini. Ça ne le condamne pas, puisqu’il a son identité, mais ça ne le sert pas non plus tant La vie d’Adèle écrémait sa puissance émotionnelle, comme jamais, probablement, nous n’avions eu à le recevoir ainsi dans un cinéma relatant le parcours d’une femme.

     Si le titre sonne un peu « Comme au bon vieux temps » le film n’est pourtant pas réac loin de là, dans la mesure où il témoigne et s’entiche clairement de la progression nette du mouvement de libération des femmes. On voit que leur histoire, aussi inaccoutumée soit-elle, a plus de possibilité de s’épanouir sur une terre libre et aérée (la ville) que sur un sol hostile et fermée (la campagne). Alors encore une fois, le portrait de l’époque est assez emblématique du cinéma de Corsini, un brossage à l’essentiel et à l’excès : Les poils sous les bras et la cigarette au bec, en gros. Dans tous les plans.

     C’est le récit d’une rencontre entre une fille de la ville et une fille des champs. Une sorte de Quatre aventures de Reinette et Mirabelle, la love story en plus. D’un côté la fille d’agriculteurs, dans un bled où le temps semble s’être arrêté dans les années 50, à l’époque où les femmes travaillaient en vivant sur le salaire de leur mari et que tout paraissait absolument normal. Et de l’autre côté une fille de Paris, libre, prof d’espagnol qui se bat pour l’IVG et deviendra médecin quelques années plus tard. Au passage, je n’avais jamais vu Cécile de France aussi jolie. Celle que l’on avait découverte il y a quinze ans en Erasmus barcelonaise bourrue chez Klapisch a bien changé.

     Le fait est ici que plusieurs paramètres permettent au film de s’extirper d’une torpeur que sa forme, disons, passe-partout annonçait. Partir, de la même Catherine Corsini, ne fonctionnait à ce titre pas très bien, dévoré à la fois par son programme et ses interprètes, tandis qu’ici l’alchimie opère. Alors est-ce le fait d’avoir voulu raconter ce récit qui semble archi personnel, est-ce le replacement post soixante-huitard ou le jeu des actrices (Izia Higelin et Cécile de France sont toutes deux exceptionnelles) ou plus simplement son parti pris de la nudité ? En tout cas ça prend. Sans compter que c’est un chouette film féministe, classique certes mais suffisamment gracieux et lucide. Petit film, oui, mais grand petit film.

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silencio


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