Petit théâtre.
5.0 Un Renoir mineur qui pointe son nez juste après Boudu sauvé des eaux et pourrait être vu comme l’incantation un peu pâle d’un artiste se moquant de la médiocrité bourgeoise – avec toute la grâce/magie Renoirienne, cela va de soi – en l’occurrence un épicier excessivement porté sur le labeur et la réussite financière. C’est un film un peu tiède pur ne pas être anecdotique même si la ferveur avec laquelle il emballe tout cela, permet de contrer l’ennui. Certains rôles sont extrêmes et surjoués. Et ce petit jeu de joutes verbales entre le boutiquier (et son cabotinage marseillais insupportable) angoissé et le poète lunaire (qui est donc finalement son gendre) finit par lasser. Reste quelques idées de réalisation éminemment Renoiriennes à l’image de cette ouverture/fermeture en miroir, en un plan-séquence majestueux ainsi que le point de bascule à mi film (le prix Goncourt) qui intervient autant comme rupture dans l’intrigue que dans la mise en scène. C’est un petit théâtre calibré, boulevardier, pittoresque, qui peine souvent à s’extirper de son modèle : Une pièce, de Roger Ferdinand. Il y a néanmoins certaines séquences annonciatrices du cinéma de Renoir à venir, à l’image de celle du bal travesti.