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Archives pour octobre 2015



Les griffes de la nuit (A Nightmare on Elm Street) – Wes Craven – 1985

Les griffes de la nuit (A Nightmare on Elm Street) - Wes Craven - 1985 dans Freddy les_griffes_de_la_nuit_02“Whatever you do… don’t fall asleep.”

   7.  “One, two, Freddy’s coming for you. / Three, four, better lock your door. / Five, six, grab your crucifix. / Seven, eight, gonna stay up late. / Nine, ten, never sleep again.”

     C’est la comptine (pas vraiment) enfantine qui accompagne le film à plusieurs reprises. Assez représentatif du climat global. Bref. Purée ce que ça fait du bien ! Alors Ok, les mauvaises langues diront qu’il m’en fallait peu après la montagne de nanars encaissés post La colline a des yeux. C’est vrai. N’empêche, j’avais oublié à quel point c’est excellent.

     Déjà, c’est un super film sur la jeunesse de son époque. Un peu à l’image de ce que sera Scream douze ans plus tard. Et puis le postulat est absolument génial. Craven a créé un monstre devenu véritable icone : Brûlé, ganté, grossier (Les croque-mitaines sont souvent mutiques) et armés de lames de couteau à la place des doigts. La particularité de cet ancien tueur d’enfants est d’attaquer ses proies dans leur sommeil. Son mobile, se venger de ses bourreaux vingt ans après avoir subi leur lynchage pyromane, en s’attaquant à leurs progénitures.

     Dans un prologue / générique efficace, la résurrection de Freddy prend vie à l’intérieur d’une chaufferie, dans un trip qui rappelle quelque peu les ouvertures de giallo, ambiance morbide, cheap et caméra subjective à l’appui. A l’image des expérimentations les plus folles de Dario Argento, la première partie de Nightmare on Elm street est ce que Craven aura offert de plus fou depuis La dernière maison sur la gauche. Haut la main.

     Le film s’ouvre sur le rêve d’une fille, Tina, dans lequel elle se fait poursuivre et trucider par un type à la tronche cramée. Elle se réveille de ce rêve un peu trop réel, avec une partie de sa chemise de nuit déchirée en quatre endroits. Le lendemain soir, ses amis acceptent de passer la nuit à ses côtés, tant elle est effrayée. Evidemment, il y a déjà deux mondes : Les parents, relativement absents et/ou portant leur propre croix (j’y reviens) et les enfants, laissés pour compte. Scream, ce sera pareil.

     Chacun de ses amis réalise finalement, mais sans le faire partager ouvertement, qu’il a fait un rêve similaire pour ne pas dire identique au sien. Le soir même, le petit ami d’ordinaire pas invité, débarque, la tension retombe, ça baise à tout va mais dans la foulée de leur endormissement, la jeune femme est attaquée une seconde fois. Ce rêve qui lui sera cette fois fatal est découpé en deux parties. Nous entrons d’abord à ses côtés avant de le quitter au moment de la mise à mort.

     Nous sommes alors les yeux de son petit ami, terrifié et impuissant face à la violence abstraite qui s’inscrit sous ses yeux. Tina est saignée puis ballottée de haut en bas, sur les murs et le plafond, avant de tomber raide morte sur le lit conjugal d’occasion qui n’est autre que celui des parents. Difficile de faire plus auto référencé dans l’ouverture de Scream (La mort de Casey Baker dans la demeure parentale) d’autant que dans le désormais culte appel téléphonique qui ouvrait le film, on apprenait que le film d’horreur préféré du tueur n’était autre que ce Nightmare on Elm street.

     Le film est alors forcé de changer d’héroïne principale. On suivra maintenant Nancy, la meilleure amie de Tina pendant tout le reste du film. Mais comment se débarrasser d’un type qui nous attaque dans notre sommeil ? Dilemme. Nancy va d’abord tenter de ne plus dormir. Jusqu’à prendre des cachets. Mais elle finit tout de même par piquer du nez dans son bain, dans une séquence incroyable, devenue culte. Puis on la fera entrer en observation dans un institut psychiatrique spécialisé dans les troubles du sommeil où l’on examinera la force de son rêve, qui révélera une puissance unique, duquel elle rapportera in extremis le chapeau de Freddy. Avant de se décider à agir et tenter de ramener le psychopathe dans la réalité en espérant se faire réveiller par son petit ami (joué par un Johnny Depp qui débute, et plutôt bien d’ailleurs ; On se rappellera de sa mort : Lit/Aspiration/Geyser de sang) pile au bon moment, juste avant de se faire trucider. C’est presque un Inception horrifique vingt-cinq ans plus tôt. Je pense à tout ce moment où Nancy regarde sa montre, à l’intérieur de son rêve et espère ne pas en revenir bredouille à l’instant où son réveil sonnera.

     Les griffes de la nuit est surtout en filigrane un riche portrait de famille disloquée, avec un père flic toujours absent et une mère alcoolique. Il y a quelque chose d’assez fort là-dedans, dans la représentation familiale de l’époque Reaganienne. Bon et au delà de sa dimension psychanalytique, sur laquelle on pourrait s’étirer des heures, il faut surtout signaler combien le film fonctionne en tant que film de genre, quasi prototype, cela même si ses effets ont vieilli et si son final s’avère un peu trop abracadabrant. Quoiqu’il en soit, je reste assez client de la toute fin, parait-il qu’elle a été rajoutée par la production pour orienter vers les suites mais je l’aime bien. Je ne situe plus les frontières entre le rêve et la réalité, ça me plait.

Miracle à Milan (Miracolo a Milano) – Vittorio De Sica – 1951

miracle-in-milanToto le héros.

   6.0   Si tout le film était du niveau de sa première sublimissime partie, ce serait un chef d’oeuvre, au moins aussi grand que Le voleur de bicyclette. Malheureusement, toute la suite, sans être catastrophique pour autant, est plutôt ratée, indigeste et cul béni – Toto et sa colombe, au secours. C’est dommage car tout ce que parvient à faire De Sica avant, autant dans son étonnante construction elliptique de départ (Il n’est pas interdit de penser qu’on s’en soit inspiré chez Pixar pour Up) que dans son approche du bidonville vaut largement les plus grands classiques des années 50, qu’on le prenne dans sa ligne dramaturgique ou dans sa finesse de caractérisation de ses personnages. Jusqu’à la découverte du pétrole, en gros, c’est un pur manifeste. Un beau conte. Je retiendrai au moins cela. Mais j’en garderai aussi l’amer souvenir d’un gâchis, d’être passé d’une extase absolue à une dissolution progressive jusqu’à l’ennui. Ça je vais avoir du mal à le digérer.

La France est notre patrie – Rithy Panh – 2015

30Le petit criminel.

   6.0   Au début, bien que je trouve ça intéressant sur le papier, le montage et le ton me laissaient globalement de côté. Et puis on finit par se prendre au jeu : Une méditation cotonneuse sur les miroirs du colonialisme, fait uniquement d’images d’archives sur lesquelles on plaque les discours scientifico-racistes du Dr Legendre. On n’avait finalement peut-être jamais vu dans un film, l’histoire de L’Indochine française racontée de cette manière là. C’est assez terrifiant en fin de compte.

Le cinéma de papa – Claude Berri – 1971

le-cinema-de-papa_270160_56A l’origine.

   6.0   Au départ, la succession de petites scènes donne un ensemble particulièrement imbuvable. Mais ça se suit. On nage davantage dans un pré Coup du sirocco que dans les miettes de L’enfance nue. Mais ça se suit. Agréablement parce qu’on sent Berri dans la confidence, prêt à s’offrir corps et âme ; il veut d’ailleurs raconter tellement de chose qu’il le fait beaucoup trop vite et se disperse ; ça manque constamment d’incarnation d’autant que les comédiens en font des caisses, enfin surtout les deux zigotos : Claude Berri (se jouant lui-même) et Yves Robert (campant le rôle de son père). Il en reste pas moins un portrait de famille touchant, une belle lettre d’adieu d’un fils à son père. Un père qui sera d’ailleurs mort en réalisant enfin (après s’être longtemps tué à la tâche en tant que fourreur) son rêve caché (Jouer la comédie) quand son fils lui permit de le réaliser. Toute l’oeuvre de Berri à venir (régulièrement traversée par cette vaste thématique père/fils) démarre dans Le cinéma de papa qui fait sans doute d’ailleurs trop « manuel pour le comprendre » que film de cinéma.

Mariage à l’anglaise (I Give It a Year) – Dan Mazer – 2013

Mariage à l'anglaise (I Give It a Year) - Dan Mazer - 2013 dans Dan Mazer mariage-a-l-anglaise-i-give-it-a-year-10-04-2013-20-gMauvaise combinaison.

   3.5   C’est assez laborieux. Alors il y a une volonté de détruire la comédie romantique à l’anglaise et d’en faire un truc plus trash (dans la lignée de prods Apatow) mais on reste finalement dans un truc bien standard, surtout au niveau formel où le film est sans imagination. Après, certaines situations sont plutôt savoureuses, certains seconds rôles délectables mais cette histoire de quatuor amoureux croisé, comment dire si ce n’est que Rohmer avait fait mille fois mieux et beau vingt-six ans plus tôt.

Invitation en enfer (Invitation to hell) – Wes Craven – 1984

11224461_10153191622177106_1255742509257542568_nThe cemetery club.

   3.5   En apparence, on reprend les bases de La créature du marais : Appât du gain des nouvelles technologies opposé à une représentation passionnée de la créativité. Dans l’un c’était l’invention d’une cellule végétale qui permet d’éradiquer la famine dans le monde, dans l’autre la mise au point d’une combinaison spatiale permettant de fouler Vénus. Tout l’enjeu de sa création repose outre sa protection contre des températures extrêmes, sur un casque capable de détecter les formes hostiles, humaines et non humaines. En guise de prologue, une femme se faisait écraser par un chauffard, se relevait et d’un simple regard le réduisait en cendres. Oui, on sent absolument tout venir : La future scène du casque, l’utilisation providentielle de la combi. C’est la méthode Craven aux débuts des années 80 : tout donner d’emblée et nous tenir continuellement la main pendant le film. Heureusement qu’il s’est un peu réveillé.

     Finalement, le déroulement se rapproche davantage de son autre téléfilm, L’été de la peur, où une famille était aussi aux prises avec une influence extraterrestre, sous les traits humains. Là, c’est une histoire de club privé dans une grande boite où l’on distribue un peu vite les promotions. Une sorte de resucée des Profanateurs de sépultures couplé au Village des damnés. A la différence qu’ici, dormir ne suffit pas, il faut accepter d’entrer dans la secte, se laisser happer par les avantages luxueux proposés par l’entreprise. On y voit une Californie étrange. On y voit aussi Bastien de L’histoire sans fin, qui campe ici le prototype du fiston geek 80′s. Le film ne suit pas. La mise en place est archi laborieuse, la construction convenue et la mise en scène impersonnelle et kitch quand les effets spéciaux sont de la partie. C’est un énième produit alimentaire en vue de donner vie à Freddy Krueger (La même année) donc on lui pardonne, d’autant que certaines séquences dégagent un petit charme, mais bon, ça fait vraiment mal de voir Craven si bas.

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silencio


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