Publié 19 décembre 2015
dans Christopher Nolan
Combustion.
5.0 Il faut déjà dire combien cette nouvelle trilogie de Batman, entièrement dirigée par Nolan, suivi intégralement par ses acteurs, ses techniciens, est un modèle d’assemblage, de cohérence d’ensemble, chaque volet répondant au précédent, aussi bien dans une évolution thématique qu’esthétique. Il m’aura donc fallu 48h pour voir les trois. Oui, il vaut mieux dormir un peu entre chaque, afin d’éviter l’indigestion. Et si ce dernier chapitre revêt surtout de la grosse machine hyper calibrée, explicative et répétitive (ses fameux personnages réversibles) saturée par les boum/boum de Hans Zimmer, je reconnais m’être pris au jeu, parfois certes interminable (un milieu qui rame) mais qui offre une dynamique qu’on a peu vu dans le cinéma d’action, de manière générale. Après, c’est vrai que l’entreprise de sérieux imposée par Nolan peut être rebutante, ce dégueulis de lourdeur délicat à encaisser mais si l’on accepte de se plier entièrement au cahiers des charges et à ce voyage épique, qui te brise les vertèbres comme Bruce Wayne, t’empêche de respirer comme Bane, te fait marcher sur une étendue gelée fragile et te fait croire que t’as une bombe nucléaire sous ton siège alors il faut admettre qu’une telle attraction de 2h45 est assez osée. Néanmoins, le rythme y est plus saccadé, le programme de démolition plus lissé et les personnages sont moins forts que dans le précédent (quoique la belle Anne « Catwoman » Hathaway vaille à elle seule le détour) notamment le méchant, masse qui semble échappée de The road warrior, qui fait davantage bulldozer (comme le film) que personnage à part entière, avec sa présence et la fascination qu’il pourrait dégager. Pour ceux qui ne voudraient pas si risquer je leur conseille néanmoins de s’y ruer ne serait-ce que pour voir mourir Cotillard. C’est assez exceptionnel. Je ne vois pas trop ce qui les empêchait de faire une autre prise ou de foutre son « My father’s work is done » hors champ, mais ça vaut quoiqu’il en soit son pesant de cacahuètes.
Publié 19 décembre 2015
dans Christopher Nolan
Jubilation.
7.0 C’était celui que je craignais le plus et donc celui qui m’excitait le plus. Celui dont on avait tellement vanté la mécanique de rouleau-compresseur et le programme d’action novateur qu’il me rendait fébrile. Attentif et fébrile. N’y allons pas par quatre chemins et j’en suis le premier surpris, qui plus est après Begins : j’ai trouvé ça excellent. Heath Ledger y est pour beaucoup, campant un Joker halluciné, bourré de tics, complètement dingue. Deux séquences géniales, parmi d’autres : Celle en voiture d’où il en sort la tête comme pour y respirer l’air du mal qu’il y a injecté ; Et celle de l’explosion de l’hôpital, tellement drôle, tellement puissante. Le film cette fois cumule les morceaux d’anthologie sans aucun répit, s’ouvrant sur un braquage totalement débridé et se fermant, sans qu’on ait eu le temps de se poser cinq minutes, sur un combat dantesque et une note archi sombre. C’est que le film l’est, sombre. Batman y est mis à mal comme jamais, le Joker ayant semble-t-il toujours dix coup d’avance, jusque dans sa création de Double face, personnage ancré dans le bien qu’il parvient à détourner en figure absolue du mal. C’est un pur méchant, intelligent et sordide sociopathe, qui n’a d’autre but que de semer le chaos dans Gotham. Inutile de mentionner combien la musique de Hans Zimmer participe, par sa finesse et son élégance bien connue (lol) à élever ce mastodonte en monstre ambigu et tragique. J’en suis sorti lessivé. Et ça me plait. Et sinon je veux bien une batpod pour noël.
Publié 19 décembre 2015
dans Christopher Nolan
Cuisson.
3.5 Nolan et moi, resituons. On a un rapport assez ambigu, neutre, dans la mesure où je n’ai jamais compris ceux qui l’érigent en génie étendard hollywoodien ni partagé ce que ses détracteurs convaincus décèlent de si grossier en son cinéma. Ses premiers travaux et leur mécanique de malins, aussi attrayante soit-elle, m’avaient laissé relativement de marbre. Je parle là de Following, de Memento puis de The prestige. Le cas Inception a bousculé quelque chose car pour la première fois j’avais accès à son univers, il m’avait laissé les clés de sa chambre/Fête foraine et guidé à travers les roller-coaster qui la meublaient. Pas encore le déclic pour tenter l’aventure Batman (deux volets étaient déjà sorti) mais c’était un début. Joyau Interstellar allaient ouvrir ma curiosité. Bon, il m’aura tout de même fallu un an pour franchir le cap, mais voilà, c’est aujourd’hui.
Démarrage difficile, c’est le moins que l’on puisse dire. Bien entendu, le choix de s’intéresser à la genèse de Batman est plutôt original quoique le montage parallèle est assez laborieux, si grossier que j’ai fini par m’assoupir, puis sombrer, vraiment. Du coup j’ai vu ce premier épisode en deux fois. Et franchement, je me rends compte que je m’en fou complètement. Ce n’est pas pour moi. C’est de la parlotte pendant les trois/quarts du temps. Liam Neeson est nul, Katie Holmes aussi. Et tout l’univers traumatique crée pour en arriver à cette explosion finale me parait bien fastidieux au regard de ce que le film raconte vraiment : Pas grand-chose. Au mieux on peut trouvé ça regardable et fonctionnant comme un joli clin d’œil aux fans « eh t’as vu on te l’avais pas encore fait le coup de la genèse de ton héros hein » mais niveau cinéma c’est zéro.