The heart is a dumb dumb.
6.5 Dans cette mouvance sérielle automnale particulièrement excitante et prolifique, You’re the worst n’est à priori pas le show que j’aurais lancé en premier – Comprendre en même temps que sa diffusion outre atlantique. Mais au beau milieu de The leftovers et Fargo (Je me garde précieusement The affair et The Knick pour Janvier) j’avais besoin de ce détachement un peu léger, un peu lourd, drôle et pathétique, court et anodin.
J’ai d’abord cru retrouver un prolongement de la première saison. Un chouette épisode de lancement puis plus rien ou presque sinon quelques éclats, souvent venus de Gretchen et/ou Jimmy. Une reprise difficile qui allait générer paisiblement son nouveau programme : Appuyer la vanne pour en faire un monstre dépressif sous-jacent, à l’image de ces deux épisodes (5 et 6 je crois) se fermant exactement de la même manière, Gretchen effondrée dans sa voiture en pleine nuit. Ok.
Mais c’est bien celui de la Souris (et de ce marathon de New York qu’on ne verra donc pas) d’abord, le Halloween Sunday Funday ensuite (épisode génialissime surtout dans la maison hantée) puis celui avec le couple voisin qui m’ont redonné envie d’y croire. Pour le coup j’ai trouvé que c’était super bien dosé, très drôle (sans trop l’être) et méga dépressif (sans en exagérer). Les larmes de Gretchen à la fin m’ont beaucoup, beaucoup touchées. Mais Aya Cash (qui joue Gretchen, donc) m’a ému durant cette saison. Rarement vu quelqu’un porter si bien la dépression. Rarement autant eu envie de la serrer dans mes bras, de lui fabriquer une tante de salon.
Comme à son habitude, la série retombe brièvement dans ses travers de la lourdeur avec un épisode 10 vraiment grotesque, avec la présence des parents de Jimmy. Alors grotesque oui et non, puisque dans le cheminement conjugal c’est un épisode important. Mais ces personnages, sérieusement ; La série n’a pas mieux à offrir ? Ce n’est pas grave tant les suivants sont aussi réussis que ceux qui le précèdent mais c’est un peu dommage.
La série réussit surtout là où elle avait à mon sens échoué l’an passé : Dans sa peinture des deux autres personnages phares : Lindsay (avec qui j’aurais toujours un peu de mal je pense mais passons) et Edgar. Sa relation avec Dorothy et sa passion spontanée pour le théâtre épaississent brusquement son personnage, tant mieux. Puis la saison se ferme sur un épisode de baby shower assez fou mais parfaitement huilé, dont l’aboutissement (cette saison aura soigneusement bouclé chacun de ses épisodes) avec ces dernières secondes simples et inattendues, fait un bien fou.