Hollywood ending.
4.5 Mon problème avec Malick devient je le crains uniquement formel. Knight of cups est sans aucun doute plus passionnant à analyser que To the wonder mais il est tout aussi ennuyeux et laborieux de s’y perdre.
Après le cosmos et le couple, Malick s’attaque donc à lui, récit autobiographique s’il en est qui trace des zones de souvenirs, de doutes, des peurs, du vide dans une temporalité disloquée, qu’on pourrait tout aussi bien affecter au Malick d’avant Badlands, celui qui se découvre un style dans le Nouvel Hollywood, qu’à celui d’après Days of heaven et cette longue traversée du désert voire à celui d’aujourd’hui, plus vif, spontané, inégal, comme si le cinéaste faisait vieux ses films de jeunesse. On voudrait que ça s’embrase à l’étirement façon La dolce vita mais de Fellini on nage davantage dans son Intervista.
J’entrevois ce qui peut être génial (autant que ça l’est dans Tree of life, en fait) mais je me heurte chaque fois à une lassitude, un ennui, quelque chose qui devrait me faire entrer en communion avec ce personnage mais qui m’en éloigne jusqu’à le détester. Je ne sais pas ce qu’il faudrait pour que Malick me transperce à nouveau ; parfois j’ai l’impression que ça y’est mais aussitôt ça disparaît. Bref, ça m’agace. Oui ça m’agace car je voudrais l’aimer, je voudrais le trouver humble, je voudrais m’y lover, car je trouve ça vraiment courageux, radical et personnel. Mais je n’arrive pas à ne pas être embarrassé par un nombre hallucinant de petites choses qui me laissent donc sur la touche.
Mais je me connais, là c’est frais je suis dans le rejet – J’ai eu ma dose de jump cuts, voix off pompière, regards vers les avions, pieds dans l’eau et autre contre plongée – puis dans quelque mois je me souviendrais de ces belles trouées et j’aurai envie de le revoir.
Bref je pense que Terrence ne savait pas ce qu’il voulait il y a quarante ans et qu’il ne sait toujours pas aujourd’hui, coincé dans les méandre du doute, il nous le partage et je trouve ça assez beau et touchant, mais trop boiteux et épuisant pour m’exalter.
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