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Archives pour décembre 2015



Une surprise pour Noël – Chel White – 2015

unesurprisepournoel_big Jingle bells.

   4.0   Vu au cinéma avec mon petit loup. Bon c’est ambiance Oui-Oui hein mais c’est mignon, mais c’est vraiment pour les petits, faut enfiler le bon costume. Après Vice Versa c’est un peu léger. Sinon au rayon des anecdotes, c’était samedi aprèm et ma salle était remplie ! Une moitié de petits (entre 3 et 5 ans grosso modo) et une moitié de parents. On se marchait dessus. Mon fils comme d’habitude s’est très peu manifesté, aussi bien pour parler que pour se plaindre, il était à fond dedans quoi. Un moment dans le film, il y a un type de la fourrière pas super sympa (mais qui finira par l’être, t’inquiète) et mon fiston s’est réfugié dans mes bras. Il en a eu peur mais c’est vite passé. Et plus rigolo, il y avait dans la salle un petit garçon de sa classe. Il la reconnue dans la file d’attente, il me tirait le blouson en me disant « Papa, papa c’est Y. » J’ai parlé avec la maman de Y. par contre Y. s’en tapait royal de mon fils, faisait comme s’il ne le connaissait pas. C’est cruel à cet âge. A part ça, les deux chiens du film se nomment Jingle et Bell. Voilà voilà.

Mia madre – Nanni Moretti – 2015

Shots from "Mia Madre"À demain.

   8.5   Un mois sans mettre le pied dans une salle de cinéma, il me fallait au moins cette merveille. Si ça pouvait toujours être comme ça. La merveille c’est donc le dernier Moretti. Un grand film sur la mort, parmi les vivants. Un grand film de deuil, tout en dérision. Ce qu’a souvent été le cinéma de l’italien : grave et bouffon. Habemus papam, son dernier en date avant Mia madre, en était la plus fidèle illustration. Il faut savoir que lorsque Moretti se lance dans ce nouveau film, il vient de perdre sa maman. Un détail qui a au moins autant d’importance que de l’y reconnaître au sein de ses propres films, depuis ses premiers essais. Pas systématiquement mais presque.

     Mais que faire sinon douter ? Comment continuer à faire le cinéma qu’on aime ? Etre soi. Pour Moretti, être soi, c’est capter la bonne distance pour se raconter, pour témoigner de sa douleur. Le film s’ouvre sur une révolte d’ouvriers face à leurs licenciements et l’on découvre alors qu’il s’agit du tournage d’un film, dans lequel la réalisatrice semble dans un premier temps obsédée par la distance de plan, s’en prenant à un cadreur qui filme de trop près, pour lui dire que le spectateur ne doit pas détourner l’œil.

     Son cinéma a toujours été le reflet de son intimité, ses craintes profondes, ses traversées endeuillées. Là-dessus, Mia madre rappelle beaucoup La chambre du fils. L’autarcique lunaire, politique et rêveur qu’il était s’est mué dans un vieillissement intime et douloureux et c’est donc tout naturel de le voir ici sans pourtant en être le personnage principal. Mais il l’est d’une certaine manière. On pourrait dire que Margherita, en plus d’être la sœur de son personnage opaque et bienveillant, n’est qu’une projection maternelle de lui-même. Une mère qui s’incarne d’ailleurs en trois générations. Trois reflets : Ada, Margherita, Livia.

     La présence lumineuse de la fille de Margherita, fascinée et empoisonnée par l’apprentissage du Latin, qui est sa passerelle intime vers sa grand-mère et lui permet d’y trouver un réconfort, de s’y blottir et lui offrir les confidences qu’elle ne peut offrir à sa propre mère, élève le film vers un tragique qu’on n’a peu vu dans le cinéma de Moretti. Le latin serait cette langue morte qui continue de vivre dans le présent et l’on comprend un peu plus tard que c’était l’enseignement de cette grand-mère mourante, qui vivra aussi dans le souvenir de ses élèves. Le latin ici, le fossile dans La chambre du fils, le mausolée de PPP dans Journal intime : Dans chaque cas il s’agit de faire des ponts, de relier le passé au présent, la douleur et le devenir. L’obsession de Moretti semble être de se projeter dans l’avenir. Les derniers mots du film sont cinglants.

     En parallèle à cette difficulté d’appréhender la mort lente de sa mère, Margherita (et donc Nanni Moretti lui-même) poursuit son chemin, en tant que cinéaste engagée mais aux désirs au moins aussi ambigus que celui de prendre un acteur de renom dans son tournage en espérant qu’il soit convaincu de son personnage tout en y restant de côté, dès chaque clap action. Du réel dans le jeu, en somme. Cet acteur américain est joué par le génial John Turturro, qui outre son potentiel burlesque et sa présence forte dans le cadre doit jouer la star capricieuse, exubérante et malade, qui oublie tout (jusqu’à ses lignes de texte) et transporte avec lui les photos de chaque membre du tournage. C’est inattendu, très beau.

     Cette dimension un peu folle se poursuit plus loin dans une danse endiablée assez géniale, qui vient comme tout le reste (un repas, un trajet bagnole, un souvenir) désamorcer le drama bien lourd, qu’on charge par du Arvo Part et que l’on agrémente par des flashs. Ces flashs, d’ailleurs, auraient pu sentir la naphtaline mais Moretti d’une part ne s’appesantit jamais sur une forme ostensible pour nous les offrir, mais surtout il les mélange avec des rêves sordides, divagations et autres visions dont on ne sait plus si elles s’échappent ou non du réel – Le dégât des eaux, sublime. L’un des plus beaux moments voit Margherita sortir d’un cinéma, marchant aux côtés d’une file de personnes, qui évoquent son intimité, jusqu’à y croiser sa propre mère dans la foule. Le film est parcouru de trouées sublimes, simples comme Giovanni faisant le geste de s’endormir, bienveillantes comme ces douces trajectoires de scooter, funestes comme cet amas de cartons dans un couloir. C’est ce Moretti-là qui me touche infiniment. Celui de La chambre du fils et donc celui de Mia madre. J’en suis sorti dévasté.

Friends – Saison 1 – NBC – 1994

35.12Les copains d’abord.

   8.0   Je ne connaissais pas Friends, tout du moins pas comme ça, sérieusement, linéairement. Je suis souvent tombé sur des épisodes par ci par là mais sans vraiment accrocher. J’avais jusqu’ici même tendance à ne pas comprendre ceux qui vouaient un culte disproportionné à Friends et qui chiaient poliment sur son quasi décalque How I met your mother. Dorénavant, je comprends. Moins pour sa ressemblance que pour sa lourdeur. Nos amis du MacLaren Pub sont attachants, aucun doute là-dessus, mais ceux du Central Perk ont quelque chose de plus. Quant au dosage d’absurde, de dérision et de rythme qui investit les deux show, il n’y a clairement pas photo. Friends est plus subtile, plus simple, plus drôle, plus tout. Elle n’a d’ailleurs pas besoin d’un arc narratif aussi pompeux pour s’en trouver. Bref, c’est comme si je l’avais découvert d’autant que c’est à peine si je connaissais le nom des personnages. Et puis sur le peu que j’en avais vu j’avais toujours trouvé la version française médiocre. Globalement, les VF en sitcom, c’est à bannir de toute façon. Gloire à la VO ici, vraiment. Au moins pour Phoebs et Ross, quoi. Voilà, j’y reviendrai peut-être plus longuement sur les prochaines saisons, quand j’aurais appris à les connaître davantage, quand j’aurais passé beaucoup de temps avec eux. Toujours est-il que j’y ai pris un plaisir fou, durant ces vingt-quatre épisodes. C’est ma nouvelle bande de potes. J’en veux encore, tous les jours. C’est le médicament idéal. Alors Ok, je la déguste et c’est à signaler tant il est difficile de ne pas la dévorer. Surtout que je ne vous raconte pas le magnifique support BR sur lequel je la regarde, j’ai l’impression d’être chez eux.

The dark knight rises – Christopher Nolan – 2012

30Combustion.

   5.0   Il faut déjà dire combien cette nouvelle trilogie de Batman, entièrement dirigée par Nolan, suivi intégralement par ses acteurs, ses techniciens, est un modèle d’assemblage, de cohérence d’ensemble, chaque volet répondant au précédent, aussi bien dans une évolution thématique qu’esthétique. Il m’aura donc fallu 48h pour voir les trois. Oui, il vaut mieux dormir un peu entre chaque, afin d’éviter l’indigestion. Et si ce dernier chapitre revêt surtout de la grosse machine hyper calibrée, explicative et répétitive (ses fameux personnages réversibles) saturée par les boum/boum de Hans Zimmer, je reconnais m’être pris au jeu, parfois certes interminable (un milieu qui rame) mais qui offre une dynamique qu’on a peu vu dans le cinéma d’action, de manière générale. Après, c’est vrai que l’entreprise de sérieux imposée par Nolan peut être rebutante, ce dégueulis de lourdeur délicat à encaisser mais si l’on accepte de se plier entièrement au cahiers des charges et à ce voyage épique, qui te brise les vertèbres comme Bruce Wayne, t’empêche de respirer comme Bane, te fait marcher sur une étendue gelée fragile et te fait croire que t’as une bombe nucléaire sous ton siège alors il faut admettre qu’une telle attraction de 2h45 est assez osée. Néanmoins, le rythme y est plus saccadé, le programme de démolition plus lissé et les personnages sont moins forts que dans le précédent (quoique la belle Anne « Catwoman » Hathaway vaille à elle seule le détour) notamment le méchant, masse qui semble échappée de The road warrior, qui fait davantage bulldozer (comme le film) que personnage à part entière, avec sa présence et la fascination qu’il pourrait dégager.  Pour ceux qui ne voudraient pas si risquer je leur conseille néanmoins de s’y ruer ne serait-ce que pour voir mourir Cotillard. C’est assez exceptionnel. Je ne vois pas trop ce qui les empêchait de faire une autre prise ou de foutre son « My father’s work is done » hors champ, mais ça vaut quoiqu’il en soit son pesant de cacahuètes.

The dark knight – Christopher Nolan – 2008

27Jubilation.

   7.0   C’était celui que je craignais le plus et donc celui qui m’excitait le plus. Celui dont on avait tellement vanté la mécanique de rouleau-compresseur et le programme d’action novateur qu’il me rendait fébrile. Attentif et fébrile. N’y allons pas par quatre chemins et j’en suis le premier surpris, qui plus est après Begins : j’ai trouvé ça excellent. Heath Ledger y est pour beaucoup, campant un Joker halluciné, bourré de tics, complètement dingue. Deux séquences géniales, parmi d’autres : Celle en voiture d’où il en sort la tête comme pour y respirer l’air du mal qu’il y a injecté ; Et celle de l’explosion de l’hôpital, tellement drôle, tellement puissante. Le film cette fois cumule les morceaux d’anthologie sans aucun répit, s’ouvrant sur un braquage totalement débridé et se fermant, sans qu’on ait eu le temps de se poser cinq minutes, sur un combat dantesque et une note archi sombre. C’est que le film l’est, sombre. Batman y est mis à mal comme jamais, le Joker ayant semble-t-il toujours dix coup d’avance, jusque dans sa création de Double face, personnage ancré dans le bien qu’il parvient à détourner en figure absolue du mal. C’est un pur méchant, intelligent et sordide sociopathe, qui n’a d’autre but que de semer le chaos dans Gotham. Inutile de mentionner combien la musique de Hans Zimmer participe, par sa finesse et son élégance bien connue (lol) à élever ce mastodonte en monstre ambigu et tragique. J’en suis sorti lessivé. Et ça me plait. Et sinon je veux bien une batpod pour noël.

Batman begins – Christopher Nolan – 2005

12309671_10153302347742106_2730635134719215467_oCuisson.

   3.5   Nolan et moi, resituons. On a un rapport assez ambigu, neutre, dans la mesure où je n’ai jamais compris ceux qui l’érigent en génie étendard hollywoodien ni partagé ce que ses détracteurs convaincus décèlent de si grossier en son cinéma. Ses premiers travaux et leur mécanique de malins, aussi attrayante soit-elle, m’avaient laissé relativement de marbre. Je parle là de Following, de Memento puis de The prestige. Le cas Inception a bousculé quelque chose car pour la première fois j’avais accès à son univers, il m’avait laissé les clés de sa chambre/Fête foraine et guidé à travers les roller-coaster qui la meublaient. Pas encore le déclic pour tenter l’aventure Batman (deux volets étaient déjà sorti) mais c’était un début. Joyau Interstellar allaient ouvrir ma curiosité. Bon, il m’aura tout de même fallu un an pour franchir le cap, mais voilà, c’est aujourd’hui.

     Démarrage difficile, c’est le moins que l’on puisse dire. Bien entendu, le choix de s’intéresser à la genèse de Batman est plutôt original quoique le montage parallèle est assez laborieux, si grossier que j’ai fini par m’assoupir, puis sombrer, vraiment. Du coup j’ai vu ce premier épisode en deux fois. Et franchement, je me rends compte que je m’en fou complètement. Ce n’est pas pour moi. C’est de la parlotte pendant les trois/quarts du temps. Liam Neeson est nul, Katie Holmes aussi. Et tout l’univers traumatique crée pour en arriver à cette explosion finale me parait bien fastidieux au regard de ce que le film raconte vraiment : Pas grand-chose. Au mieux on peut trouvé ça regardable et fonctionnant comme un joli clin d’œil aux fans « eh t’as vu on te l’avais pas encore fait le coup de la genèse de ton héros hein » mais niveau cinéma c’est zéro.

À la merveille (To the wonder) – Terrence Malick – 2013

15Diffraction affective.

   4.5   C’est l’histoire d’un souvenir. Une réminiscence divine. Une lumière qui aveugle le long d’un chemin obscur, qui vient réimprimer l’image du Mont St Michel comme un moment doux qui annonce le terrible, merveille coincée dans sa temporalité fugace et éphémère. C’est la dernière séquence du film. To the wonder s’en tenant à cette logique archaïque pourrait être une merveille, en effet. Je tenais à revoir ce Malick avant d’aller découvrir le dernier, bien qu’il m’ait vraiment déçu à sa découverte. J’en avais déjà parlé, la voix off est un vrai problème, elle a perdu de son aura poétique, souvent de trop dorénavant quand elle n’est pas ridicule. Malgré Olga Kurylenko qui sautille un peu trop partout, sur le sable, sur son lit, sous un tuyau d’arrosage, les vingt premières minutes sont aussi belles que déroutantes. L’entrée en scène du prêtre, joué par l’insipide Javier Bardem, brise un truc. Pas forcément de belles promesses mais un élan. Toute son interrogation sur sa foi est vraiment le point le plus lourd du film. Quant au couple, tout le trajet de leur hésitation devient quelque chose d’écrasant, même si parfois, au détour d’un plan, d’une scène, d’une voix « Tu pensais que le temps n’existait pas » le film revêt une dimension tragique assez belle. Des souvenirs qui investissent le présent, des retours de douceur ou « une avalanche de tendresse » pour reprendre les mots d’Olga. On y croit à nouveau. Puis C’est Rachel McAdams qui prend sa place. Une apparition aussi soudaine que le reste. La première fois, j’avais eu du mal à troquer Olga pour Rachel, pourtant là, True detective Saison 2 aidant, probablement, j’ai adoré la revoir, captée comme Malick parvient à la capter. Et puis je préfère celle qui joue à se tenir en équilibre sur un chemin de fer à celle qui lévite dans les supermarchés. Celle qui a un enfant laisse place à celle qui en a perdu un. C’est très beau. Mais trop bref. Elle disparait. Le film s’enlise définitivement avec le retour d’Olga et les apparitions éparses du prêtre. Ses bribes de beauté deviennent des bribes d’ennui, à l’image d’un Ben Affleck amorphe, assez agaçant. En définitive, mon avis a peu changé.

Sur écoute (The Wire) – Saisons 1 & 2 – HBO – 2002/2003

11041159_10152826701312106_3589120998240051044_n Corners & docks.

   8.5   Pour faire les choses bien il faudrait s’attarder longuement, écrire des pages et des pages, la série le mérite. Je m’y collerai peut-être une fois que j’aurai tout vu, on verra. The Wire atteint avec cette deuxième saison une dimension telle que j’en suis à me demander jusqu’où elle va encore m’embarquer à l’image de ce qu’elle fait de Baltimore. C’était surtout la cité dans la première saison, ici on est beaucoup chez les dockers. Mais en fait, on est partout en même temps. Du conteneur de marchandises aux plus grandes chambres politiques, de la prison du comté aux brigades spécialisées. L’envergure du récit est dingue. J’en suis accroc. Et puis c’est constamment génial ça frise l’insolence. Le dernier épisode est un monument à lui seul. Il ne ferme rien, ouvre tout. Je n’ai qu’une envie c’est de continuer sur ma lancée mais je me force à faire une pause, je reprendrais début 2016, afin en attendant, de rattraper mon retard dans les dernières sorties séries.

Banshee – Saison 3 – Cinemax – 2015

32Even God Doesn’t Know What to Make of You.

   7.5   Me voilà donc à jour, prêt à en découdre avec une quatrième et dernière saison qui s’annonce phénoménale. Je vais me répéter mais c’est un superbe troisième opus, à la fois dans ce qu’il continue de construire de tragique, éreintant (on a vraiment la sensation de voir apparaître les fêlures sur chaque visage) et irrémédiable que dans sa générosité d’action proprement hallucinante qu’il s’agisse ici d’un casse vertigineux (s’étirant sur une moitié d’épisode non-stop) ou d’une baston bien grasse dont seul Banshee a le secret (Je veux bien entendu parlé de celle, mémorable, entre Nola et Burton) ou d’un huis clos de taré dans un commissariat pris d’assaut ou de ce jeu de chat engagé entre Chayton et les autres, essentiellement Hood, qui plus que jamais voudrait quitter Banshee mais en est empêché, à la fois par les évènements, mais aussi par une force abstraite qu’il ne maitrise pas et le rend de plus en plus vulnérable. Autant qu’immortel. C’est tout le paradoxe génial de cette saison hors norme, dont on ne serait finalement pas surpris de voir crever tout le monde – L’épisode final, une fois de plus, est une merveille de violence absolue et de construction croisée (Trois règlements de compte en un). Chayton, lui, balance tous les anciens méchants dans les cordes, au moins en tant que boule de rage et de haine sans but précis, au point de palier à l’absence de Rabit. D’autant qu’il est merveilleusement relayé ici par de nombreuses storylines qui se rejoignent, jusque dans un groupe militaire qui en tient aussi une bonne couche. La saison collectionne les morceaux de bravoure et les glissements imprévisibles à l’image de cette fin d’épisode 5 d’une violence terrible, parachevant un climat des plus anxiogènes, qui m’a laissé sur le carreau. La suite !

New York 1997 (Escape from New York) – John Carpenter – 1981

sans-titre« I thought you were dead »

   7.5   Le Main title d’Escape from NY est un morceau parfait. J’y reviens souvent. Evoquer la musique d’emblée n’est pas une insulte au film je pense tant elle imprime toute son ambiance et tout particulièrement son ouverture, qu’on pourrait rapprocher d’un score à la Goblin, sous Prosac. Le film se fera continuellement sur la dynamique de ce thème, sans véritable rythme, immuable, envoûtant. Le reste de la musique tient plus d’un early krautrock tendance Neu!/Kraftwerk, efficace à défaut d’être original.

     Escape from NY tient surtout grâce à son personnage charismatique Plissken « Call me snake » campé par un non moins charismatique Kurt Russell, qui joue donc un ancien soldat devenu hors-la-loi, que l’on vient utiliser pour sortir le président des Etats unis d’une bien piètre situation : À la suite d’un attentat, son avion s’est crashé dans un Manhattan emmuré, pénitencier à ciel ouvert qui renferme tous les pires criminels de la Terre, et il détient un document précieux concernant un secret nucléaire.

     A l’image de ce gimmick de répétition consistant à chaque rencontre d’être surpris de voir Plissken vivant, le film est très drôle. Deux personnages se nomment Cronenberg et Roméro, ça ne s’invente pas. Il y a aussi cet étrange taxi « Ernest Borgnine » driver, gentil halluciné ou bien ce petit cinglé, sosie de Klaus Kinski qui semble s’échapper d’un univers à la Mad Max. Le casting est assez énorme, d’ailleurs. Lee Van Cleef, Donald Pleasance, Harry Dean Stanton ou Isaac Hayes viennent compléter une équipe éminemment barge et quasi exclusivement masculine.

     Le film souffre des années quand même. La baston entre Plissken et un gros lard sur le ring fait un peu de la peine si on vient de voir le combat entre Oberyn Martell et La Montagne dans Game of thrones. J’adore mais je ne pense pas que ce soit la plus grande réussite de Big John : ça manque de rythme et de tension (The thing qui suivra sera lui une merveille du genre, une merveille tout court) même si c’est aussi cette espèce de tempo lancinant qui fait aujourd’hui tout le charme rétro du film. Bref c’est un régal, un chouette film de SF au style Carpenterien en diable, sans être le chef d’œuvre qu’on a tendance à y voir.

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