Traque sur Internet.
5.0 L’ouverture suit le schéma traditionnel de l’exposition du trauma : Un petit garçon rondouillard d’une douzaine d’années est coincé par deux petites pétasses qui lui baissent son froc et se moquent de la taille de son sexe. Humilié, dégouté, traumatisé donc, il prend en chasse l’une d’elles et la tue. C’est comme ça qu’il fait lui. On comprend que le film souhaite se garder ça sous le coude. Aucune date n’est offerte mais les années ont passé. Le film se trouve alors une héroïne. Une étudiante discrète mais pas si farouche qui afin de payer ses frais de scolarités, entre dans une maison diffusant du porno sur un site internet, relatant l’activité quotidienne de ses habitantes, lapdance et sextape compris, bref une sorte de loft story X.
En slasher que l’on sent doucement émerger, l’intro va rejoindre la storyline centrale. Un admirateur de camgirls qui n’est autre que notre dodu du début, pas de surprise, faisant désormais partie de la clientèle des habitués (photos de chaque fille ornant ses murs en sa compagnie dans un montage Photoshop pathétique) officiant sous le pseudo de Loverboy va subir une nouvelle humiliation qui va réveiller sa campagne meurtrière. Il va pirater le site web (Oui, c’est aussi un hacker de renom) et pénétrer dans l’établissement, avec masque et couteau.
Si la première partie du film s’étire et s’avère assez peu stimulante, quoique relativement soignée c’est à préciser, le film décolle ensuite dans sa partie slasher où le bodycount est l’unique crédo. Il y a un élan assez jouissif, rythmé par les allées et venues entre les caméras dispatchées dans chaque pièce de la maison, chevauchant assez judicieusement les prises extérieures (ceux derrière leur écran, sopalin dans la main et le petit ami de la petite nouvelle, inquiet, qui fera office de semblant d’issue) et les prises intérieures où la mise en scène s’amuse, vadrouillant entre les chambres, avec ou sans écran – Les filles de la maison ont aussi accès au site et donc aux vues des chambres, de leur propre ordinateur et plus flippant encore, le maniaque aussi grâce à son téléphone, lui permettant de construire une vengeance méthodique.
Sous son masque à la Letherface, le maniaque n’y va d’ailleurs pas de main morte. Le film pourrait être hyper sale et malsain mais il choisit une dynamique un peu étrange, un peu bouffonne, entre le comique et l’horreur (les commentaires des internautes, soit c’est absolument génial soit on ne voit pas trop ce qu’ils viennent faire là, c’est selon). Néanmoins je le répète la mise en scène est suffisamment lisible pour maintenir sa tension et faire éclater ses effusions gores, parfois bien senties. Voilà, ça ne révolutionne pas le genre mais ça ne lui fait pas de mal non plus.