Si j’étais un homme.
6.0 C’est une chouette comédie, dans la veine de ce que nous ont offert récemment les Radiostars, 20 ans d’écart, Un heureux évènement, Les gazelles, Situation amoureuse c’est compliqué. J’en oublie. Le film réussit à être à la fois dans cette veine Champions de la vanne, tendance Connasse/Tpmp/OmarEtFred tout en étant plus généreux que ça. Déjà, c’est bête et anecdotique à dire, mais quand ils disent qu’ils vont rejoindre une fille en Suède, le film est vraiment tourné, le temps d’une scène de cinq minutes (pas d’exagération) en Laponie. Ce n’est pas grand-chose mais ça compte.
Après, le film est surtout très drôle. Et surprenant. Je ne connaissais rien du scénario avant de m’y jeter et pour tout dire, au bout de cinq minutes j’étais déjà comblé. Il y a vraiment un rythme dément. Et les ressorts comiques, aussi gras soient-ils parfois (le bruit du paquet de Gastambide, par exemple) participent à la liberté d’une comédie sentimentale certes éculée mais traversée en continu par un esprit de buddy-movie gay-friendly assez désopilant. Certes, les acteurs y sont pour beaucoup, je ne vais pas répéter tout le bien que je pense de Pio Marmaï (qu’importe le registre dans lequel il se trouve) mais il est une pièce importante de l’échiquier.
Et puis je trouve que le film y va franco. Généralement, ces comédies avancent d’un pas avant de reculer de deux, mais Toute première fois n’a peur de rien, ni du ridicule ni de ne pas rentrer dans le rang. Jusqu’à cette idée de coming-out à l’envers, traité avec intelligence, sans tomber dans le piège du film trop satisfait d’en parler qu’il ne parle que de ça. Au contraire il n’en parle pas, évite le débat et tant mieux.
Un détail encore, cette fin habituellement attendue où l’on range la chambre qu’on vient de mettre en branle n’a pas lieu ici. Et le film le sait et s’amuse dans une scène clin d’œil aux comédies populistes dites populaires, dans lequel un mariage a lieu mais un mariage dont tu ne peux pas deviner qu’il ait lieu. Je t’assure. Non, impossible de trouver. Mais c’est une friandise, ça ne sert à rien. C’est ce qui est beau.
Alors on pourra toujours trouver ça un peu misogyne, c’est vrai (le rôle de la sœur, OK) mais ça ne l’est pas plus qu’un Blier. Et popu (le côté grande folle qui peint des vagins, histoire que tout le monde se marre) mais c’est largement moins marqué que dans un certain Intouchables. Oui, on cherche à plaire à tout le monde, ou presque, mais en le faisant avec un tel panache – alors peut-être faut-il être d’humeur, je n’en sais rien – il faut reconnaitre que ça passe super bien.