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Archives pour 19 janvier, 2016

Fargo – Saison 2 – FX – 2015

32L’indomptable langage.

   7.5   C’est une excellente saison, addictive, impressionnante. Et parfaite. Trop parfaite sans doute pour s’imposer durablement dans les mémoires et lui offrir un jour un deuxième visionnage. Je veux dire par là qu’il y a dans ce maelstrom de perfection une grande maitrise qui impose forcément une certaine froideur, une distance. Mais c’est un avis à froid, longtemps après avoir vu le très flottant épisode final, anti-spectaculaire au possible, mélancolique, funèbre.

     Avant cela la série aura tout de même provoqué la jubilation et la sidération. C’est une peinture du Minnesota 70’s bien puante, transpirant les règlements de compte imminents entre gangsters et comme c’est souvent le cas chez les Coen, ce sont deux mondes qui entrent en collision, et donc un boucher qui s’invite malgré lui, avec sa femme (incroyable Kirsten Dunst) dans une spirale infernale, violente et Camusienne.

     L’épisode 8 notamment me semble assez parfait en tant qu’apogée de ce à quoi la série tendait jusqu’ici. J’ai vraiment l’impression de voir un truc que les Coen ne feront plus. Quelque chose que certes ils ont déjà fait et souvent en mieux (Fargo, inutile de chercher plus loin) mais qui reprend le flambeau avec une élégance tonitruante. Et puis l’unité de lieu me fascine dans cet épisode parfait, en gros : la maison, le bar, la station-service, le chalet.

     En l’état, je préfère cette saison à la première tant il me semble qu’elle trouve une vraie cohésion dramatique et historique que n’avait pas l’autre, qui s’inscrivait dans le prolongement du film des Coen. Là on se laisse facilement emporter par l’enthousiasme. Alors certes on pourra toujours trouver que la série est parfois un peu trop consciente de sa virtuosité, chose qu’on ne ressentait pas chez les Coen qui jouaient moins sur une sensation de maitrise que de vertige, mais ce serait de refuser que virtuosité peut aussi rimer avec style.

     Là on voit bien que les créateurs se savent libres de ne pas trop en mettre puisque sur le peu qu’ils offrent ils le font à merveille. Mais j’aime bien cette épure. D’autant que ça ne l’est pas trop dans les enchainements, aussi délirants soient-ils comme ces brèves apparitions extra-terrestres, le carnage de l’épisode 9 ou Kirsten Dunst et son couteau de cuisine. Tout le passage où l’on entre, avec elle, dans le (faux?) film avec Reagan, même si l’on sait où ça va nous mener, c’est tellement fort. Ça résume assez bien ce que je pense de cette saison : On connait le chemin mais c’est fou ce qu’on l’aime. Et puis je suis fan de ces nombreuses friandises de bon goût comme ces délicieux et gratuits Split screen.

Friends – Saison 5 – NBC – 1998

1622634_10153362096907106_4266170405291420465_nAttention, drogue dure.

   8.5   Je m’oblige à faire un break ici, au beau milieu de la série, avant de définitivement basculer dans le No life. Si la saison 2 arrivait dans la continuité et confirmait la bonne tenue de la série, c’est avec la saison 3 puis surtout la suivante qu’elle s’élève à nouveau davantage autant niveau rythme et identification aux personnages, que dans sa manière, inexorable, à jouer avec les niveaux de temporalité.

     Prenons le premier couple qui nous vient à l’esprit : On apprend dans la saison introductive que Ross a toujours eu le béguin pour Rachel et que Rachel a toujours considérer Ross comme le frère de Monica, son amie du lycée. Ce qui en a fait des amis, distants ou non, par la force des choses. La saison se fermait dans l’effervescence, sur la promesse d’une liaison puisque Rachel découvrait les sentiments de Ross, en tombait amoureuse et partait le rejoindre à l’aéroport, pour accueillir son retour de Chine.

     Si l’on apprendra à mesure que leur relation est faite de soubresauts (c’est le moins que l’on puisse dire) la saison 2 les voit se trouver, non sans difficultés avec comme point d’orgue un superbe épisode de baiser nocturne dans le Central Perk ; avant que la troisième saison ne les achemine vers une séparation inévitable, trop ambiguë pour ne pas exploser. Et la Saison 4 joue sur une ambivalence bouleversante, où chacun essaie de faire ses propres rencontres, en jalousant l’autre ou non, mais où le fantôme de leur amour plane toujours, en continu. Un épisode assez fort bien que facile va jusqu’à reconstruire leurs instants forts (que l’on a donc vu) chacun de leur côté, au moment où Ross s’apprête à envoyer le faire part de son mariage à Rachel et à l’instant où celle-ci le reçoit. C’est un très beau récit d’amour impossible.

     En série, une saison représente souvent une année, sauf quelques exceptions comme Breaking Bad, pour ne prendre que la meilleure. Et Friends, cinquième du nom et sans doute davantage plus tard, joue énormément avec ce statut. On se remémore parfois des éléments vieux de trois ans. Evidemment, la consommant comme je la consomme je ne peux pas vraiment ressentir le poids du temps, mais il est présent, discret mais là. Un épisode de la saison 3 s’amusait d’ailleurs à revenir en arrière, à faire le préquel rapide de ce que la série nous offre depuis son lancement. C’était l’occasion de voir un peu de la rencontre entre Chandler et Joey, au moment où le premier est en pleine recherche de coloc ; Les retrouvailles de Rachel (qui s’apprête à se marier) et Monica, qui permettent de voir que cette dernière avait d’abord Phoebs comme coloc (on en voit non pas son déménagement mais son éloignement, emportant chaque jour un petit quelque chose, puis une lampe de salon, du pur Phoebe quoi) et la séduction manquée entre Ross et Phoebe, assez savoureuse.

     J’aimerais tant évoquer les nombreux fils rouges qui investissent le show en permanence (Thanksgiving, L’obésité passée de Monica, Looser Gunther, Le porno, Baywatch, les chansons de Phoebe) ainsi que les petites et grandes manies de chacun d’autre eux (Ross et les dinosaures, Rachel et les bijoux, Joey et la bouffe, Chandler et la clope) ou des instants géniaux autant qu’anodins (The One Where No One’s Ready / The One With The Football /The One With Chandler In A Box) et d’autres beaucoup plus doux et mélancoliques (Les triplés de Phoebe) sans parler de ce mémorable double échange d’appartement ou de ces expressions répétées (Joey et son « How ya doin’? » ou Janice et son insupportable « Oh-my-god! »). La série est surtout marquée par un nombre incalculable d’impasses sentimentales que chacun traverse.

     J’aimerais aussi parler du générique. Dire combien je le trouve parfaitement dosé, à la seconde près. C’est assez rare ça. Dire aussi que la chanson de The Rembrandts que je trouvais relou avant, est irrémédiablement associée à Friends maintenant. Donc je l’aime bien. Et dire que j’aime son évolution : Ce parti pris de changer continuellement les séquences choisies, d’y mettre des plus actuelles des épisodes à peine vus voire d’autres qui vont arriver. Sans jamais oublier d’y faire apparaître ces scènes de fontaines, qui n’apparaissent donc jamais mais qui constituaient l’intégralité des génériques des deux premiers épisodes. Comme si l’on tournait un album photos où se trouverait à chaque page un cliché de soi bébé. C’est très beau.

     Je voudrais aussi parler de Phoebe, le personnage le plus insensé, le plus no reason. Si indomptable qu’on en mélange son terreau familial, beaucoup évoqué mais souvent hors champ, entre ceux qui restent et ceux qui sont parti, ceux perdu de vue et les autres qui se sont volatilisé. Phoebe apporte dans l’esprit vaudeville cette petite touche loufoque qui lui fallait. Elle découvre à ce titre tardivement le rapprochement du nom du bar avec celui du parc ou bien elle surnomme Rachel « Phoebs » en imaginant que c’est le petit surnom qu’on donne à tout le monde. Rien d’étonnant en soi de la voir accepter, fin de saison 3, la demande abracadabrante de son frangin (aussi barré qu’elle) de porter sa progéniture, qui deviendra triple, occasionnant des moments aussi fous que savoureux. C’est absurde et beau. Sans doute ce que ces cinq saisons auront apporté de plus délirant et émouvant à la fois. Phoebe est importante pour l’équilibre du groupe et du show. Que des Phoebs ça ne marcherait pas. Mais sans elle, le château de cartes s’effondre.

     Et plus récemment, j’aimerais parler de Monica et Chandler. Forcément. C’est drôle car dès le début et sans avoir été spoilé sur les relations amoureuses de Friends, j’étais persuadé qu’il y aurait un couple Monica/Chandler un jour. Ils sont tellement différents qu’ils sont pareils, je n’arrêtais pas de me dire. Ils se méprisent plus ou moins l’un l’autre, se taquinent plus que les autres, sont en désaccord et/ou s’évitent de la même manière, toujours aidés par leur fausse nonchalance et leur façon d’arborer chacun le masque de l’humour pour préserver les secrets. L’épisode où Chandler embrasse tout le monde, dès qu’on le surprend à embrasser Monica dit beaucoup sur le personnage. La relation prend son envol un peu abruptement (où ils sont tous les deux bourrés) lors de la soirée de mariage de Ross à Londres. Je me suis donc arrêté sur Las Vegas où ils étaient à deux doigts de se marier. La suite, bientôt.


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