Association fatale.
7.0 Si l’étranger (Stranger) n’a besoin que d’une petite lettre supplémentaire pour devenir l’étrangleur (Strangler) il en faut à peine davantage à Bruno (le mystérieux inconnu) pour convier Guy (Le joueur de tennis) dans une affaire de meurtre tellement absurde et préméditée qu’elle prend la tournure d’un jeu de rôle farcesque dans lequel chacun doit réaliser la volonté meurtrière de l’autre. Une femme à abattre d’un côté, un père de l’autre. Sauf que la perception de cette discussion entre inconnus – Entre le sérieux nonchalant de l’un et la colère fantasmée de l’autre – dans un banal trajet ferroviaire prendra une dimension irréversible dès lors que Bruno aura accompli le sien et voudra qu’on lui rende la pareille. Hitchcock s’amuse déjà voire encore (difficile de trancher puisque Stangers on a train se situe à mi-chemin de la filmographie du maître) avec les constantes de son cinéma, puisque si tout n’y est pas encore maitrisé comme plus tard (De nombreux instants dans la seconde partie me dérangent vraiment) tout y est déjà présent, précisément. La fuite, la machination, le meurtre, la folie, le méchant charismatique (Qui rappelle Laughton dans La nuit du chasseur) et le double : Vertige qui naît sous les traits de la fille du Sénateur dont Bruno y retrouve malgré lui beaucoup, lunettes à double foyer aidant, de celle qu’il a minutieusement étranglée dans la fête foraine en honorant sa part du contrat – La plus belle séquence du film (Tunnel of love). En continu, le film effectue un chassé-croisé passionnant de jeu de miroir, entre reflet envoutant à peine déformé et/ou double maléfique.
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