Il grande cazzo.
3.5 Je m’étais juré de ne plus voir un film de ce type depuis This must be the place, cette purge innommable. Mais j’ai flanché. Péché de curiosité : Je voulais le voir investir un hôtel à flanc de montagne, d’une part, voir ce que ça donnerait. Et pour Caine et Keitel, qui sont deux acteurs que j’aime beaucoup et qui ne sont pas facile à cerner. Mais aussi parce que je savais que le film avait utilisé un morceau de Godspeed You ! Black Emperor (Et pas n’importe lequel : Storm, de leur (meilleur) album « Lift Your Skinny Fists Like Antennas to Heaven ») et là aussi je voulais savoir ce qu’on pouvait en faire.
Bon, c’est un peu mieux. Je n’ai pas eu d’envies de meurtres en le voyant, c’est déjà ça. Mais franchement, soyons sérieux, c’est nul non ? La mise en scène de Sorrentino, c’est probablement le truc le plus exécrable, laid et prétentieux émergé dans un circuit festivalier (Cannes semble l’adorer, il grimpe les marches tous les ans en compète le bougre) depuis longtemps. Il faut voir le niveau béta de la chose, avec ici ces ridicules apparitions d’un faux Maradona, là les énormes nibards d’une fausse Miss Univers sans parler de la fin et les applaudissements qu’attend Fred Ballinger (et par prolongement, Paolo Sorrentino) cadré pleine gueule (Le film est bondé de ce genre de plan de pose) devant son public.
Je m’en doutais, on n’entend quasi rien du morceau que j’attendais et la séquence moine en lévitation qui l’accompagne fait pitié. Je ne m’attendais pas à entendre ses 23 minutes mais bon j’aurais aimé que ça ne fasse pas Pub Leerdammer. Concernant Caine et Keitel rien à dire, ils sont bien. Largement meilleurs que le film mais ils ne le sauvent pas non plus à ne parler que de leur prostate. Et la montagne c’est du vite torché (J’aime bien la brève scène de téléphérique) voire quasi que de l’intérieur (Quand on n’est pas dans la carte postale). Le film aura au moins bousculé mes attentes : Tout ce qui m’y attirait est presque à chier.
Je sauve pourtant quelques moments avec Paul Dano, complètement fantomatique jusqu’à la fascination, avant sa transformation ridicule en Hitler. Et ceux avec Rachel Weisz parce que Rachel Weisz. Le reste pue le film de vieux sénile (Sorrentino n’a pourtant que 45 ans), libidineux, cynique, poseur, publicitaire (C’est quoi cette scène sortie d’un Boyle à son pire ? Je me cachais) à faire bander l’équipe du Figaro. Ah oui, je sauve surtout les deux plans furtifs de cette mère à la fenêtre, paralysée, bouche et yeux béants. Ça m’a terrifié. Sorrentino devrait faire de l’horreur pure, baroque, fluo. Quoiqu’il en soit, en bon gros maso que je suis, je me tenterais bien La grande Bellezza.