Beating heart.
5.5 Contre toute attente ça m’a plu. Pour ce que ça vaut évidemment. C’est un film qui remplit parfaitement son cahier des charges et trouve sa cible au moins autant que Twilight avait pu le faire, en son temps. C’est donc le parfait film pour adolescentes comme Le labyrinthe était davantage celui pour les garçons. Réducteur mais c’est un fait, ça n’a aucune autre ambition. C’est sans doute pour cela que ça me plait. Evitons donc de parler mise en scène, il n’y en a pas ou presque (Neil Burger, c’est qui ?) dans la mesure où elle est transparente, jamais trop ostentatoire et couvert d’effets, mais jamais décisive non plus. Le seul gros hic c’est la musique. Horrible. Ça m’a rappelé Vampire diaries, et son juke box avant tout.
On aurait préféré que ça s’embrase. Que ça diverge (Je l’ai dit !) au moins niveau mise en scène, mais la première heure fonctionne bien. Le récit s’installe, le monde dystopique qu’il crée et les personnages qui le peuplent aussi. Comme Bela ou Katniss – Hunger games, ça pour le coup je n’aime pas du tout, c’est peut-être Jennifer Lawrence le problème va-savoir, bref – Béatrice est une ado ordinaire qui va devenir Tris, une ado extraordinaire. Dans un futur post-apocalyptique, le monde est divisé en plusieurs factions : Les érudits, les sincères, les altruistes, les fraternels et les audacieux. Ça semble être le seul moyen de survivre dans cette société sur la brèche. Chacun est à sa place et s’il échoue à sa place allouée, devient sans faction, autrement dit un rebut de la société, un crevard, condamné à vivre dans la rue.
En bonne société bien fasciste sur laquelle règne une mystérieuse érudite nommée Janine (Kate Winslet, vraiment louche) on te fait croire que tu as le choix : A la naissance tu appartiens donc à la faction de tes parents mais à l’âge de 16 ans (l’âge de Béatrice, donc) tu dois te déterminer en tant qu’individu et suivre les tiens ou les quitter et prendre l’un des quatre autres chemins. Des tests sont réalisés afin d’orienter ton choix. Et Béatrice est divergente. C’est-à-dire qu’elle appartient à plusieurs factions à la fois. C’est très rare. Mais elle doit le garder pour elle, car c’est dangereux. A tel point que si ça se sait on s’arrangerait pour la faire disparaitre illico, parce qu’un divergent vois-tu, échappe au contrôle, au formatage habituel.
Tout ce qui tient de la découverte et de l’apprentissage est bien fichu, suffisamment dynamique pour ne pas ennuyer et soigné pour ne pas être indigeste. La suite est plus cousue de fil blanc, autant dans sa partie romantique (entre divergents, forcément) que dans sa plongée violente dans les complots fascistes des Erudits visant à nettoyer les un poil trop présents Altruistes via un petit programme génocidaire bien puant – En gros, on injecte un sérum à une petite armée d’Audacieux qui n’auront d’autre choix que d’exécuter le sale boulot. Mais précision importante : Les divergents ne sont pas affectés par le sérum. Malin, hein ?
La fin est relativement bâclée et ultra prévisible. Mais ça passe. Les 2h15 filent easy, d’ailleurs. Et puis pour reprendre (car ça m’a beaucoup travaillé) ce qu’en dit Lalanne dans les Inrocks : Il y a quelque chose de passionnant qui se joue dans la présence de Kate Winslet, mal incarné, qui tente d’anéantir le personnage campé par Shailaine Woodley qui serait comme une projection de Rose dans Titanic – Aspiration à l’amour libre ainsi qu’à une vie moins corsetée, ouverte, débarrassée du carcan bourgeois (ici il s’agit plutôt d’un affranchissement du confort familial) la poussant à devenir un modèle de rébellion féminine. Cette idée de passage de relais crée une passerelle assez émouvante, je trouve.
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