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Archives pour février 2016



Pour la peau d’un flic – Alain Delon – 1981

28.-pour-la-peau-dun-flic-alain-delon-1981-1024x679Ripoux contre ripoux.

   4.  C’est une production Delon, écrite par Delon, réalisé par Delon et jouée par Delon. Un défilé de mini saynètes, parfois cool souvent vaines. J’ai aimé Anne Parillaud, petite secrétaire cinéphile, qui cite Hawks ou A bout de souffle, puis mate un Cukor sur La Une se désolant d’une retransmission VF. ça m’a plu. Au rayon des anecdotes, je me suis rendu compte que j’avais déjà vu le film, il y a très longtemps. Et je ne me souvenais assez distinctement que d’une seule chose, que je croyais pourtant sortie d’un autre film et avec une autre actrice. Mon souvenir ciblait Birkin. Dans un film avec Pierre Richard, probablement. En fait c’était Parillaud qui donc à poil dans la scène en question (Oui, ce n’est pas non plus un souvenir qui n’est dû qu’au hasard) est délivrée de ses chaînes avec cette répartie géniale, que j’aurais pu citer de mémoire : « Dis à ton pote que ce qui me gêne c’est pas de voir mon cul, mais d’être attaché à ce putain de lit ». Le film essaie souvent d’adopter un humour tranchant d’ailleurs, ce qui pour un film avec Delon, est assez inédit. Mais ça foire quasi systématiquement. Car Delon n’est pas Belmondo. Reste que les dialogues (qui ne sont pas de lui) sont assez chouettes et le rythme enlevé, comme dans un Lautner. Au rayon lourdeur il y a un morceau d’Oscar Benton qui revient en boucle, dix fois au bas mot. Bref, c’est pas fin, mais c’est un polar 80′s pas si désagréable, malgré tout.

Catacombes (As Above, So Below) – John Erick Dowdle – 2014

26. Catacombes - As Above, So Below - John Erick Dowdle - 2014Sous Paris.

   4.0   C’est pas terrible. Mais après le très anecdotique dérivé de REC qu’était en En quarantaine et la quasi purge que constituait Devil (le truc dans l’ascenseur) Dowdle fait un peu mieux cette fois, en tournant dans les sous-sols parisiens cette relecture satanique de The descent. Rien de neuf mais une certaine efficacité trouvée autant lors de nombreux jump scares saisissants d’effroi que dans son utilisation du found foutage, procédé en vogue depuis Blair Witch et surtout Cloverfield. Ici, en plus d’une caméra portée par l’un d’eux, chaque personnage se voit doté, sur l’armature de sa lampe torche frontale, d’une petite caméra, histoire que le montage s’amuse à multiplier les angles. Ça ne sert concrètement à rien, comme souvent, mais c’est plutôt pas mal fichu dans l’ensemble. Hormis le happy end bien moisi il restera tout de même l’idée répétée de voir chacun affronter ses propres démons et drames passés : Ici un type qui retrouve entre deux murs le piano de son enfance ; Là une fille qui croise le cadavre de son père qui s’était pendu. Bien creepy comme il faut, par moments.

Freddy sort de la nuit (New Nightmare) – Wes Craven – 1995

31.-freddy-sort-de-la-nuit-new-nightmare-wes-craven-1995-1024x576Le coup de grâce.

   6.5   Contrairement à ses compères de l’horreur (Carpenter et Romero) plus formalistes que lui, Craven aura souvent investi un cadre plus domestique et une structure plastique plus banale et c’est dans ce septième opus de Freddy, mais seulement le second qu’il réalise (bien qu’il ait son importance dans le troisième épisode) qu’il trouve l’apogée de son style entrant dans la trivialité quotidienne de ceux qui ont nourri Freddy et plus particulièrement le premier volet. Comme s’il voulait s’extirper de Freddy à tout prix, Craven en fait une mise en abyme totale, à la manière d’un faux documentaire. Ainsi, Freddy est devenu Robert Englund ; Et Nancy, Heather Langenkamp. Les acteurs qui les jouent. C’est dans cet apparent miroir de la réalité (Wes Craven jouant aussi son propre rôle) que le cinéaste va donner le coup de grâce à une franchise dont ce serait de la complimenter que de simplement dire qu’elle s’essoufflait.

     Craven brise d’un claquement de doigts ou presque ce qui faisait le sel des innombrables suites. Et nous épargne la possibilité qu’un nouveau tâcheron reprenne le flambeau. Il y a cette introduction qui semble reprendre une trame classique déjà croisée auparavant. Mais c’est un leurre. Le gant mécanique puis la main de Freddy dont on aperçoit aussi le pull rayé, appartiennent en réalité à un technicien dans le tournage d’une suite, qui n’en sera pas une puisque ce n’était qu’un rêve. Celui de Heather Langenkamp, dont la vie ne se résume désormais qu’à une multitude d’interviews, durant lesquelles les journalistes lui demandent inlassablement si oui ou non Krueger est mort. Plus tard, sur un plateau télévisé, on lui fera la surprise d’être accompagné par Robert Englund, venu dans son personnage, déguisé et maquillé. Plus tard encore, elle rend visite au producteur Bob Shaye à la New Line, qui lui fait part d’une volonté secrète de Craven : Faire un dernier Freddy. Elle finit alors par croiser Wes Craven, qui lui avoue faire des cauchemars (les mêmes que les siens ?) le poussant à briser définitivement le mythe qu’il a créé.

     Intitulé New Nightmare voire Wes Craven’s New Nightmare, le film fera un bide. Mais Craven n’a jamais évolué comme les autres : Entre deux réussites sauvages et baroques, que sont L’emprise des ténèbres et Le sous-sol de la peur, il pondait Shocker. Rien de bien étonnant alors que de le voir revenir aux sources sans pour autant s’en satisfaire et suivre son processus purement mercantile. Il va donc créer ce retour torturé, vertigineux, qui sera la matrice méta de sa filmo à venir, qui deviendra comme chacun sait, sa plus grosse réussite au box-office. Freddy septième du nom est donc sa première véritable incursion dans le méta-film, terrain de jeu qu’il perpétuera jusqu’à plus soif dans sa saga Scream, sur quatre étages. Mais l’idée est essentiellement d’enterrer l’édifice. On oublie alors l’ambiance cartoon qui irriguait la plupart des suites (pour le meilleur (le 3) et pour le pire (le 6)) ainsi que les bavardages et blagues salaces d’un Freddy devenu beauf, et même dans la foulée les allées et venues rébarbatives rêve/réalité. Cette fois, Freddy Krueger s’invite dans le monde réel. Le titre français est par ailleurs très beau : Freddy sort de la nuit, double signification puisqu’il renait de ses cendres (Des suites toutes plus insipides à mesure) tout en réactivant son mythe en plein jour.

     Et si Krueger réapparait (alors que tout le monde le croyait bel et bien carbonisé à jamais) c’est parce qu’il est guidé par la plume d’un Craven himself en train d’écrire le script du cauchemar éveillé d’Heather Langenkamp. Craven boucle la boucle. Il fait sa propre critique de la saga, jusqu’alors uniquement guidée par des fins commerciales. Et aurait pu en faire son chef d’œuvre s’il ne s’enlisait pas ci et là dans un décorum superficiel et une esthétique volontiers foutraque (La séquence ratée de l’autoroute) jusqu’à un final relativement décevant. Craven avait retrouvé ses couilles. Mais pas au point de faire un truc aussi beau que son Nightmare on Elm Street, aussi sale que La dernière maison sur la gauche et aussi fascinant que son premier Scream.

Mission Impossible 5 : Rogue Nation – Christopher Mc Quarrie – 2015

19.-mission-impossible-rogue-nation-christopher-mc-quarrie-2015-1024x721Impossible n’est pas Tom Cruise.

    5.0   C’est un divertissement convenable, bien troussé, notamment les scènes d’action, punchy et lisibles. L’entrée en matière fait le job, Tom s’accroche au flanc d’un Airbus en plein décollage – cascade réalisée par ses soins – et ça le fait, ça pose les bases. Plus loin il y a aussi la superbe scène de l’opéra, plus statique dans ses intentions, mais impressionnante. Mais hormis ça et surtout hormis Rebecca « Miam » Ferguson, je ne suis pas certain d’en garder grand-chose. Je trouve qu’il y a beaucoup de bla-bla pour rien. Je trouve aussi que le versant Film Noir est plutôt ennuyant. Et puis je trouve la forme beaucoup trop impersonnelle ou trop sûr de son impact, surfant à la fois sur les volets d’Abrams et de Bird moins l’exaltation. J’ai néanmoins bien aimé les deux agents quasi inutiles (Ving Rhames / Jeremy Renner) sortes de Rick et Roger échappé d’un épisode de L’arme fatale qu’on ne verra jamais. Et Tom Cruise qui fait du Tom Cruise et le fait bien, comme toujours. Mais pour moi ça restera le volet le moins bandant avec le Woo, of course.

Oblivion – Joseph Kosinski – 2013

24.-oblivion-joseph-kosinski-2013-1024x664Losing control.

   5.  Rien d’incontournable mais un bon produit Tom Cruise comme toujours, qui remplit aisément le cahier des charges, avec les thématiques habituelles et donc rebattues de la pelletée de films de science fiction qu’on retrouve sur les écrans chaque année. Celui-ci dans le haut du panier, banal mais épuré, mais il faut un peu s’accrocher au début. Et on tient le choc quand Tom Cruise, personnage chargé de réparer les sentinelles à l’infini, foule des recoins de Terre dévastée (Très belle scène dans le stade de football, voir mon photogramme) assez flippantes et mélancoliques. La musique de M83 qui accompagne tout le film est assez chouette, envoûtante, elle crée une ambiance adéquate. J’avoue m’être un peu ennuyé jusqu’à son basculement (à la moitié du film) parce que j’y décelais trop les rouages ; Mais d’un coup ça s’emballe. Olga Kurylenko avait débarqué un peu plus tôt. Puis d’autres personnages, comme Nikolaj Coster-Waldau (aka Jaime Lannister) font plaisir à voir. La deuxième partie se débarrasse de l’imagerie un peu attendue et surtout révèle un divertissement de qualité, si on ne demande rien. Et puis au final, c’est une histoire d’amour qui guide le récit et donne un peu de chaleur à un récit programmatique et froid ambiance Post Apocalypse et Clonage. 

Knock Knock – Eli Roth – 2015

23.-knock-knock-eli-roth-2015-1024x682Evan et ses deux nénettes.

   6.0   On n’arrête décidemment plus (le come-back improbable de) Keanu Reeves, qui après (l’excellent) John Wick, se retrouve encore dans la peau d’un personnage mis à mal dans son propre foyer. Avec la différence qu’ici, il n’incarne ni un ancien tueur à gages et n’endosse pas de lourd background. C’est un architecte marié et père de deux enfants, archétype du cool guy, qui un soir alors qu’il bosse en écoutant un peu de rock sur sa platine à vinyles (Oui, ça a son importance) et tandis que sa famille se la coule douce le temps d’un weekend à la campagne, accueille deux nymphettes paumées et trempées, qui souhaitent le croit-il n’utiliser que sa connexion Internet pour rejoindre une autre soirée.

     Sans raconter ce qu’il adviendra de cet à priori banal knock knock nocturne et à priori pas vraiment dangereux (Deux nanas, quoi) le film va aller loin, très loin dans l’installation du malaise et de l’excitation (sa partie Nuit) et son versant torture psycho/porn le lendemain (Jour). La partie jeu de massacre est plus foutraque mais il y a des trucs assez dérangeants comme de voir Evan se faire baiser par la plus jeune en tenue d’écolière de sa fille. Le mec va souffrir et être vraiment puni, quoi.

     Roth comme Friedkin dans l’ouverture de Jade, avait bien pris soin de nous faire découvrir la maison, de nous y emmener par les routes de L.A. puis de nous engouffrer dans ses longs couloirs remplis de photos de famille, sculptures et tableaux d’art. Il fermera son film de la même manière, version carnage, comme si l’on sortait du The Party de Blake Edwards. Pas d’éléphant ni de mousse ici mais des tags de bites et d’insultes sur chaque revêtement mural. La dernière réplique du film, signée du gosse, en dit long sur Eli Roth, son humour malsain, sa complaisance horrifique et l’idée que tout est fun et anecdotique.

     Entre-temps le film aura donc détruit Keanu Reeves et le bourgeois fidèle qu’il incarne. Il aura détruit le semblant de trivialité familiale et son bonheur affiché durant les dix premières minutes, pour n’en faire qu’un produit victimisé par le désir et l’hypocrisie, sans possibilité aucune de s’en tirer. La première partie est excellente, jouant sur un crescendo bien malaisant comme il faut, aussi déroutant que peut l’être le personnage qui doit changer de chaise en permanence et nous faire partager sa nonchalance nerveuse et ses rires inquiets. Car Evan avait juste envie de baiser pour la fête des pères. Il sera servi. A prendre comme un Funny Games du Bis, en somme.

Discount – Louis-Julien Petit – 2015

15.-discount-louis-julien-petit-2015Rebelle.

   6.0   Il y a une scène symptomatique de ce cinéma où la gérante du magasin discount convoque une salariée et lui vante les mérites d’un départ volontaire (trop de pression, retour aux origines, penser sa retraite) et où l’on découvre à mesure que son speech s’adresse à tous les salariés puisque d’un plan à l’autre, l’interlocuteur a changé. C’est facile mais ça donne le ton. Tous les personnages sont réduits à être des pions sur un échiquier. Et paradoxalement, ce qui est très beau dans le film de Louis-Julien Petit, c’est que tous ses personnages existent indépendamment des autres, ils ont tous une histoire, une motivation, quelque chose à raconter, jusqu’à celle jouant la gérante (Zabou Breitman) qui est clairement la méchante du film (au service d’un méchant plus grand, indomptable) mais l’est moins dès qu’on s’invite au sein de sa fragilité familiale. Ce n’est pas un grand film, mais je vais m’en souvenir. Disons que c’est davantage un examen de société, mais c’est fait avec panache, c’est finement écrit, bien joué (Masiero, Demolon et l’excellente Sarah Suco, ici au centre) tour à tout drôle et terrifiant, mais c’est surtout suffisamment corrosif pour être un film de son temps. Et ça n’a jamais la prétention bien froide de La loi du marché ou du dernier Jolivet, pour rester dans le plus ou moins même thème. Alors certes c’est assez impersonnel (On n’est pas chez Loach non plus) mais en tant que comédie populaire sociale et réaliste (au sens où son utopie doit forcément mal finir) c’est assez réjouissant. C’est un film qui donne envie de lever le poing un peu comme Ressources humaines de Cantet donnait envie de se rebeller tous ensemble. Et puis surtout, tu ne vas plus jamais à la caisse automatique d’un supermarché en sortant de là. Bref, c’est l’archétype du grand petit film. Et pour un premier film, c’est tout à fait honorable.

Armaguedon – Alain Jessua – 1977

20.-armaguedon-alain-jessua-1977-1024x767Au nom de tous les miens.

   6.5   Un modeste employé de mairie (Joué par Jean Yanne) hérite de son frère, mort tragiquement. Il démissionne et se met en tête de faire parler de lui. Il voyage à travers l’Europe et se fait prendre en photo avec des célébrités, en arborant un postiche et une barbe à la Castro. Avant de leur proférer des menaces, sous un nom de code qu’il s’est inventé (à la va vite en tombant sur le titre d’une BD) puis de narguer les polices internationales et d’annoncer qu’il fera sauter une émission de télé renommée.

     C’est un film qui a le cul entre deux-chaises mais qui trouve tout de même une certaine force, assez peu commune, dans son étrangeté malsaine qui correspondrait in fine au personnage qu’il met en relief, un peu paumé entre ses désirs vengeurs et ses contradictions, son appétit mégalomane et sa soif de retourner la société capitaliste toute entière, en jouant sur le phénomène de peur, unique moyen, dit-il, pour faire réagir.

     Il y a ici des meurtres sauvages (Deux prostitués filmés électrocutés) et spontanés (Un maitre-chanteur de bas-étage). Là une construction assez peu aimable dans son parallèle permanent entre les actes de Carrier et l’enquête menée par un duo Duchaussoy/Delon qui tente de lui faire retrouver raison. Quelques raccourcis et facilités, notamment dans l’aisance de compréhension du psychanalyste, pouvaient être évités. Delon pouvait être évité en gros, tandis que je le trouvais très bien dans Traitement de choc.

     Le film est assez informe en même temps qu’il emprunte des rails relativement classiques dans les schémas de polars à la française. Pourtant, il s’achemine vers une fin aussi tragique que pathétique, autant dans la diatribe pujado ridicule (et ridiculisée) proférée par Carrier aux invités du plateau télévisé, que dans la société spectacle qu’il dénonce et la vulgaire marche vers la survie finale visant à se piétiner les uns les autres.

     Jessua misanthrope ? Un peu, probablement. D’autant qu’il y a en Carrier une haine et un sang-froid assez terrifiant. Pourtant, la sensibilité vulnérable qu’il construit autour de ce personnage malade (Qui voulait réveiller la France) et de son complice simple d’esprit est étonnante. Même si l’on sait qu’il le manipule et l’envoie au sacrifice, on reste du côté d’Einstein (Renato Salvatori) acteur/spectateur démuni. Le dernier plan est vraiment hyper fort. 

The Kid – Charles Chaplin – 1921

18. The Kid - Charles Chaplin - 1921Complices.

   8.0   Revu avec mon fils qui a beaucoup aimé même si ça me semble plus difficile d’accès pour lui d’une part de saisir l’idée de l’abandon puis lorsque le film emprunte vers la fin le circuit du rêve. Dans Le cirque il y avait les animaux ; Dans Charlot rentre tard, il est bourré donc fait le pitre tandis qu’ici c’est plus compliqué cette histoire d’enfant abandonné, bien qu’il soit plus confié qu’abandonné dans un premier temps, mais la finalité est la même : Il est rendu à la rue. Et la rue c’est Charlot, ça a toujours été Charlot. J’ai versé ma larmiche quand la mère, cinq ans plus tard, devenue célèbre et donc riche, pétrie de culpabilité, vient offrir des friandises aux enfants et croise son garçon, sans savoir que c’est le sien. Mon fils apprécie surtout les moments de complicité entre Charlot et l’enfant, quand ils cassent des fenêtres et les réparent (ça m’a fait penser à Ernest et Célestine, avec cette famille d’ours arrivistes et cyniques où la mère est dentiste et le père vend des friandises : Concept encore assez complexe pour un enfant de trois ans) ou plus simplement quand ils mangent. Le film est plus faible lorsqu’il fait intervenir, lors d’une séquence un peu inutile, un enfant bagarreur et son colosse de frère. On a un peu l’impression que Chaplin revient à ses plaisirs de courts, ça fait un peu remplissage. Sans ça je pense que c’était son chef d’œuvre. Surtout pour sa fin magnifique, bouleversante.

Une heure de tranquillité – Patrice Leconte – 2014

Une heure de tranquillité - Patrice Leconte - 2014 dans Patrice Leconte uneheure01Un con et une ordure.

   2.0   Au-delà du fait que le film est assez navrant et prévisible dans ses enchaînements, c’est dingue de constater la paresse narrative qu’il charrie. Leconte n’a certes jamais été un cinéaste mais certains de ses films (Monsieur Hire ou Les bronzés, pour ratisser large) développent un climat et/ou un humour plutôt stimulant dans le paysage populaire. Ici, il ne reste plus rien. Il y a dix ans déjà, Leconte donnait suite à ses bronzés et leur offrait tout pareil en moins bien et en vieux. Ici il tente de convoquer Poiré et Veber en limitant l’action dans un appartement et en espérant que ça donnera une réussite similaire. Et le plus drôle c’est qu’il fait vraiment un mix entre Le père noël est une ordure et Le dîner de cons. Sans scrupule. Pêle mêle, on citera une séquence de panne d’ascenseur, un voisin polonais et une hystérie générale entre étages et paliers ; Un adultère, un con, un bon bordeaux et un tour de rein. Je ne parle même pas du sort réservé aux personnages secondaires, certes on n’est plus à ça près lorsqu’il s’agit d’évoquer la femme zombifiée (Carole Bouquet, fantomatique) ou le voisinage ; ça l’est un chouïa davantage lorsque Leconte tente grossièrement de faire évoluer sa comédie boulevardière vers le film social car là ça va très loin : La femme de ménage qui renifle sans cesse (jouée par Rosie De Palma) ou le maçon polonais mais en fait portugais (joué par Arnaud Henriet) ou la petite famille thaïlandaise, forcément cul cul la praline hein, qui est hébergé par le fiston, coeur altruiste de la maison. Quand avec tout ça, Leconte tente, dans une dernière pirouette ridicule de rendre touchant ce bourgeois gerbant et condescendant, on touche le fond, définitivement. En fait, avec Bon rétablissement, de Jean Becker, ils font la paire.

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