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Archives pour février 2016



Bébé mode d’emploi (Life as we know it) – Greg Berlanti – 2010

Bébé mode d'emploi (Life as we know it) - Greg Berlanti - 2010 dans Greg Berlanti bebe-mode-d-emploi-life-as-we-know-it-08-12-2010-16-g     4.5   Je m’attendais à une suite pataude d’En cloque mode d’emploi ou à une bouse. Ce n’est rien de ça. Ils ont juste gardé l’actrice mais ça n’a strictement rien à voir avec le film d’Apatow. Et surtout ce n’est pas du tout dans la même veine. Le film a le cul entre deux chaises il ne sait pas choisir entre la comédie et la chronique dramatique, le trash et le sinistre. Il y a vraiment une ambiance bizarre. Au final ce n’est pas un bon film mais ce n’est pas inintéressant non plus. Et étrangement, le duo fonctionne assez bien.

L’exorciste (The exorcist) – William Friedkin – 1974

L'exorciste (The exorcist) - William Friedkin - 1974 dans William Friedkin l-exorcisteDémon domestique.

   7.5   Je n’en gardais pour ainsi dire aucun souvenir hormis ces quelques séquences qui en bon standards de terreur ont traversé le temps, les écrans et les souvenirs comme des flashs. En fait, dans sa mécanique et sa construction, même dans son tempo, le film est à peu près tout le contraire de ce à quoi on l’a catalogué. Il s’agit moins de produire de la peur que de la sidération. Moins de scruter le spectacle (gore) que le drame (intime). Il est à l’image de la transformation de Regan : On en voit les secousses mais rarement les séismes. C’est d’autant plus glaçant de jouer sur ce crescendo (jusqu’à son déploiement écœurant : râles, blasphèmes, vomi et crucifix) qui n’a d’autre but que de déplacer le film, le sortir de ses écrous, lui changer de ton, l’enfermer dans une chambre froide. Friedkin avait un culot et une foi dingue dans le cinéma à cette époque : Max Von Sydow qui joue l’exorciste, est sacrifié hors-champ, brutalement. Avant cela, il y a la longue séquence introductive en Irak, mystérieuse. Et il faut bien 45 minutes avant de voir les premières crises de Regan. Et la mère qui n’est plus que le fantôme d’une mère ensuite, hallucinante dans sa retenue et son effacement. Sans compter qu’il n’y a quasi pas de musique alors que je m’attendais à entendre le célèbre morceau en permanence. Le film m’aura vraiment surpris en continu, alors qu’il me semblait assez loin du Friedkin de French Connection et Sorcerer que j’adore. En fait c’est exactement le même. Un vrai sorcier, capable d’aller capter l’inexplicable et la possession, le diable dans l’apprentissage sexuel d’une adolescente, les tourments religieux d’un prêtre en pleine crise de foi, à travers une mise en scène inventive, anxiogène et cauchemardesque jamais vu jusqu’alors.

Agora – Alejandro Amenabar – 2010

Agora - Alejandro Amenabar - 2010 dans Alejandro Amenabar agora1Science vs religion.

   5.0   Ce n’est pas un bon film mais c’est loin d’être la purge que j’attendais. Je trouve que c’est un péplum new generation plutôt passionnant qui se concentre assez bien sur l’essentiel de ce qu’il veut raconter à savoir les découvertes astronomiques d’Hypathie, tout en ne négligeant pas les divergences d’idéologies religieuses. C’est hyper démonstratif (Amenabar, quoi) mais plutôt bien fichu. Et puis il y a Rachel Weisz, qui joue beaucoup en faveur de mon indulgence générale.

L’élite de Brooklyn (Brooklyn’s Finest) – Antoine Fuqua – 2010

L'élite de Brooklyn (Brooklyn's Finest) - Antoine Fuqua – 2010 dans Antoine Fuqua l-elite-de-brooklyn-brooklyn-s-finest-31-03-2010-27-11-2009-11-g     4.5   C’est dark de chez dark et sans doute trop dark pour moi. N’empêche que je retrouve un peu ce qui m’avait séduit dans un autre film bien dark d’Antoine Fuqua : Training day, un film que j’aimerais beaucoup revoir tiens (avec l’excellent Ethan Hawke). Les acteurs sont excellents, là encore. Et si le film est inégal, on sent par petits blocs de scènes qu’il y a du potentiel, ne serait-ce que d’un point de vue mise en scénique.

Divergente (Divergent) – Neil Burger – 2014

AP FILM-DIVERGENT-THEO JAMES A ENT FILEBeating heart.

   5.5   Contre toute attente ça m’a plu. Pour ce que ça vaut évidemment. C’est un film qui remplit parfaitement son cahier des charges et trouve sa cible au moins autant que Twilight avait pu le faire, en son temps. C’est donc le parfait film pour adolescentes comme Le labyrinthe était davantage celui pour les garçons. Réducteur mais c’est un fait, ça n’a aucune autre ambition. C’est sans doute pour cela que ça me plait. Evitons donc de parler mise en scène, il n’y en a pas ou presque (Neil Burger, c’est qui ?) dans la mesure où elle est transparente, jamais trop ostentatoire et couvert d’effets, mais jamais décisive non plus. Le seul gros hic c’est la musique. Horrible. Ça m’a rappelé Vampire diaries, et son juke box avant tout.

     On aurait préféré que ça s’embrase. Que ça diverge (Je l’ai dit !) au moins niveau mise en scène, mais la première heure fonctionne bien. Le récit s’installe, le monde dystopique qu’il crée et les personnages qui le peuplent aussi. Comme Bela ou Katniss – Hunger games, ça pour le coup je n’aime pas du tout, c’est peut-être Jennifer Lawrence le problème va-savoir, bref – Béatrice est une ado ordinaire qui va devenir Tris, une ado extraordinaire. Dans un futur post-apocalyptique, le monde est divisé en plusieurs factions : Les érudits, les sincères, les altruistes, les fraternels et les audacieux. Ça semble être le seul moyen de survivre dans cette société sur la brèche. Chacun est à sa place et s’il échoue à sa place allouée, devient sans faction, autrement dit un rebut de la société, un crevard, condamné à vivre dans la rue.

     En bonne société bien fasciste sur laquelle règne une mystérieuse érudite nommée Janine (Kate Winslet, vraiment louche) on te fait croire que tu as le choix : A la naissance tu appartiens donc à la faction de tes parents mais à l’âge de 16 ans (l’âge de Béatrice, donc) tu dois te déterminer en tant qu’individu et suivre les tiens ou les quitter et prendre l’un des quatre autres chemins. Des tests sont réalisés afin d’orienter ton choix. Et Béatrice est divergente. C’est-à-dire qu’elle appartient à plusieurs factions à la fois. C’est très rare. Mais elle doit le garder pour elle, car c’est dangereux. A tel point que si ça se sait on s’arrangerait pour la faire disparaitre illico, parce qu’un divergent vois-tu, échappe au contrôle, au formatage habituel.

     Tout ce qui tient de la découverte et de l’apprentissage est bien fichu, suffisamment dynamique pour ne pas ennuyer et soigné pour ne pas être indigeste. La suite est plus cousue de fil blanc, autant dans sa partie romantique (entre divergents, forcément) que dans sa plongée violente dans les complots fascistes des Erudits visant à nettoyer les un poil trop présents Altruistes via un petit programme génocidaire bien puant – En gros, on injecte un sérum à une petite armée d’Audacieux qui n’auront d’autre choix que d’exécuter le sale boulot. Mais précision importante : Les divergents ne sont pas affectés par le sérum. Malin, hein ?

     La fin est relativement bâclée et ultra prévisible. Mais ça passe. Les 2h15 filent easy, d’ailleurs. Et puis pour reprendre (car ça m’a beaucoup travaillé) ce qu’en dit Lalanne dans les Inrocks : Il y a quelque chose de passionnant qui se joue dans la présence de Kate Winslet, mal incarné, qui tente d’anéantir le personnage campé par Shailaine Woodley qui serait comme une projection de Rose dans Titanic – Aspiration à l’amour libre ainsi qu’à une vie moins corsetée, ouverte, débarrassée du carcan bourgeois (ici il s’agit plutôt d’un affranchissement du confort familial) la poussant à devenir un modèle de rébellion féminine. Cette idée de passage de relais crée une passerelle assez émouvante, je trouve.

La peau de Bax (Schneider vs. Bax) – Alex Van Warmerdam – 2015

La peau de Bax (Schneider vs. Bax) - Alex Van Warmerdam – 2015 dans Alex Van Warmerdam la-peau-de-bax-620x350Arroseur arrosé.

   4.0   De Warmerdam j’aime beaucoup Les habitants, mais le film remonte à 1995. J’avais vu Abel aussi que j’ai aussitôt oublié. Depuis je ne sais même pas ce que ce type est devenu. Fort d’une présentation cannoise cette nouvelle sortie m’intriguait beaucoup. On peut grossièrement dire que le film emprunte à l’épure formelle d’un Skolimowski tout en gardant l’humour absurde bien hollandais qui parsemait ses premiers films. Sauf que rien ne fonctionne ici ou presque. L’image est blanc écarlate, immonde. Alors il investit l’espace et c’est un cinéaste qui en a besoin mais il lui manque une vraie ambiance, une vraie dynamique personnelle pour me sortir de ma torpeur. Et ses personnages sont tous, sans exception, absolument imbuvables. C’est un vrai problème.

Versailles – Saison 1 – Canal+ – 2015

04.-versailles-saison-1-canal-2015-1024x681Brothers.

   5.0   D’un point de vue plastique c’est un show quelconque mais relativement digeste, on sent qu’il y a avant tout une volonté de travailler sur l’élégance du décorum, de faire noble, sans jamais pourtant se perdre dans la reconstitution, la série n’hésitant pas à se parasiter d’anachronisme, aussi bien dans l’utilisation musicale que dans le choix de l’anglais. Inutile de dire que la langue en va de sa distribution internationale, donc de son exportation. Tout est calculé. Mais j’ai vraiment continuellement l’impression d’assister à un produit HBO du pauvre. La série est très scolaire dans ses enchaînements, chaque mystère convoque sa résolution, d’un épisode à l’autre, rien ne déborde mais c’est soigné, jamais trop ostentatoire, un peu comme l’étaient Maison close ou le Yves Saint-Laurent, de Jalil Lespert. Sobre et passe-partout ; Assez irréprochable mais jamais vraiment stimulant non plus. Lespert met d’ailleurs en scène les deux premiers épisodes. Les deux meilleurs probablement. On sait que les créateurs ne souhaitaient pas scruter l’exhaustivité historique, ils simplifient donc à peu près tout et se concentrent sur son versant boulevardier, entre les coucheries en tout genre, les jeux de dupes, les petites trahisons, un accès de violence bien sanguin ici, une bonne scène de cul là. C’est GoT mais en moins bien. Moins radical, plus publicitaire que son modèle outre-Atlantique. Car les personnages, pour la plupart, sont interchangeables ; On peine à les différencier les uns des autres car il leur manque une vraie stature, une vraie incarnation tant tout est bien trop corseté. Sans doute est-ce dû au fait que la série se soit essentiellement concentrée sur deux personnages phares, deux frères : Louis XIV et Philippe d’Orléans, qui entretiennent et cela depuis l’enfance (qui restera hors champ bien qu’on en entende toujours parler, lors de souvenirs et confidences) une rivalité sans fin due forcément à un déséquilibre d’attention. Sa « relation entre frères » est ce qui sied le mieux à Versailles, en définitive. Je voulais aussi dire deux mots sur la musique utilisée pour le générique : Si M83 (Probablement mon groupe préféré il y a dix ans) n’est parfois plus que l’ombre de ce qu’il a été (Notamment depuis Hurry up, we’re dreaming, on n’est pas loin de virer Coldplay) je dois reconnaître que le morceau Outro (tiré de cet album) sied comme un gant au show, colle idéalement à son ambiance et ses enjeux. 

Network – Sidney Lumet – 1977

Network – Sidney Lumet - 1977 dans Sidney Lumet 1976_film_network_holden_finchTV obsession.

   5.5   A l’image d’autres films de Lumet (La colline des hommes perdus, Le crime de l’Orient-Express, l’avocat du diable) ça me passe relativement au-dessus. Certes le propos est on ne peut plus visionnaire, et donc aujourd’hui encore lucide et moderne, mais je n’aime pas vraiment le climat satirique dans lequel baigne le film, faussement froid, faussement drôle, trop hystérique pour ne pas me laisser en retrait.

     Ce qui impressionne ce n’est pas tant de voir ce genre de récit (Un journaliste de JT sur le déclin qui vient d’apprendre son licenciement, annonce qu’il mettra fin à ses jours en direct lors de sa dernière émission) en 77 que de constater que dans un show dystopique comme Black Mirror aujourd’hui (Superbe série que l’on va d’ailleurs bientôt retrouver pour une troisième saison) on peut être aussi pertinent avec un matériau similaire, c’est dire si en quarante ans, de la télé à internet, le rapport entre l’Homme et sa représentation et ses outils médiatiques, reste d’une acuité réelle.

     Ce qui me touche en revanche davantage ce sont ces scènes d’appartement entre Faye Dunaway et William Holden. Ce mari volage qui s’amourache d’une femme qui ne voit rien si ce n’est son travail, obsédée par la télé, les sondages, le buzz et autres news succulentes. Chaque parcelle de réel devient à ses yeux une possibilité de synopsis. Le décalage opéré dans cette relation est plutôt bien vu, subtil et fort. 

Allemagne, mère blafarde (Deutschland, bleiche Mutter) – Helma Sanders-Brahms – 1981

Allemagne, mère blafarde (Deutschland, bleiche Mutter) - Helma Sanders-Brahms - 1981 dans Helma Sanders-Brahms allemagne-mere-blafarde-1980-01-gFemmes Femmes.

   7.0   Portrait double à la fois de l’Allemagne du début des années 30 jusqu’à la fin des années 50 et celui d’une femme, éprise d’un futur soldat SS qui lui offre une petite fille en gage dit-elle de ses longues absences. Une voix-off rythme le film, celle de la petite fille et plus ouvertement celle de la cinéaste, qui pioche dans ses souvenirs intimes, surtout la destinée de sa mère. Lorsque l’enfant dit à sa mère qu’elle veut voir le corps d’un soldat dans les ruines, c’est la voix de la réalisatrice qui résonne, acceptant de plonger au coeur de ce qui est inconfortable de voir. Travail de mémoire avant tout, même dans la douleur. Il y a du Tess dans cette fresque mélodramatique. C’est un peu long et rêche à certains instants, orné de symboles un peu forts, de métaphores bien pesantes, mais c’est aussi d’une telle envergure, renforcé par l’étirement sur douze années, qui investit aussi bien la peur d’un soldat qui voit dans chaque innocent tué le visage de sa femme, que la traversée de Lene et Anna dans les ruines d’une Allemagne dévastée puis la maladie (hémiplégie faciale qui semble caractériser la culpabilité d’un pays tout entier) avec l’impossible retour à une vie bourgeoise et dénazifiée. Sans parler du flot continu d’images d’archives (de l’Allemagne en ruines) qui viennent s’immiscer au sein du récit intime. C’est assez puissant.

Traitement de choc – Alain Jessua – 1973

16.-traitement-de-choc-alain-jessua-1973-1024x586Les vampires.

    6.5   Etant donné que je ne connais aucun de ses films, j’entame une petite rétro Jessua, j’en attends rien de spécial mais je suis un peu curieux : C’est un cinéaste très rare alors qu’il a tourné avec de nombreux acteurs archi populaires. Traitement de choc, s’il est loin d’être un film réussi, est un étrange objet qui ne ressemble pas vraiment à ce que l’on a l’habitude de voir dans le cinéma hexagonal des années 70. On pourra grosso modo situer ça entre du Boisset et du Enrico. Leur versant SF.

     La première partie est forte, complètement down tempo, hyper imprégnée des paysages sereins et hypnotiques de Belle-Ile en mer tout en dégageant une inquiétude durable. Anne Girardot incarne une femme proche de la dépression après s’être fait larguer, qui va prendre quelques jours dans une thalassothérapie réputée pour sa miraculeuse cure de rajeunissement. Elle y croise un ancien amant, inquiet et suspicieux quant aux velléités de ce traitement, qui finira par se tuer mystérieusement d’une falaise. Elle s’inquiète de voir le personnel (de jeunes garçons portugais) tomber malade (Les pensionnaires se répètent (en tentant d’en persuader la nouvelle recrue) inlassablement qu’ils ne parviennent pas à s’accoutumer au climat) puis disparaître, sans explications. Elle participe aux batailles d’algues dans les sauna et se baigne nue dans les vagues, parce que tous les patients font comme ça. Puis elle va finir par découvrir que ce microcosme est une sorte de secte de nantis qui bronzent le jour et donnent leurs veines à piquer le soir ; Et que l’établissement abrite un secret assez ignoble tendant vers le vampirisme, avec comme figure tutélaire un médecin bien ténébreux (Delon, donc) aux filets tellement denses que la jeune femme finira par y tomber, comme les autres.

     Traitement de choc fonctionne à merveille dans sa première partie parce qu’il multiplie les mystères, les cassures (Une utilisation musicale très originale) et les effets de sidération assez inattendus (La scène de baignade, point d’orgue sublime, envoutant et terrifiant à la fois) puis rentre peu à peu dans le rang jusqu’à rater complètement sa sortie, dans un final aussi ridicule que peut l’être cette altercation entre Girardot et Delon. Dommage. Malgré tout, ça me travaille un peu. J’aime beaucoup cette idée d’ouvrir et de fermer le film sur ces camions de jeunes immigrés, envoyés au sacrifice pour redonner du peps à un pan de la société de consommation, bourgeoise et raciste.

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silencio


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