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Archives pour 7 mars, 2016

Jeu de massacre – Alain Jessua – 1967

06.-jeu-de-massacre-alain-jessua-1967-900x709Dessine-moi un héros.

   5.0   Il s’agit du deuxième long métrage d’Alain Jessua et accessoirement de celui que j’aime le moins à ce jour car pour la première fois ce qui jusqu’ici était une qualité à mes yeux, à savoir son penchant volontiers pour les récits à vagues, les tempos chaotiques, les ambiances foutraques, joue en sa défaveur et me laisse souvent perplexe. Les interprétations sont trop hirsutes, les postsynchronisations approximatives et il faut dire que le montage, aussi déluré soit-il, est particulièrement ingrat. C’est un peu comme sera Traitement de choc : Sitôt qu’on a appréhendé son mécanisme, son enveloppe est trop fine pour que le récit préserve une vraie saveur. C’est le mystère qui nous gardait en transe, dès que l’on a compris les récurrences et les enchainements (comme des Tome de Bd qui se ressembleraient tous) Jeu de massacre y perd énormément, probablement parce que sa matière comique ne prend pas. Malgré tous ces griefs, le film me plait. Justement parce qu’il ne rentre dans aucune case, ni dans un semblant de Nouvelle vague, ni dans le film de genre, ni la tendance mainstream. Et parce qu’il se joue quelque chose de très étrange, flottant et sensuel entre ce drôle de trio, constitué de deux artistes mariés, elle qui s’occupe des planches, lui des bulles, accompagnés, perturbés, sauvés, tourneboulés par un fan gourou, fils à maman psychopathe. Un jeu de manipulateurs/manipulés constamment en mouvement. Une sorte de mélange entre Psychose et La piscine quoi. Pour le lieu essentiellement, décor suisse qui fait la réussite du film, mais qui inéluctablement se trouve noyé sous la mise en scène épileptique de Jessua, alors que cette maison, ce lac, il y a tout pour en faire un film d’épouvante quasi Polanskien. Reste la belle Claudine Auger, assez magnétique et les incrustations de bandes dessinées réalisées par Guy Peellaert, ponctuant l’étrangeté d’un récit nerveux et plastiquement hétéroclite, jonglant en permanence entre fiction et réalité.

L’affaire SK1 – Frédéric Tellier – 2015

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   4.5   Je trouve ça honnête, appliqué, mais dans l’ensemble je l’ai déjà oublié. Trop formaté, télévisuel, impersonnel pour procurer mieux qu’une maigre curiosité, malgré un sens du rythme et du montage évident. Surtout parce qu’il veut jouer sur le sensationnel en permanence, être le nouveau Seven et affiche, en croyant à son brio, ici une succession de découvertes macabres, là une intensité et un suspense procédurier qui n’existe plus si l’on a suivi, entre deux colonnes de brèves, le procès Guy Georges. Et puis j’ai un problème avec Gourmet. Je l’aimais bien dans ses seconds rôles chez les Dardenne, mais depuis qu’il joue la semi star je le trouve toujours (excepté chez Schoeller) à côté. Et puis il y a Personnaz, qui autant le dire, est un miscast ahurissant. Il est nul. Il n’est rien, ne transporte rien. L’interprétation mise à part, je n’ai pas pu m’empêcher de penser à la première saison de True detective et là au jeu des comparaisons, disons c’est que c’est foiré d’avance.

L’enquête – Vincent Garenq – 2015

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Le ver est dans le fruit.

   5.5   Le film m’intéressait moins pour Clearstream que pour Garenq, que j’avais trouvé honnête metteur en scène pour son film sur l’affaire d’Outreau. Et c’est un film d’enquête bien troussé. Ça fait en apparence un peu Clearstream pour les nuls – ce qui me convient assez – mais Garenq parvient à dépasser son sujet et faire un pur film d’investigation, toujours en mouvement, lisible et passionnant. Quelques fautes de goût néanmoins dans son absolue volonté de faire un truc rock’n’roll à l’américaine. L’utilisation musicale essentiellement et son aspect « plein comme un œuf » écrase un peu son champ d’action. Aussi dès qu’il entre dans l’intimité de son personnage, le film est moins bon, tout simplement parce que les séquences de famille sont ratées, parce que Florence Loiret-Caille doit jouer la femme relou, comme toujours dans ce genre de film et que son personnage est beaucoup trop chargé. Il y a aussi le cas Lellouche, toujours trois crans en-dessous celui-là ou au-dessus justement, surjouant quasi tout. J’ai trouvé très beau l’utilisation formelle du mélange de documents (images d’archives notamment) dans la fiction, sans trop se soucier d’une minutie de reconstitution, tant mieux. C’est donc une semi-réussite. Ce qui est déjà très bien. Mais en s’en tenant à son matériau écrit pur et avec la mise en scène très sèche et carré du Garenq de Présumé coupable, donc en enlevant un peu de sa masse romanesque superflue, le film aurait été plus puissant et pu lorgner du côté des Patriotes ou des Hommes du président.


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