Vague à l âme.
5.5 Dans un premier plan un poil violent, sur un chevet marron un téléphone blanc sonne et un texte (façon machine à écrire) s’immisce dans l’image : « Once upon a time… fuck you ». Ok. Un mantra que le docteur Placenta aurait pu sortir.
Puis ça enchaîne sur une voix off comme échappée d’un autre temps : « Vous voulez une histoire ? Un semblant d’histoire ? Mettez deux femmes dans un train et imaginez que l’une d’elles est rousse… »
Ça ressemble à du Guy Gilles. Comme La fille du 14 juillet ressemblait à du Godard, soit pas vraiment. Des images en format Super 8 se succèdent et correspondent à ce que le cinéaste a ramené d’un vieux tour du monde.
Il est question de plusieurs voyages. Dans un collage solaire, dynamique, foutraque. Une voix off relativement monocorde mais pleine de malice s’amuse à créer un espace de discussion intime avec le spectateur.
« J’arrivais au Japon, sur une musique thaïlandaise, téléchargé en Argentine sur une plateforme luxembourgeoise ».
Le visage d’une femme rousse « enfin blonde, mais rousse c’est mieux pour l’histoire » est saisie à travers les fenêtres d’un train. Quelqu’un nage dans une piscine d’eau de mer. Le corps d’une autre femme est plongé dans un lit. Ici l’Egypte, plus loin la Russie. Le réel, la fantaisie. Il n’y a plus de frontière.
« Un voyage est surtout un voyage intérieur. Et celui qui ne comprend pas ça ne voyage qu’à moitié. »
Dans une interview, Peretjatko disait : « Et j’ai fait un tour du monde, c’est toujours étonnant de faire un aller simple jusqu’à la maison, j’ai gagné un jour dans cette histoire car j’ai passé la ligne du changement de date dans le bon sens : de samedi soir, je suis passé à samedi matin. Comme j’avais bu le samedi soir, j’ai eu toute la matinée du jour même pour me remettre de ma cuite et passer un samedi soir normal. C’était un week-end agréable. »
Je pense que ça cible bien l’humour du bonhomme.
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