L’ère des étrons.
0.5 Je ne pensais pas qu’il était possible de foirer autant un film prenant comme thématique le voyage temporel. D’en faire quelque chose d’aussi insipide, vulgaire, interminable. J’ai toujours trouvé que Farrugia était le plus mauvais des Nuls, le moins drôle. C’est donc rassurant de voir que ses films (car tout est à chier, depuis vingt ans) sont à son image. Il y a dans Bis des instants de ridicules comme je n’en avais pas vu depuis longtemps, à faire pâlir les Visiteurs en Amérique. Déjà, tout ce qui traite des correspondances avec l’année 86 (c’est la date dans laquelle Merad et Dubosc se retrouvent, dans leur corps d’ado d’époque) c’est du niveau des tops qui fleurissent sur le web du style « Tu ne peux pas comprendre si t’es pas né avant 1986 ». Panoplie entière : Les cassettes audio qu’il faut retourner, le téléphone avec fil (running gag désolant), les chewing-gums qui claquent, les jeux Atari etc… Un moment les deux loustics vont chez Claude Berri pour tenter de s’octroyer les droits d’auteur de futurs grands succès et racontent les scénarios de Les visiteurs, Intouchables et Bienvenue chez les ch’tis – Belle palette de la honte. Séquence interminable, entrecoupé du morceau L’envie d’aimer qu’ils essaient de s’accaparer chez Eddie Barclay. Rarement eu autant envie de disparaitre sous mon canapé, franchement. Pire, Kad Merad s’appelle Patrice dans Bis ; Et un moment, Dubosc le laisse en plan sur la terrasse d’un café ce sur quoi Merad s’exclame « Alors, on n’attend pas Patrice ? » Oui c’est de ce niveau. Et je ne parle pas de la misogynie crasse du film : Lorsque Kad Merad revient de son voyage dans le temps, il a envie d’aimer sa femme comme au premier jour et forcément elle semble aussi l’aimer comme au premier jour (Mais ils se pourrissaient dans les premières séquences du film, hein) ; Or, sa femme n’était pas du voyage, elle, donc c’est un objet que l’on trimballe, rien de plus. Bref, t’as pigé, c’est de la grosse merde. C’est dingue qu’aucune idée, vraiment aucune, ne vaille le détour, c’est pourtant un sujet qui appelle de belles correspondances, d’autant que le film essaie d’être touchant et sérieux (il est finalement peu drôle) mais c’est fou de voir un truc aussi cul cul et mal branlé en permanence. Et puis ce semblant de reconstitution, sérieusement : Il faudrait leur dire qu’afficher les posters de 37°2 le matin et Indochine sur les murs d’une chambre ça ne suffit pas. Un moment d’ailleurs, les deux nazes vont en ville et ce qu’ils découvrent nous est offert en dessin. La paresse du truc jusqu’au bout, quoi. On ne peut pas dire qu’il est fauché pourtant. Non, c’est juste une boursouflure de riche, bien rance, qui donne envie de dégueuler. Farrugia, grosse merde.