Urgences (ER) – Saison 5 – NBC – 1999

12794650_10153499352947106_7290917859973568133_oA good fight.

   9.0   J’avais oublié à quel point c’est une série qui me demande beaucoup d’énergie – L’effet Friends tranquilou bilou en parallèle a sans doute crée un gouffre supplémentaire. Surtout j’ai l’impression, plus qu’avec nulle autre, que c’est une série constante, toujours cohérente dans ses intentions, mais meilleure à mesure pour la simple et bonne raison que chaque personnage a désormais son vécu à nos yeux et non un banal background hors champ. On a vu se dilapider le mariage de Mark Green, se construire la relation Carol/Doug, apparaître la maladie de Jeannie, la récente paternité de Benton et bien entendu, depuis le tout premier épisode, l’histoire de John Carter avec le County Hospital. Carter est notre guide depuis toujours. Et c’est avec lui qu’une sorte de boucle se ferme ici puisqu’il doit à son tour former une étudiante externe comme Benton l’avait formé cinq saisons auparavant. On sait dès le premier plan de ce nouvel opus (un blessé qu’elle recueille avant les secouristes, sous le passage du métro) que la jeune Lucy aura sa place au sein de cette kyrielle de personnages que l’on a appris à connaître et découvrir, personnellement autant que dans le cadre du travail.

     Cette cinquième saison est une merveille de construction, complète et cohérente dans chacun de ses enchainements et rebondissements narratifs. Je me souviendrai longtemps de The storm, ce double épisode (Le seul double épisode que la série aura offert, d’ailleurs) magnifique, éprouvant, où logent les prémisses d’une tempête de neige, un accident de car scolaire bien creepy, l’histoire de Mobalage & Kobe et la présence d’un enfant en stade terminal d’une maladie dégénérative, qui conduit à la fin de George Clooney. Doug Ross s’en va donc brutalement, par la grande porte puisque démissionnaire, après une décision instinctive allant à l’encontre des règles hospitalières – En gros, il aide l’enfant à s’en aller en lui injectant une dose létale. Mais s’il n’y avait que ça. Si de nombreux personnages récurrents traversent maintes épreuves, que faut-il dire de ceux qui débarquent et disparaissent aussi vite, ces patients éphémères ? Un épisode hallucinant, A good fight, chevauche deux dynamiques : L’hôpital d’un côté qui s’affaire pour garder en vie une femme pendant que Lucy & John partent à la recherche de son mari, unique donneur. C’est un épisode extraordinaire, étouffant, qui un peu à la manière de celui de l’éclampsie, Saison une, se concentre sur un seul patient. Heureusement qu’il y en a peu des comme ça car ils sont émotionnellement ingérables. J’étais sur les rotules.

     Que dire de celui avec cet accident de voiture, cette adolescente qui s’en va vers une probable paralysie pendant que son frère, brulé intégralement, va mourir ? Au début, on attend la venue d’ados (allant à leur bal de fin d’année) accidentés, à la fin on accueille les parents, défaits, inconsolables. Un épisode terrassant de plus. Mais parfois, au détour d’un épisode parenthèse, on s’extirpe de ce climat irrespirable et anxiogène, quand Peter Benton s’en va faire un remplacement dans un trou perdu du Mississipi. L’épisode The miracle worker constitue encore une belle boucle comme Urgences aiment en concocter de belles, où d’un côté un garçon se meure pendant que de l’autre une fille a besoin d’une transplantation du même groupe sanguin (offrant une belle évolution dans la relation Lucy/John qui doivent tout faire pour faire signer le don d’organe à une mère bouleversée par l’Avc brutal de son enfant) le tout quand une vieille femme décède et qu’un bébé naît dans la pièce d’à côté. C’est quoiqu’il en soit une saison sombre pour plein de raisons – à moins que mon impression soit biaisée par le temps que j’ai mis à regarder cette cinquième saison après avoir dévorer les quatre premières l’an passé – quasi systématiquement compensée par un petit détail humoristique qui apaise sans guérir : Le singe en peluche qui danse la Macarena ici, les coupures de courant à répétition là.

     J’en avais déjà parlé mais qu’importe, quel plaisir de retrouver cette superbe mise en scène, à la fois homogène et tout en variations, préférant les entrées dans les lieux selon de longs plans séquences en mouvement qui n’hésitent parfois pas à tourner autour d’une dizaine de personnages récurrents, qui bougent dans tous le sens et déblatèrent leur jargon, avant de privilégier, une fois le cadre installé et admis (Salle de trauma, d’opé, d’attente, hall, vestiaires, on sait à tous les coups où l’on se trouve) par le spectateur, des champs contre champs plus classiques. Un filmage qui fait 80% de la réussite de la série à mon humble avis parce qu’il englobe tout : L’existence d’un tel lieu clos, l’urgence de la plupart des situations, la rapidité des chassés croisés et l’importance de la         présence de chaque élément du personnel hospitalier. Oui j’avais oublié à quel point j’aimais tant cette série. 22 épisodes ça peut pourtant paraître long mais il semble n’y avoir aucun gras. Cette série me fait tant souffrir mais fichtre que je l’adore.

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