La méthode.
5.5 Voilà ce qu’aurait dû être Ce gamin, là version Truffaut s’il avait eu un minimum de bon sens artistique, soit une sorte de non film commercial, avec une parole donnée, écoutée (comme dans un Duras) sur laquelle sont parfois insérées des images du film à tourner. Assez ingrat, certes, mais le film a au moins le mérite de ne pas couper la poire en deux, d’être purement ce qu’il doit être : Un projet en construction. Evidemment, le film en question ne verra jamais le jour, mais il reste ces quelques images qui nous font croire à un basculement total ou presque dans une dimension fictionnelle, Deligny et Victor y jouant des rôles, autour d’un petit garçon brésilien, autiste mutique, toujours. Ce qui frappe dans la parole de Deligny c’est cette manière qu’il a de tout offrir par tâtonnements, d’être dans la recherche perpétuelle de l’utilité du langage. L’autisme devient un radeau. Filmer devient camérer. Le langage une grille. Et ce monologue offre une multitude de questionnements improbables, amusants et complexes dont Deligny seul avait le secret.
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