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Archives pour 25 avril, 2016

In Jackson Heights – Frederick Wiseman- 2016

In Jackson Heights – Frederick Wiseman- 2016 dans Frederick Wiseman injacksonheightsCosmopolis.

   7.0   Wiseman est un cinéaste atypique en ce sens que s’il déploie un cinéma volontiers territorial, il s’agit chaque fois moins de filmer un lieu que les gens qui l’habitent. Qu’il place son objectif dans une salle de boxe, L’Opéra de Paris ou l’université de Berkeley ce qui l’intéresse en priorité c’est toute cette diversité qui les traverse : Visages, corps, parole. Jackson Heights, quartier de New York, n’échappe pas à cette règle dorénavant immuable et le film va plus loin puisqu’il n’a jamais autant question de multiculturalisme. Comme Brooklyn ou Astoria, Jackson Heights permet de rejoindre Manhattan en métro. C’est en partie ce qui séduit tout le monde : les habitants et les promoteurs. Car oui, Jackson Heights est en pleine transformation, subissant la gentrification du fait de quartiers voisins surchargés. Les crédits baux ne sont plus renouvelés, tout augmente de part et d’autres et les petits commerçants ferment ou sont en passe de fermer pour bientôt céder la place, leur place, à des groupes et des chaines. Loin de verser dans le documentaire pamphlétaire façon Michael Moore, Wiseman filme le quartier comme s’il s’agissait de sa dernière respiration et donne l’impression de voir et d’entendre les derniers commerçants, d’observer un ultime défilé gay Pride – On sait combien le quartier est le terreau du mouvement LGBT – et d’assister aux derniers soubresauts improbables d’une communauté gigantesque construite sur la différence. Comme d’habitude (avec Wiseman) le film est sans voix off, sans mentions du nom et profession des personnes apparaissant à l’écran (ce qui n’empêche aucunement d’avoir l’impression de tous les connaitre à la fin) et sans autre texte, citations ni musiques, sinon diégétiques. Wiseman filme en étoile d’un commerce à l’autre, d’une réunion à l’autre, d’un bâtiment à l’autre, d’une manifestation à l’autre, en repassant systématiquement sous le métro aérien, qui semble être le point névralgique du quartier. Parfois, une présence suffit pour observer, sans parole, chez un tatoueur, des concerts dans la rue ou dans une laverie, danses du ventre dans une salle, cours de langues, festivités de night-club, prières dans une mosquée, une église ou une synagogue, mais souvent c’est la parole qui guide tout, à l’image de cette femme contant la migration difficile de sa fille, cet homme son licenciement abusif, ce commerçant clamant son désespoir face aux charges considérables, cette centenaire racontant sa solitude. On passe de l’un à l’autre le plus naturellement du monde, c’est Jackson Heights, pluralisme improbable et sublime. Sur le point de disparaitre.

The Walking dead – Saison 6 – AMC – 2016

The Walking dead – Saison 6 - AMC - 2016 dans Séries the-walking-dead-saison-6-episode-16The next world.

   6.5  C’est un très beau season final qui vient fermer une saison inégale, mais attachante, comme souvent. Sombre, tendu, vraiment éprouvant comme il faut. Toi lecteur du comic, tu auras compris que Negan est arrivé. Les autres, oubliez le gouverneur, c’était une lopette. L’épisode qui clôt la saison et dure 1h (ça semble devenir une habitude) est une merveille sous tension, qui se loge largement au-dessus d’une saison en demi-teinte où l’on sera passé par quelques états de grâce, à l’image de l’épisode Morgan qui tranchait complètement avec ce qu’on a l’habitude de voir dans The walking dead. Tout s’y déroule plut tôt, après la mort de l’enfant de Morgan, en gros. Admettons que cela ait lieu pendant que les autres sont dans la prison. Morgan y rencontre un homme (joué par l’excellent John Carroll Lynch) qui campe un personnage meurtri mais sage, qui va le faire revivre, le reconstruire. « Everything is about people. Everything in this life that’s worth a damn. » Credo parmi d’autres qui permet de comprendre ce qu’est devenu le nouveau Morgan. Avant cet épisode parfait, mais après une ouverture de saison un brin ratée, la série offrit deux très beaux épisodes, qui parvenaient à insuffler un chaos sans précédent. Entre les meutes de zombies, les situations extrêmes et les différends entre les personnages habituels et ceux d’Alexandria, on tenait là enfin le survival désespéré qu’on avait toujours espéré. Probablement la première fois qu’une telle qualité était offerte dans The Walking Dead.

     Puis, consciente du niveau qu’elle avait posé, la série, coutumière du fait, s’essouffla. Et nous offrit de gros moments de perplexité comme TWD sait nous en concocter à l’image du pseudo suspense autour de l’éventuel mort de Glenn (au secours) complètement balourde à l’écran, ou du parti pris raté du cliff de mid-season, qui reprend la trame des livres sans en atteindre ce climat de carnage jusqu’à la stupéfaction. L’épisode en question est raté. Tout mou. Alors que dans les bouquins c’est probablement le truc le plus fort autant qu’il est bref (c’est pour ça qu’il est impossible de couper selon moi). Je suis déçu que la série se fige dans cette lourdeur alors qu’elle l’avait si bien contourné jusqu’ici, dans cette saison tout du moins. D’ailleurs l’a vu dès le retour, ça fonctionnait nettement moins bien après la coupure. C’est creepy comme dans les comics et ça reprend des moments forts mais ça a forcément moins de saveur car on s’y attend, il manque toujours la continuité. La deuxième partie de saison avec l’arrivée de Jesus change de ton, accélère à peu près tout, jusque dans la guérison de Carl. On approche « La colline ». Une nouvelle idylle voit le jour. Et « Les sauveurs » apparaissent.

     Et reste ces dernières minutes donc qui font tant parler. Depuis quand avions-nous autant souffert devant cette série ? Je reste éternellement marqué par Sofia et la grange mais là c’est autre chose, c’est du niveau de l’ouverture de la saison 5 (Terminus) sans le déroulement syncopé et le brin d’espoir qui l’emporte. Ça semble durer une éternité tellement la tension est à son comble. Le dernier plan est prodigieux et termine d’inscrire l’évolution de la série, qui sait qu’on demande beaucoup (surtout que cette saison suit un peu trop maladroitement les bouquins) et nous l’offre sans nous l’offrir. Nous noie dans notre propre sang. Chapeau. Surtout, Jeffrey Dean Morgan est pile poil comme il faut. J’avais peur qu’il en fasse trop, qu’il gesticule et grimace que sais-je encore, mais non, il est Negan, déjà. Pourtant j’ai même été encore plus pétrifié par son acolyte / homme de main, dont on ignore le nom : sorte de mix entre Jack Nicholson et Billy Bob Thornton ; Lui, pas besoin de batte, son regard et sa moustache suffisent. Bref, ça n’augure que du bon pour la 7.


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