Elle et Lui.
8.0 Mickey et Gus sont tous deux dans une impasse affective, ils ont la trentaine et ne se connaissent pas encore. Le premier épisode s’intéresse à leur quotidien professionnel et leurs déboires sentimentaux. Elle travaille comme programmatrice dans une radio locale, lui est professeur particulier sur le tournage d’une série de sorcières. Et ils vont tous deux mettre un terme à la relation amoureuse stérile qu’ils entretiennent chacun de leur côté. L’épisode suivant les voit se rencontrer, un lendemain de cuite, dans une épicerie. Et les suivants vont les rapprocher, les éloigner, les assembler dans une mouvance rom’com qui s’affranchit aisément des codes de la comédie romantique. Apatow est derrière tout ça donc c’est forcément génial, drôle et sinistre, énergique et down tempo ; Toujours dans une évolution insondable. La série creuse les personnages qui gravitent autour de Mickey et Gus, avec entre autre la colocataire de Mickey – qui rappelle d’abord la Soshanna de Girls et devient beaucoup plus dès l’épisode du rencard entre elle et Gus, arrangé par Mickey. Ampleur que prend aussi cette mini starlette, incarnée par la cadette Apatow, Iris (qui fait quelques apparitions dans ses films) devenue ado. Ainsi que tous ces personnages secondaires croisés à la radio, au studio, chez Gus, par exemple lorsqu’ils font leurs soirées dédiées à créer des chansons de génériques de fin de films qui n’en ont pas. Idée qui fait écho à d’autres déjà apparues dans certaines réalisations d’Apatow, de Knocked up à This is 40. La série creuse moins l’humour gras habituel que les longues séquences évoluant sur un épisode entier : Ici un dîner ou les tournages studio, là une soirée cosy ou une soirée magie. Et donc s’aventure aussi dans les aspirations et la solitude respective de ses deux héros. A ce jeu-là, Mickey et ses dépendances multiples, à la drogue comme au sexe, sa dépression et son impulsivité, gagne par KO et campe un personnage relativement nouveau (féminin, déjà) dans l’univers du cinéaste, depuis le très beau virage Crazy Amy, en fait. Les dernières minutes de la saison m’ont fait chialer. En fait, je suis tombé amoureux aussi bien de Mickey que de Gus. De la cruauté malade de Mickey, toujours à contretemps. Et de la façon qu’à Gus de jouer avec son corps couplé à une énergie maladroite dans le langage qui m’ont souvent évoqué Woody Allen, celui de Annie Hall. Ils vont sacrément me manquer ces deux-là. Vivement la saison 2.
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