2.0 Dans la série J’ai testé pour vous, inutile de perdre 90 minutes de votre temps, ça se pose là. Alors c’est mignon, mais c’est niveau Bienvenue chez les chtis. D’ailleurs c’est sensiblement la même idée. Mais c’est plus rance encore. La ville, ici, en prend pour son grade. Les provinciaux ont un cœur gros comme ça, même quand ils sont dans le gras mensonge. Recette qui marche. Mélangez Lorant « Parisien bobo » Deutsch et Didier « Villageois gentil » Bourdon. Ajoutez une pincée de Podalydès, une autre d’Elie Semoun. Saupoudrez le tout d’un bonus Pierre Ménès et c’est gagné. Du Pierre Ménès qui fait du Pierre Ménès. Zéro composition. Et vous obtenez un bon gros naveton sans intérêt.
- Accueil
- > Archives pour avril 2016
Archives pour avril 2016
Un village presque parfait – Stéphane Meunier – 2015
Publié 18 avril 2016 dans Stéphane Meunier 0 Commentaires4.0 Je suis assez déçu. Je retrouve bien l’univers de Nichols, un peu de Take Shelter mais en moins bien, plus mécanique. Je retrouve aussi pas mal de l’esprit Amblin mais en plus sérieux, donc ce mélange Spielberg/Carpenter, Rencontres du 3e type / Starman pour faire vite, ne me sidère jamais comme ses ainés, surtout parce qu’il est doté de plusieurs mouvements, disons trois et qui chacun m’épatent et me déçoivent à mesure. En gros je m’y ennuie. Il y a des supers moments dispatchés mais dans son ensemble je trouve le film trop prisonnier de son dispositif, par exemple tout le début où l’on est dans le flou total (pendant 20 bonnes minutes) est à la fois prenant mais trop fabriqué ; Même chose pour la partie SF. J’ai l’impression que ça peut déraper mais non, jamais. Certes, on pourra se ravir de la simplicité du projet mais moi ça me laisse constamment très loin. Et ça m’attriste car j’en attendais énormément. C’est sans doute que de cela qu’il s’agit. Le Inarritu je m’en foutais et j’ai adoré. Celui-là je l’aimais d’avance, donc il ne reste plus que la déception.
Entre deux mers.
6.0 La séquence d’ouverture se déroule sur un bateau de pêche, chevauchant des murs d’eau. En son sein, deux hommes, deux pêcheurs vêtus d’un ciré jaune, s’occupent du poisson, couteau en main, essuyant du même coup une tempête qui fait rage jusque dans leur cabine. A la fois tout est dit, pourtant cette introduction n’est qu’un leurre puisqu’on ne reverra quasi plus le bateau. Le film va mettre en scène une autre tempête, familiale, entre un père divorcé et ses deux enfants, dont il n’a bientôt plus la charge, sauf s’il abandonne le grand métier – Une expression qui évoque ceux qui partent quinze jours en mer et reviennent durant les deux jours de forte marée. C’est le monde des marins qui entre en collision avec celui des terriens. Le film caresse donc une intimité fragile, notamment lorsque la fille de Dom – le pêcheur – est enceinte et qu’il sera absent au moment où son rôle de père est fortement réclamé ou dans sa relation trop amical avec son fils, qui finira par rejoindre sa mère pour bifurquer de l’avenir marin qui lui était promis. C’est le contexte social qui s’avère ici le plus cruel, dès l’instant que Dom choisit d’abandonner le métier de sa vie pour s’acheter un bateau à lui et qu’il se heurte violemment à une crise des pêcheurs relayée par des banquiers voraces et des armateurs peu dociles. L’originalité du film de Samuel Collardey est d’offrir ses rôles à des acteurs amateurs puisqu’il s’agit de la véritable histoire de Dominique Leborne et ses enfants, jouée entièrement par eux. Le film n’est pas exempt de défauts, les mêmes que l’on pouvait trouver dans L’apprenti, le premier film de Samuel Collardey mais la cruauté, l’humanité et la vérité documentaire qui s’en dégage emmènent parfois le film vers des instants de grâce – Un café entre Dom et sa (propre) maman ; Un moment d’aveu/réconciliation entre Dom et sa fille. Sans compter que leur présence est essentielle pour ne pas dire exceptionnelle – Vibrant et inoubliable Dominique Leborne, vraiment.
Les Bas-fonds new-yorkais (Underworld U.S.A.) – Samuel Fuller – 1961
Publié 12 avril 2016 dans Samuel Fuller 0 Commentaires6.5 Shock corridor reste à ce jour ce que j’ai vu de mieux de la part de Fuller. Mais le reste est loin d’être négligeable, surtout ses films noirs. Scorsese doit beaucoup à Fuller et Underworld USA est une sorte de matrice à Taxi Driver, plus romanesque, où la colère de l’homme existe pour venger le père et non comme traumatisme de guerre. Bref, c’est du bon Fuller, que je pourrais aisément revoir. La fin est à tomber.
Sueurs nocturnes.
4.5 Je découvre le cinéma de Christine Pascal, celle que l’on connait surtout devant la caméra, croisée notamment chez Miller et Tavernier. Ce doux visage aux beaux yeux azurs, cette frêle silhouette, impossible de l’oublier, c’était une belle, très belle femme, partie très tôt comme beaucoup. Que reste t-il d’une présence si mystérieuse, derrière l’objectif ? Pour le moment, La garce n’étant que le deuxième de ses cinq longs métrages, j’avoue n’être que très moyennement convaincu. Certes le sujet dans ce qu’il témoigne du polar urbain 80’s à la française est plutôt singulier : Une nuit, alors qu’il effectue sa ronde, Lucien Sabatier, inspecteur de police, récupère Aline, une jeune orpheline de 17 ans, éjectée d’une voiture ; Tandis que la jeune femme se montre de plus en plus provocante, leur relation tourne au drame : Lucien viole Aline. Dès le lendemain, elle le dénonce et le policier écope de 7 années de prison. A sa sortie, devenu détective privée, il recroise le chemin d’Aline, lors d’une enquête. Il va bientôt comprendre que cela n’a rien d’une coïncidence. Du thriller prometteur qui ne sort finalement pas tellement des canons auquel le genre nous a habitués. A la même époque on peut largement lui préférer Police, Neige voire La balance, soit parce qu’ils saisissent une certaine violence parisienne, une trace quotidienne, soit parce que leur mise en scène s’extraie du lot commun, dans ses ambiances ouatées, ses joutes, son mouvement. Dans le récit, Christine Pascal colle beaucoup trop à Vertigo et donc à Hitchcock pour s’en détacher pleinement, et à ce petit jeu inutile de préciser que la comparaison ne lui donne pas vraiment de crédit. Huppert, déjà trop affectée n’est pas Kim Novak et Berry, déjà limité, n’est pas James Stewart. Surtout c’est la réalisation qui manque de relief ici, ne propose rien de stimulant, déroule sa mécanique à base de scènes beaucoup trop courtes, sans audace tout en ne foulant pour autant pas les travers commerciaux. Le film manque toutes ses cibles. Et puis les personnages sont antipathiques. Tous. On ne parvient pas à comprendre leurs obsessions, ni même à nous intéresser à leur sort. Sans parler de cette pseudo histoire d’amour contrariée, par le passif de chacun et l’environnement flic/mafia qui manque cruellement d’épaisseur.
Querelle – Rainer Werner Fassbinder – 1982
Publié 6 avril 2016 dans Rainer Werner Fassbinder 0 Commentaires
Corps inflammables.
6.0 C’est le dernier film de Fassbinder et l’on sent une certaine démesure, c’est en somme ce qui sert et fait défaut qualitativement. Immense studio, présence de stars internationales, violence des couleurs – Ah, les années 80, qui parviennent même à battre Fassbinder ! Le film tente d’être populaire envers et contre tout, sorte de réussite au forcing hybride. C’est moins fort que d’habitude, mais tout de même quel culot !
French gigolo.
3.5 Je n’ai plus trop de souvenir de Calvaire (Vu il y a une dizaine d’années) sinon que j’avais trouvé ça austère et antipathique, et sale, trop sale, un peu gratuit dans le mauvais goût et conscient de remuer la merde, quelque part entre Noé, Aja, Gens et Bustillo, mais plus proche de la médiocrité des deux derniers. Alléluia confirme mon sentiment. Je n’aime pas. Encore une fois, c’est la suffisance de la démarche qui me dérange. Une crasse qui clignote tellement dans chaque plan que l’on n’est plus surpris de rien, ni de voir une vieille catholique se faire étrangler après avoir fait une pipe ni de voir une mère se prendre un coup de hache dans la gorge, après de multiples ratés pour te faire croire (mais ça ne fonctionne pas) qu’elle s’en sortira. Je suis toutefois ravi de voir Lola Dueñas là-dedans, cette actrice qui m’a toujours indifféré, alors qu’il lui fallait ce rôle barje à la hauteur de son étrange potentiel comique, pour briser la glace. Elle est ici d’abord la victime d’un gigolo escroc dont elle fini par s’enticher, jusqu’à devenir son assistant dans son business, dans lequel, bientôt folle amoureuse, elle ne supporte pas de le voir coucher avec celles qu’il plume et les liquide une par une. Laurent Lucas fait du Laurent Lucas et ce rôle lui convient bien mais elle le surpasse à tous les niveaux. C’est tout ce qui m’intéresse ici, l’impression que les acteurs donnent beaucoup. Mais je le disais, le film est trop moche dans ses couleurs, ses variations de plans, son rythme chaotique pour provoquer autre chose que de l’antipathie. Ça ressemble dans le fond peu à ce que l’on connaît, c’est vrai, pourtant tout me semble raté, grossier, toujours à contre temps.