8.0 Voilà, c’est fini. Mon cœur saigne. Je ne pensais pas y être attaché à ce point. Après dix saisons d’une grande cohérence, qu’on peut accepter comme un tout tant le show aura préservé sa ligne de conduite de bout en bout, je me suis senti démuni à l’idée de les quitter, de les laisser là, chacun vers de nouveaux horizons que je ne pourrais plus partager à leur côtés. Et une saveur particulière lors de cette énième saison, qui ne fait que fermer ses boucles, au moyen d’un mariage (Celui de Phoebe et Mike, qui sera presque devenu le septième maillon du groupe, ce qui n’est pas pour me déplaire, Paul Rudd forever) d’un déménagement et d’une adoption (Pour Monica et Chandler) ou d’un départ pour Paris (Rachel). Plus méta que les derniers épisodes, tu meurs. Car il s’agit bien entendu d’aiguiller chaque personnage vers une nouvelle vie mais surtout de préparer les adieux aux téléspectateurs. La série s’ouvrait sur l’arrivée de Rachel, après son mariage ratée. Elle se ferme sur l’éventualité de son départ, quand Monica et Chandler achètent une maison dans le New Jersey. Tout se précipite, tout convoque la fin. Les derniers instants sont très beaux puisqu’il s’agit de dire adieu à un lieu, cet appartement que l’on connait dorénavant par cœur – Celui dans lequel tous, remarquent-ils, ont un jour ou l’autre vécu. Chacun pose ses clés et s’en va boire un dernier verre, hors champ, au Central Perk – Accompagné par une blague de Chandler, évidemment comme d’habitude. Entre temps, donc, Ross aura fait sa déclaration d’amour définitive à Rachel, pour l’empêcher de partir. Il fallait qu’elle soit en partance vers un autre continent pour qu’ils acceptent de s’aimer. Ils auront mis le temps, ces deux-là. Il y a d’ailleurs cette scène d’aéroport qui résonne en miroir avec celle de la saison 2 où Rachel avait tenté de rejoindre Ross, en vain ou presque. Au rayon des jolies correspondances, citons l’accouchement de triplés de Phoebe pour son frère, fin de saison 4, quand Chandler et Monica se retrouvent six ans plus tard à adopter des jumeaux inattendus. Quant à Joey, il deviendra lui aussi quelqu’un d’autre puisque son agent éternel et quasi personnel (C’est comme Gunther, elle apparaît dans chaque saison) s’en est allé. On voudrait tellement les suivre dans leur nouvelle vie, voir ce que le groupe peut devenir sans cet appartement carrefour, mais c’est une autre histoire. Le bêtisier qui accompagne cette sublime édition blu ray et brasse l’intégralité des saisons une heure durant, m’a fait chialer. De rire, déjà. Je n’avais jamais autant ri devant un bêtisier. Dingue de voir comment Chandler est une projection de Matthew Perry (ou le contraire) tant ses blagues de tournage font écho à celle du personnage. Dingue aussi de voir la complicité, souvent moqueuse, qui se crée entre eux durant les innombrables essais ratés. J’avais les larmes aux yeux car c’était une autre manière de leur dire au revoir, comme un second adieu, décalé, qui m’a rappelé combien j’avais pu kiffer être avec eux dix saisons durant.
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