Publié 6 mai 2016
dans Mélanie Laurent

La marque du vampire.
4.5 Le premier film de Mélanie Laurent, Les adoptés, était tellement horrible que je me voyais mal réitérer l’exploit de voir un autre film d’elle. Puis finalement… Respire fonctionne très bien dans sa première partie avec ce magnétisme entre les deux ados, il y a des instants très beaux, forts, avant que ça ne vire au cruel. Là encore il y a des choses qui fonctionnent. Mais comme à l’image du reste, dont certains dialogues trop écrits, l’obligation que toutes les scènes veulent dire et souligner quelque chose, Mélanie Laurent n’est pas hyper subtile et enfonce son film dans un tragique un peu extrême et grotesque. A la fois je ne comprends pas que l’une puisse être aussi cruelle tandis que l’autre puisse se laisser happer à ce point, ça me dépasse. Donc oui c’est quand même un film intéressant, sur la vampirisation scolaire, mais ça manque un peu de légèreté, de subtilité. Mais c’est au moins cent fois mieux que Les adoptés. Et Joséphine Japy est exceptionnelle.
Publié 6 mai 2016
dans Stéphane Demoustier
3.5 Qui est moins un film sur le tennis (et sur ce petit garçon) que sur Gourmet. J’en peux plus de Gourmet. Il me sort par les yeux. Sa manière de jouer, de bouger, de pleurer, de faire comme chez les Dardenne mais en plus affecté. Il me gave. Avec Tedeshi à ses côtés on a le doublé gagnant. Le film est parfois traversé par quelques fulgurances mais tout est bien trop statique et programmé pour éveiller un semblant d’intérêt. Quant à la lumineuse Vimala Pons, sa présence ne relève que de l’apparition. Elle fait du bien Ok mais c’est un peu léger, malheureusement.
Publié 4 mai 2016
dans Alix Delaporte
Victor.
5.0 Enième film sur le passage dans l’ère des grands. Victor, 13 ans, est un petit footeux du MHSC en passe d’être pris au centre de formation. Il vit seul avec sa mère atteinte d’un cancer et il est sur le point de faire la connaissance de son père, de retour dans la région pour un poste de chef d’orchestre. Le propos d’Alix Delaporte est on ne peut plus louable, il ne s’agit pas de monter la musique contre le football, mais plutôt de lier les deux de façon harmonieuse – Comme le début prouve que Victor, s’il ne vit que pour le ballon rond en arborant chaque jour le maillot de l’Equipe de France 98, floqué Zidane, cela ne l’empêche pas de bien travailler à l’école. La cinéaste craint tellement les clichés qu’elle fait trop gaffe de ne pas en faire, et son film manque de texture, de chair. Ainsi, plus loin, quand Victor s’éveille à la musique – et pas de la merde, hein, Gustav Mahler – parce que c’est la passion de son père, cela ne l’empêche pas de préserver son avenir foot, bien que le film use un peu trop d’un pseudo suspense sans intérêt. Il y a 5 ans je serais allé voir ce film en salle (la preuve, j’étais allé voir Angèle et Tony) aujourd’hui je suis un peu plus sélectif, car c’est joli mais c’est quand même un peu chamallow sur les bords, un peu trop petit film français bien sage. Cela dit, dans le moyen, ce que propose Le dernier coup de marteau, reste dans le haut du panier, pour la simplicité et la sensibilité globale qui en émane.
Publié 4 mai 2016
dans Benoit Jacquot
La mort en ce jardin.
3.5 Jacquot est un cinéaste que j’aime bien, qui a fait de belles choses voire de très belles choses mais qui peut aussi faire des trucs sans intérêt. A l’époque de la sortie de son dernier film, j’avais revu celui de Buñuel, pris une grosse claque qui m’avait autant le dire, dissuadé d’aller me perdre devant Seydoux et Lindon, la compagnie Acteurs made in France approuvés. J’ai bien fait. Alors c’est pas mal hein, c’est soigné, mais ça manque d’à peu près de tout, d’incarnation, d’envolées, de sidération. C’est tout mou, tout programmé et j’avoue avoir un gros, gros problème avec Seydoux, dont le jeu de plus en plus stéréotypé ne dégage absolument plus rien. C’est à peine si on comprend ce qu’elle dit, d’ailleurs. Je me suis amusé à faire quelques parallèles entre des séquences du Buñuel et du Jacquot tant je m’ennuyais. Bref, passez votre chemin.