L’enfant monstre.
5.5 Julie Delpy et moi c’est souvent quitte ou double. La comtesse j’avais trouvé ça très beau ; Le Skylab très chouette, malgré ses défauts. Quant aux 2 Days, à Paris comme à New York, je trouve ça imbuvable. Autant dire que Delpy accompagnée d’un éclectique gratin de la comédie française, qui ratisse large de Vincent Lacoste à Dany Boon, en passant par Karin Viard, ça rendait curieux, ça faisait flipper surtout. Et c’est ce qui s’avère être le plus réussi. Boon parvient à intégrer l’univers de Delpy et faire exister son personnage sans pour autant basculer dans le contre-emploi. Il est très bon. Lacoste, lui, rejoue un peu ce qu’il jouait dans Le Skylab, dans une version plus trash, moins branleur boutonneux qu’ado psychotique. Cette plongée horrifique lui sied bien, on retrouve un peu de La comtesse dans la folie de ce personnage. Viard, en revanche, c’est un peu la limite du système Delpy à mon sens, comme peut l’être son père dans les 2 Days ; Elle est géniale mais un peu en surrégime, elle ne sort pas une phrase sans le mot chatte en gros. Cette hystérie permanente me dérange un peu dans le cinéma de Delpy, comme s’il ne pouvait faire exister son récit sans mini-saynètes épileptiques. Après c’est vrai que cet excès apporte un peu de fraicheur trash, qu’on peut rapprocher du système Apatow et dérivés, tendance Cyrus, des frères Duplass, avec lequel Lolo semble avoir de nombreux points communs. Vincent Lacoste n’est certes pas Jonah Hill mais il s’en sort avec les honneurs – C’est un vrai caméléon, n’empêche, que ce soit chez Lilti, Jacquot, Sattouf ou Delpy, il dégage une présence bien à lui, différente d’un film à l’autre. Bref, j’ai beaucoup ri. Ma réplique préférée : « Au fait Maman, j’ai pas trouvé la beuh, Elle est plus dans Easy Rider ? – Regarde dans Les oiseaux. »