3.5 Lost River est un tel magma transcendantal uniquement porté par son image léchée et sa bande-son apocalyptique que ça aurait pu être une belle danse macabre. C’est en fait un condensé de choses que l’on connait par cœur, pêle-mêle Refn, Lynch, Noé, Cianfrance, en nettement moins stimulant. Le film va même jusqu’à s’ouvrir sur un travelling ras des champs, soleil en contre plongée, tout doit extirpé d’un film de Malick. Il y a des tentatives mais elles sont toutes foirées, ridicules. C’est un film de références, un best of sans aucune personnalité. En un sens c’est le direct prolongement de l’album Dead Man’s bone, du groupe éponyme de Ryan Gosling. Un truc qui n’existe que par ce qu’il cite à outrance. Un film vide qui cherche à filmer ce Détroit fantôme que Jarmusch avait autrement mieux filmer dans Only lovers left alive. J’attendais d’être happé, emporté par ses envolées, ses maisons qui brulent, ses rues désertées, ses voitures cadavres qui rappellent aussi un super film punk et halluciné, Dogs in space, signé Richard Lowenstein dans les années 80. Un peu abasourdi par le déluge formel et ses couleurs indigestes, j’ai seulement attendu que ça se passe. Le film ne fait que compiler les médiocrités arty bien grasse avec une complaisance bien trop dégoulinante pour éveiller un soupçon de fascination. Sans intérêt et interminable. Mais super musique quoi qu’il en soit.
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