Meilleurs ennemis.
4.0 Soyons honnêtes, c’est un film de vieux, avec zéro mise en scène et des acteurs cabotins. Bref ça sent le vieux. Pourtant, toute la première partie est assez intéressante (Si l’on supporte les deux larrons) puisqu’il ne s’agit que de retrouvailles entre deux amis, où l’un, acteur déchu est devenu ermite breton quand l’autre est resté une star de télévision. Et ils vont parler du Misanthrope, la pièce de Molière, que le second souhaite mettre en scène et pour ce faire vous l’aurez compris, a tenu à faire appel à son ami (dont il connaît l’amour de l’œuvre) pour jouer Philinte quand lui s’octroie le rôle d’Alceste. Et tout le différend se joue là-dessus, la compétition qui grandit entre eux, le décalage déjà présent qui prend une amplitude de plus en plus considérable. Le film aurait mérité de n’être que ça : retrouvailles, discussions et répétitions. Mais Le Guay ne s’en tient pas et d’une part veut trop faire une sorte de mise en abyme de la pièce et d’autre part meuble comme le cinéma français nous en a trop habitué, avec une histoire d’amour traitée par-dessus la jambe, inutile et grossière (elle n’existe finalement que pour accentuer le conflit entre les deux hommes) et l’apparition plus loin, d’une jeune actrice porno de la campagne, un bon gros wtf bien de chez nous, pour faire jeune et cool. Le film accumule alors ce type de joujou scénaristique sans intérêt à l’image du running gag ridicule des vélos tombant dans le bas-côté. La fin a beau être étrangement très maussade ça n’enlève rien au fait que c’est du cinéma de vieux, maquillé mais vieux.